La santé étant gravement malade, l'Hôpital El Maanrouf de Moroni se meurt lentement Comme les Comoriens s’en moquent! Le mardi 3 mars...
La santé étant gravement malade, l'Hôpital El Maanrouf de Moroni se meurt lentement
Comme les Comoriens s’en moquent! Le mardi 3 mars 2015, Saïd Youssouf Mohamed, dont la fonction précise n’est pas indiquée sur la note de service qu’il a signée ce jour, mais qui est fonctionnaire au ministère de la Production, de l’Environnement, de l’Énergie, de l’Industrie et de l’Artisanat (un verre d’eau, vite), a décidé que «Monsieur Saïd Ahmed Cheikh Salah-Edine, Directeur de l’Énergie, est suspendu de ses fonctions de Directeur jusqu’à nouvel ordre. L’intérim du Directeur de l’Énergie sera assuré par Djamal Ali Mbaraka, Directeur des Énergies renouvelables».
Il fallait bien un bouc émissaire pour la récurrente crise de l’énergie aux Comores, et il a été trouvé. Ponce Pilate peut s’en laver les mains. Cette note de service ne fait pas sérieux parce qu’elle tend à alléguer que les problèmes de l’énergie aux Comores n’ont pour origine que ce Saïd Ahmed Cheikh Salah-Edine et lui seul. Ce qui est réducteur, très réducteur. Or, pendant qu’au ministère d’Abdou Nassur Madi, on fait joujou avec les notes de service douteuses, les problèmes de l’énergie jettent la Santé publique aux Comores dans les bas-fonds de la maladie.
Les photos faites à l’Hôpital El Maanrouf de Moroni ces derniers temps sont désespérantes, horribles, hallucinantes et effrayantes: des matelas ressemblant à des placentas de chiennes, des tas d’immondices et ordures rappelant les horreurs nauséabondes du marché de Volo-Volo, des groupes électrogènes de secours désespérément impossibles à allumer, une forêt tropicale vierge ayant envahi l’Hôpital, des murs lézardés et sur le point de s’effondrer, des plafonds sur le point de tomber, etc. Dans ce décor de fin de monde intervenant après une guerre mondiale, l’Hôpital reçoit des malades, à qui il demande gentiment de rentrer à la maison, puisque son personnel n’a pas le nécessaire pour les soigner.
Chassée de l’Hôpital, en rentrant chez elle, une femme commence à perdre les eaux dans un taxi, et elle signale à l’Hôpital que son bébé est en train de naître. Au lieu de lui trouver une solution au sein de l’Hôpital, et alors qu’elle est toujours dans le taxi, on lui indique au téléphone les étapes à suivre pour accoucher, comme dans les films dans lesquels de dangereux terroristes détournent un avion, en tuent l’équipage, meurent eux-mêmes après avoir fait une mauvaise rencontre dans le coucou, avant qu’une belle hôtesse de l’air ne prenne les commandes de l’avion en divagation en l’air, se faisant assister par des agents qui, de la tour de contrôle d’un aéroport, lui indiquent la démarche à suivre pour faire atterrir l’appareil. Seulement, dans l’affaire, il ne s’agit pas de cinéma, mais de la réalité, une triste réalité. Dès qu’il apprit cette affaire, Abdallah Agwa, les yeux en larmes, du studio de sa radio, rappelle avec sa voix de Stentor les négligences des pouvoirs publics ayant conduit à cette situation pour le moins malheureuse.
L’Hôpital El Maanrouf de Moroni se meurt dans la maladie parce qu’il est impossible de faire marcher une structure médicale moderne sans électricité, et d’électricité aux Comores, point. D’autres problèmes existent, mais ceux de l’électricité aggravent tout. C’est toute une chaîne de dysfonctionnements qui est constatée, et elle est malheureuse. Elle plonge la Santé publique aux Comores dans un état de désespoir que ne méritent pas les Comoriens. Dans les autres hôpitaux et centres de santé, la situation n’est pas meilleure, mais l’Hôpital El Maanrouf est à Moroni, et Moroni est la capitale des Comores. Et ce qui se passe à Moroni est toujours très visible.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 6 mars 2015.
Comme les Comoriens s’en moquent! Le mardi 3 mars 2015, Saïd Youssouf Mohamed, dont la fonction précise n’est pas indiquée sur la note de service qu’il a signée ce jour, mais qui est fonctionnaire au ministère de la Production, de l’Environnement, de l’Énergie, de l’Industrie et de l’Artisanat (un verre d’eau, vite), a décidé que «Monsieur Saïd Ahmed Cheikh Salah-Edine, Directeur de l’Énergie, est suspendu de ses fonctions de Directeur jusqu’à nouvel ordre. L’intérim du Directeur de l’Énergie sera assuré par Djamal Ali Mbaraka, Directeur des Énergies renouvelables».
Il fallait bien un bouc émissaire pour la récurrente crise de l’énergie aux Comores, et il a été trouvé. Ponce Pilate peut s’en laver les mains. Cette note de service ne fait pas sérieux parce qu’elle tend à alléguer que les problèmes de l’énergie aux Comores n’ont pour origine que ce Saïd Ahmed Cheikh Salah-Edine et lui seul. Ce qui est réducteur, très réducteur. Or, pendant qu’au ministère d’Abdou Nassur Madi, on fait joujou avec les notes de service douteuses, les problèmes de l’énergie jettent la Santé publique aux Comores dans les bas-fonds de la maladie.
Les photos faites à l’Hôpital El Maanrouf de Moroni ces derniers temps sont désespérantes, horribles, hallucinantes et effrayantes: des matelas ressemblant à des placentas de chiennes, des tas d’immondices et ordures rappelant les horreurs nauséabondes du marché de Volo-Volo, des groupes électrogènes de secours désespérément impossibles à allumer, une forêt tropicale vierge ayant envahi l’Hôpital, des murs lézardés et sur le point de s’effondrer, des plafonds sur le point de tomber, etc. Dans ce décor de fin de monde intervenant après une guerre mondiale, l’Hôpital reçoit des malades, à qui il demande gentiment de rentrer à la maison, puisque son personnel n’a pas le nécessaire pour les soigner.
Chassée de l’Hôpital, en rentrant chez elle, une femme commence à perdre les eaux dans un taxi, et elle signale à l’Hôpital que son bébé est en train de naître. Au lieu de lui trouver une solution au sein de l’Hôpital, et alors qu’elle est toujours dans le taxi, on lui indique au téléphone les étapes à suivre pour accoucher, comme dans les films dans lesquels de dangereux terroristes détournent un avion, en tuent l’équipage, meurent eux-mêmes après avoir fait une mauvaise rencontre dans le coucou, avant qu’une belle hôtesse de l’air ne prenne les commandes de l’avion en divagation en l’air, se faisant assister par des agents qui, de la tour de contrôle d’un aéroport, lui indiquent la démarche à suivre pour faire atterrir l’appareil. Seulement, dans l’affaire, il ne s’agit pas de cinéma, mais de la réalité, une triste réalité. Dès qu’il apprit cette affaire, Abdallah Agwa, les yeux en larmes, du studio de sa radio, rappelle avec sa voix de Stentor les négligences des pouvoirs publics ayant conduit à cette situation pour le moins malheureuse.
L’Hôpital El Maanrouf de Moroni se meurt dans la maladie parce qu’il est impossible de faire marcher une structure médicale moderne sans électricité, et d’électricité aux Comores, point. D’autres problèmes existent, mais ceux de l’électricité aggravent tout. C’est toute une chaîne de dysfonctionnements qui est constatée, et elle est malheureuse. Elle plonge la Santé publique aux Comores dans un état de désespoir que ne méritent pas les Comoriens. Dans les autres hôpitaux et centres de santé, la situation n’est pas meilleure, mais l’Hôpital El Maanrouf est à Moroni, et Moroni est la capitale des Comores. Et ce qui se passe à Moroni est toujours très visible.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 6 mars 2015.