Après «Dans le blanc des yeux», la chronique «Les yeux dans les yeux» Nous avons dernièrement animé dans presque tous les blogs comoriens q...
Après «Dans le blanc des yeux», la chronique «Les yeux dans les yeux»
Nous avons dernièrement animé dans presque tous les blogs comoriens qui comptent une chronique intitulée «Dans le blanc des yeux». À l’approche des élections du 25 janvier et 22 février 2015, on avait pensé, et d’ailleurs, on était bien inspiré de surseoir à la publication de cette chronique pour ne pas avoir à interférer ou à chercher à vouloir impacter le processus électoral en cours aux Comores. Notre chronique revient avec le même état d’esprit, avec la même teneur dans son contenu, le même franc-parler et l’audace de dire tout cru des vérités tellement évidentes qu’elles crèvent vraiment les yeux sous l’appellation abrégée de «les yeux dans les yeux».
Les dessous de la déchirure comorienne. Première partie: Entre 2002 et 2008
Envers et contre tous, l’île autonome d’Anjouan, prise dans les mailles de l’adversité politique planifiée pour aller à contre-courant de son développement, progresse lentement dans la douleur mais surement vers une meilleure approche d’un avenir qui tend, malgré les multiples obstacles dressés par les nostalgiques d’une époque révolue, à rompre la logique surannée du changement dans la continuité chère à ceux qui confondent l’intérêt collectif avec l’intérêt personnel. Certes, le passé des îles Comores est fait d’instabilités et de régressions chroniques, sources d’insalubrités économiques et étatiques, mais en soi, cela devrait servir de support à nous autres Comoriens pour ne plus refaire les mêmes erreurs, pour ne plus retomber dans les mêmes travers, dans les mêmes pièges tendus par ceux qui se réclament d’un ensemble en déséquilibre constant socialement, politiquement et institutionnellement. Quand on n’a pas ce qu’on aime, on ne doit pas forcément aimer ce qu’on a. Fort de ce constat, l’île d’Anjouan ayant fini par comprendre que mieux vaut tard que jamais, les Comores ont mieux à faire que croupir dans une misère endémique, pour qu’on veuille ensemble se donner la main en vrais frères et sœurs épris d’équité et de respect de l’autre. Nous sommes tous issus du même moule géographique, social et religieux. Et Comoriens que nous sommes, nous devons à l’unanimité, prendre la résolution de résister, autant que faire se peut, aux champs hypnoïdes des appels irresponsables du grand fossoyeur de la Nation comorienne qu’est, en définitive, l’intérêt individuel et partisan.
Le premier grand pourvoyeur de l’instabilité politique, grande nourrice de tous les maux à dérives qui font la spécificité des îles reste la manie de toujours contourner la Loi à notre convenance afin que soit encore et encore maintenus à flot le despotisme, le favoritisme, le clientélisme et tous les autres «ismes» naïfs à l’entente communautaire comorienne. Continuer à nous complaire de cet héritage-là serait enfin de compte, rouler à tombeau ouvert, à l’aveuglette vers un devenir, à plusieurs égards, suicidaire pour la population dont nous avons la charge; d’où la fermeté et le respect scrupuleux de la Loi, oui, la Loi, toute la Loi, et rien que la Loi. Paradoxalement, bien que le seul ciment assez fort pour unir l’archipel des Comores soit l’avènement des vraies institutions démocratiques, respectueuses des lois au sein d’un ensemble riche de sa diversité insulaire, ceux qui se prédestinent à la déconfiture du Nouvel Ensemble comorien sont ceux-là même qui ont été aux commandes de l’Union des Comores. Il ne s’agit plus de rapiécer. Il est ici et maintenant question de prendre un nouveau départ, un nouveau point de ralliement à un avenir fait d’équilibre, d’équité et de respect mutuel non conjoncturel, dépourvu d’arrière-pensées, dépourvu de cannibalisme étatique institutionnalisé dont souffrent continuellement les îles Comores. C’est là, en vérité, la seule voie pour atteindre la véritable symbiose communautaire, gage d’union et de réussite durables aux Comores.
Que d’obstacles ourdis et entretenus par les détracteurs des Comores pour enterrer les Accords de Fomboni du 17 février 2001, les Travaux de Paris I et II, les Accords sur les dispositions transitoires de Beït-Salam de décembre 2003 et surseoir ainsi, du même coup, l’élan prometteur qu’avait pris l’île autonome d’Anjouan pour se construire un autre horizon moins escarpé que celui qui fut jadis le sien.
Djaanfar Salim Allaoui
Ancien Vice-Premier ministre des Comores
Ancien ministre de l’Intérieur de l’île autonome d’Anjouan
© www.lemohelien.com – Mercredi 4 mars 2015.
Nous avons dernièrement animé dans presque tous les blogs comoriens qui comptent une chronique intitulée «Dans le blanc des yeux». À l’approche des élections du 25 janvier et 22 février 2015, on avait pensé, et d’ailleurs, on était bien inspiré de surseoir à la publication de cette chronique pour ne pas avoir à interférer ou à chercher à vouloir impacter le processus électoral en cours aux Comores. Notre chronique revient avec le même état d’esprit, avec la même teneur dans son contenu, le même franc-parler et l’audace de dire tout cru des vérités tellement évidentes qu’elles crèvent vraiment les yeux sous l’appellation abrégée de «les yeux dans les yeux».
Les dessous de la déchirure comorienne. Première partie: Entre 2002 et 2008
Envers et contre tous, l’île autonome d’Anjouan, prise dans les mailles de l’adversité politique planifiée pour aller à contre-courant de son développement, progresse lentement dans la douleur mais surement vers une meilleure approche d’un avenir qui tend, malgré les multiples obstacles dressés par les nostalgiques d’une époque révolue, à rompre la logique surannée du changement dans la continuité chère à ceux qui confondent l’intérêt collectif avec l’intérêt personnel. Certes, le passé des îles Comores est fait d’instabilités et de régressions chroniques, sources d’insalubrités économiques et étatiques, mais en soi, cela devrait servir de support à nous autres Comoriens pour ne plus refaire les mêmes erreurs, pour ne plus retomber dans les mêmes travers, dans les mêmes pièges tendus par ceux qui se réclament d’un ensemble en déséquilibre constant socialement, politiquement et institutionnellement. Quand on n’a pas ce qu’on aime, on ne doit pas forcément aimer ce qu’on a. Fort de ce constat, l’île d’Anjouan ayant fini par comprendre que mieux vaut tard que jamais, les Comores ont mieux à faire que croupir dans une misère endémique, pour qu’on veuille ensemble se donner la main en vrais frères et sœurs épris d’équité et de respect de l’autre. Nous sommes tous issus du même moule géographique, social et religieux. Et Comoriens que nous sommes, nous devons à l’unanimité, prendre la résolution de résister, autant que faire se peut, aux champs hypnoïdes des appels irresponsables du grand fossoyeur de la Nation comorienne qu’est, en définitive, l’intérêt individuel et partisan.
Le premier grand pourvoyeur de l’instabilité politique, grande nourrice de tous les maux à dérives qui font la spécificité des îles reste la manie de toujours contourner la Loi à notre convenance afin que soit encore et encore maintenus à flot le despotisme, le favoritisme, le clientélisme et tous les autres «ismes» naïfs à l’entente communautaire comorienne. Continuer à nous complaire de cet héritage-là serait enfin de compte, rouler à tombeau ouvert, à l’aveuglette vers un devenir, à plusieurs égards, suicidaire pour la population dont nous avons la charge; d’où la fermeté et le respect scrupuleux de la Loi, oui, la Loi, toute la Loi, et rien que la Loi. Paradoxalement, bien que le seul ciment assez fort pour unir l’archipel des Comores soit l’avènement des vraies institutions démocratiques, respectueuses des lois au sein d’un ensemble riche de sa diversité insulaire, ceux qui se prédestinent à la déconfiture du Nouvel Ensemble comorien sont ceux-là même qui ont été aux commandes de l’Union des Comores. Il ne s’agit plus de rapiécer. Il est ici et maintenant question de prendre un nouveau départ, un nouveau point de ralliement à un avenir fait d’équilibre, d’équité et de respect mutuel non conjoncturel, dépourvu d’arrière-pensées, dépourvu de cannibalisme étatique institutionnalisé dont souffrent continuellement les îles Comores. C’est là, en vérité, la seule voie pour atteindre la véritable symbiose communautaire, gage d’union et de réussite durables aux Comores.
Que d’obstacles ourdis et entretenus par les détracteurs des Comores pour enterrer les Accords de Fomboni du 17 février 2001, les Travaux de Paris I et II, les Accords sur les dispositions transitoires de Beït-Salam de décembre 2003 et surseoir ainsi, du même coup, l’élan prometteur qu’avait pris l’île autonome d’Anjouan pour se construire un autre horizon moins escarpé que celui qui fut jadis le sien.
Djaanfar Salim Allaoui
Ancien Vice-Premier ministre des Comores
Ancien ministre de l’Intérieur de l’île autonome d’Anjouan
© www.lemohelien.com – Mercredi 4 mars 2015.