Fahmi Saïd Ibrahim accuse le Gouverneur Mouigni Baraka de vilénies électorales. Une question à un nafka troué et rouillé d'Érythrée:...
Fahmi Saïd Ibrahim accuse le Gouverneur Mouigni Baraka de vilénies électorales.
Une question à un nafka troué et rouillé d'Érythrée: existe-t-il sur la scène politique des Comores un seul acteur politique qui prend le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore pour quelqu'un de bien et de sérieux? Puisqu'une autre question, à un dobra de Sao-Tomé-Et-Principe, nous permettra d'affirmer que Mouigni Baraka est de plus en plus rejeté par la population de la Grande-Comore, nous devons répondre une ultime interrogation, à un pataca de Macao (Chine): est-ce par pure méchanceté que Mouigni Baraka, le plus grand boxeur-catcheur comorien de tous les temps, est détesté? Est-ce parce que les gens sont méchants envers lui ou parce qu'il se comporte en mauvais garçon? La réponse est simple: Mouigni Baraka n'est pas un tendre et est entré en politique sans en connaître les règles et les exigences. Il est resté avec ses réflexes d'ancien gabelou, incapable de devenir un homme d'État. Au sein de la Mouvance présidentielle, dont il fait partie, son parti politique, le RDC, dirigé par procuration par le frère Djaé Ahamada Chanfi – qu'il doit nommer à un poste de prestige après ses déboires électoraux dans la région Oichili-Dimani – est devenu un mouton noir de la scène politique. Sa culture de la fraude ne lui réussit pas, et partout, il est devenu lui-même le mouton noir de la «politique» comorienne. Il n'est pas seul dans son cas, mais il est celui qui s'enfonce chaque jour dans une impopularité que rien ne peut juguler. Depuis qu'il s'est mis en tête la folle idée selon laquelle il veut et doit devenir le prochain Président des Comores, c'est carrément l'aberration la plus ridicule.
Quand il s'est livré à son match de boxe et de catch à Aubervilliers, il en tira un bon motif de fierté personnelle, parlant de son positionnement social et de sa lignée sur l'île de la Grande-Comore. Mais, depuis les élections du dimanche 25 janvier et du dimanche 22 février 2015, il est tombé sur un os car le moindre de ses faits et gestes est épié par son adversaire le plus impitoyable, un homme de sa région qui, comme lui, a l'œil gourmand posé sur le fauteuil présidentiel: Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l'Entente comorienne (PEC). Autant mettre deux coqs dans le même poulailler. Et il se trouve que Maître Fahmi Saïd Ibrahim, l'homme d'Itsandra, candidat provisoirement élu à la députation face à un homme de Mouigni Baraka, est de plus en plus excédé par les mauvaises manières électorales du Gouverneur de la Grande-Comore, qui a décidé de faire invalider l'élection de son ambitieux adversaire au profit de son candidat à lui. Mais, s'il croit que Maître Fahmi Saïd Ibrahim va le regarder faire sans réagir, il se trompe lourdement parce que le chef du PEC est passé à l'offensive médiatique pour dénoncer des méthodes qu'il désapprouve profondément et à raison.
C'est ce qu'a fait Maître Fahmi Saïd Ibrahim au cours d'une conférence de presse organisée le lundi 2 mars 2015 à l'Hôtel Itsandra, conférence au cours de laquelle il n'a pas eu peur d'employer les mots qui fâchent, tirant à boulets rouges sur «la machine mise en place par Mouigni Saïd Soilihi, Gouverneur de Ngazidja, pour truquer les élections». Tout est dit. Le voilà parti pour faire un carton sur les recrutements sauvages, électoralistes et fictifs faits par la Direction régionale des Impôts de la Grande-Comore, signalant sans pitié, ni complaisance que, «alors que ce service doit comporter sept agents, plus de 70 contractuels y travaillent aujourd'hui», soit dix fois le chiffre officiel. Voilà qui est vraiment vilain et qui fait penser aux méthodes déplorables qui ont été constatées à Mohéli, où le Gouverneur Mohamed Ali Saïd et Abiamri Mahmoud, Directeur de Comores Télécom, n'avaient pas lésiné sur les moyens les plus frauduleux et crapuleux, pour tout dire, les mêmes moyens illégaux. On pourrait penser que ces recrutements frauduleux n'ont eu lieu qu'à la Direction régionale des Impôts. Or, selon Maître Fahmi Saïd Ibrahim, les mêmes procédés ont été employés à la Trésorerie régionale de la Grande-Comore et au Commissariat à l'Éducation de l'île. Jeu de vilains!
Pourtant, la litanie des accusations de fraudes électorales n'est pas terminée puisque le leader du PEC pointe un gros doigt accusateur sur ce qui a été fait des urnes de bureaux de vote à Itsandra, Salimani et Samba Kouni: «Le samedi, j'ai reçu un SMS de la CÉNI déclarant que les membres des bureaux de vote du premier tour sont confirmés au second tour. Mais cela n'a pas empêché la CÉCI de changer, dans le bureau de vote d'Itsandra 1, l'assistant n°1 du PÉC par un représentant du camp adverse, appelé Moinaécha Saïd». Or, non seulement Mouigni Baraka contrôle une partie de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI), mais également toute la Commission électorale insulaire, née sous sa plume. Il fait ce qu'il veut avec. Et selon Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Moinaécha Saïd a été pour beaucoup dans ce qui se passa en matière de fraudes électorales à Itsandra 1.
Sans prendre des gants sémantiques, Maître Fahmi Saïd Ibrahim accuse Mouigni Baraka d'avoir entrepris la démarche consistant à «demander à la CÉNI de ne pas faire le calcul des résultats d'Itsandra 1». Voilà qui est franchement crapuleux. Sans se faire prier Maître Fahmi Saïd Ibrahim résume la situation par une phrase péremptoire et définitive, en tout cas, une phrase sur laquelle il sera très difficile de lui donner tort: «Mouigni Saïd Soilihi veut gagner ces élections par force». Le malheur, c'est que ce n'est pas faux. En même temps, il faudra tenir compte d'un fait très important: la dispute acharnée autour des résultats de la circonscription de Maître Fahmi Saïd Ibrahim va au-delà d'une élection locale. C'est la bataille pour l'élection présidentielle de 2016 qui est engagée à Itsandra parce que si jamais l'élection de Maître Fahmi Saïd Ibrahim est invalidée, ce sera une catastrophe personnelle pour l'intéressé, qui se verrait bien à la Présidence de l'Assemblée de l'Union des Comores avant de se faire élire Président de l'Union des Comores en l'an de grâce 2016.
Cela ferait du Gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi le seul leader politique de la région. Et on voit mal un candidat à une élection présidentielle s'imposer au niveau national alors que l'électorat de sa ville et de sa région n'en veut pas. C'est une question de logique électorale. Mouigni Baraka a le regard posé sur l'élection présidentielle de 2016, mais tout comme son adversaire du PEC. Ce combat fratricide poussera-t-il les pouvoirs publics à faire invalider l'élection de Maître Fahmi Saïd Ibrahim juste pour faire du bouche-à-bouche électoral et politique à Mouigni Baraka? Au train où vont les choses, cette éventualité n'est pas à écarter, et quand elle se fera uniquement par la fraude et la force, ce sera un procédé honteux et déplorable. «L'inimitié existe mais la convenance doit persister», nous apprend le proverbe arabe.
ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 4 mars 2015.
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.