Le président guinéen Alpha Condé a déclaré l' « urgence sanitaire renforcée » pour cinq départements de sud-ouest et de l'ouest d...
Le président guinéen Alpha Condé a déclaré l'« urgence sanitaire renforcée »
pour cinq départements de sud-ouest et de l'ouest de son pays où s'est
déplacé l'épicentre de l'épidémie, pour enrayer la progression du virus
qui a causé plus de 10 300 morts, essentiellement en Afrique de l'Ouest,
depuis fin 2013.
« La
cartographie de l'épidémie aujourd'hui s'est déplacée vers le littoral
de notre pays. C'est pour cela que je déclare pour les préfectures de
Forécariah, Coyah, Dubréka, Boffa et Kindia une urgence sanitaire
renforcée pour une période de 45 jours », a affirmé le président Condé dans un message à la nation diffusé sur les médias publics, samedi 28 mars.
Fermeture temporaire des services hospitaliers
LeMonde.fr - Des personnels médicaux de Médecins sans frontières brûlent du matériel usagé pour éviter la contamination par le virus Ebola, le 13 septembre à Conakry, en Guinée |
Il a annoncé une série de mesures dont la fermeture temporaire des « services hospitaliers et cliniques privées au sein desquels des cas d'Ebola ont été déclarés ». Les malades présents devront « rester sur place » et ils seront pris en charges pour leurs soins et leur nourriture.
Tout centre de soin n'appliquant pas les mesures de prévention sera fermé. Tous les décès durant les 45 jours feront l'objet d'un test. Les enterrements devront au préalable être « sécurisés » par la Croix-Rouge ou la Protection civile. Les regroupements rituels pour les obsèques devront être reportés au-delà de la période d'urgence sanitaire.
« Toute personne qui cache des malades ou déplace des corps d'une localité vers l'autre sera poursuivie conformément à la loi pour mise en danger de la vie d'autrui », a averti le président Condé. « Partout où besoin sera, pendant cette période d'urgence sanitaire, des mesures de cantonnement et de confinement seront prises et les efforts seront faits pour apporter un soutien alimentaire et sanitaire aux populations concernées », a-t-il poursuivi.
« Ce qui nous reste à faire est plus difficile »
L'épidémie actuelle d'Ebola est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, puis s'est propagée au Liberia et à la Sierra Leone voisins. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 22 mars, ces trois pays comptent plus de 99 % des plus de 10 300 morts - dont plus de 2 200 en Guinée - identifiés sur quelque 25 000 cas. Tous ces Etats se sont fixés comme objectif d'atteindre zéro cas à la mi-avril.
« L'urgence sanitaire nationale » avait été instaurée le 13 août 2014 pour toute la Guinée, au moment où « l'épidémie était hors de contrôle », a rappelé le président Condé, indiquant que les efforts déployés avaient permis « de noter des améliorations notables ». « Ce qui a été fait est important » mais « ce qui nous reste à faire est plus difficile que ce que nous avons déjà fait », a-t-il dit, en exhortant à « une mobilisation générale et un engagement sans faille dans la lutte contre Ebola ».
Vaccin contre Ebola : "La recherche en urgence... par lemondefr