Cinq filles des communes rurales malgaches ont été reçues par le président malgache en décembre dernier et ont pu lui faire part des problè...
Cinq filles des communes rurales malgaches ont été reçues par le président malgache en décembre dernier et ont pu lui faire part des problèmes de leurs communes. Si cette rencontre a été pour elles «inoubliable», un mois après, rien n'a changé dans leur localité, le président ayant été confronté à des soucis politiques.
Il n'y a pas de doute: pour Ana Paquerette Vololoniaina qui est en classe de 4ème, Mamitiana Marie Florette Rasoanandrasana, Josiane Zafindratsimba Hajanirina et Priscille Josia Andrianjara, ainsi que Marcelline Nomenjanahary Rahanitriniaina, en classes de 3ème, le moment a été «inoubliable». Elles ont en effet rencontré le président Hery Rajaonarimampianina en décembre dernier peu de temps avant Noël et ont été reçues comme invitées d'honneur au palais d'Etat présidentiel à Iavoloha, Antananarivo.
Leur arrivée dans la capitale malgache a été rendue possible grâce à un financement alloué par l'ambassade des Etats-Unis au projet «I've met the President» initié par deux anciens jeunes malgaches boursiers des Etats-Unis qui veulent promouvoir la démocratie auprès des jeunes. Un objectif rejoignant ceux du Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement qui font la promotion de la liberté d'expression tant chez les filles que chez les garçons et qui valorisent les droits des jeunes.
Ces filles n'ont pas été choisies au hasard. Un concours de rédaction a été organisé à l'intention des jeunes des communes rurales enclavées et les moins développées des deux régions de Madagascar. Il a vu la participation 714 jeunes. Chaque fille susmentionnée est sortie gagnante du concours dans son district et a bénéficié d'un voyage tous frais payés dans la capitale, avec en ligne de mire, la rencontre avec le président Rajaonarimampianina.
Ce jour-là, elles ont revêtu leur t-shirt sur lequel était inscrit «I've met the President» sur de simples jupes ou des pantalons, les pieds enfilés dans des sandales. Et c'est munies d'une feuille de papier sur laquelle figurait la rédaction préparée pour le président, que ces cinq écolières ont été à sa rencontre, non sans éprouver un peu de trac.
Le président Rajaonarimampianina les a écoutées avec attention, leur a parlé à cœur ouvert et leur a promis de faire son maximum pour régler leurs problèmes quotidiens. Les jeunes filles lui ont remis leurs rédactions qui ont porté sur les problèmes qui sévissent dans les communes enclavées, comme par exemple, l'insécurité, l'abandon scolaire, le manque d'infrastructures sociales, le manque de soins adéquats et la mauvaise gouvernance. Des problèmes, selon le président, qui figurent parmi ses priorités d'action.
Et en guise de cadeau de Noël, il leur a offert de l'argent et des friandises. Les élèves sont sorties le sourire aux lèvres en promettant de faire état de leur rencontre avec le président à toute la commune.
Pourtant, un mois après cette fameuse rencontre, rien n'a changé dans les communes. C'est le silence total du côté de la présidence. Il faut dire que le président Rajaonarimampianina a essuyé une crise politique avec la démission de son gouvernement et le passage d'un cyclone qui a eu un impact lourd sur plusieurs régions. Les priorités présidentielles ont été ailleurs.
Paquerette, Florette, Josiane, Priscille Josia et Marcelline demeurent toutefois confiantes. Jointe par téléphone à travers André Ratovonirina, directeur du collège d'enseignement général de Talata Ampano où Marcelline est scolarisée, elle raconte que sa vie n'est plus la même après ce voyage à Antananarivo. Elle est devenue très populaire dans son école et les élèves la prennent pour modèle.
«A mon retour, j'ai eu l'occasion de parler aux élèves et à la communauté de cette rencontre et de ce qu'a dit le président. J'ai pu lire dans les yeux de tous une lueur d'espoir. En effet, je leur ai dit que l'on peut changer la situation avec de la rigueur et de la persévérance. De mon côté, j'ai beaucoup gagné personnellement. Je m'exprime mieux et je suis devenue moins timide,» ajoute Marcelline.
Les responsables de l'école ont vu un changement chez cette jeune fille. «Elle est de plus en plus impliquée dans la vie sociale et récréative de l'école», explique André Ratovonirina. Faire le déplacement jusqu'à Antananarivo a été un rêve pour ces filles qui n'ont jamais eu l'occasion de quitter le cocon familial. Mais rencontrer le président sous les feux des projecteurs des médias a été une expérience extraordinaire.
«Je n'ai jamais pensé pouvoir rencontrer une si grande personnalité un jour. Ce voyage m'a permis de réaliser que tout est possible», explique Priscille, la cadette des cinq filles. «Parler au président a été facile car il était très attentif et semblait si gentil. Mais j'espère et j'attends plus que de la gentillesse de sa part. J'attends qu'il agisse pour améliorer le sort de toutes les personnes vivant dans les communes rurales très enclavées», ajoute-t-elle.
A part cette rencontre, le passage des cinq lauréates dans la capitale a été marqué par bien d'autres rencontres dont celle avec le président de l'Assemblée nationale, de même que le ministre de l'Education nationale. Elles en ont profité pour visiter les locaux des chaînes de télévision et radio nationales et voir les sites historiques d'Antananarivo dont le parc Tsimbazaza et le palais de la Reine. Mais ces jeunes filles ont aussi apprécié les moments de shopping et de divertissements programmés pour elles. Cinq jours qui ont assurément transformé leur vie.
Il n'y a pas de doute: pour Ana Paquerette Vololoniaina qui est en classe de 4ème, Mamitiana Marie Florette Rasoanandrasana, Josiane Zafindratsimba Hajanirina et Priscille Josia Andrianjara, ainsi que Marcelline Nomenjanahary Rahanitriniaina, en classes de 3ème, le moment a été «inoubliable». Elles ont en effet rencontré le président Hery Rajaonarimampianina en décembre dernier peu de temps avant Noël et ont été reçues comme invitées d'honneur au palais d'Etat présidentiel à Iavoloha, Antananarivo.
Leur arrivée dans la capitale malgache a été rendue possible grâce à un financement alloué par l'ambassade des Etats-Unis au projet «I've met the President» initié par deux anciens jeunes malgaches boursiers des Etats-Unis qui veulent promouvoir la démocratie auprès des jeunes. Un objectif rejoignant ceux du Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement qui font la promotion de la liberté d'expression tant chez les filles que chez les garçons et qui valorisent les droits des jeunes.
Ces filles n'ont pas été choisies au hasard. Un concours de rédaction a été organisé à l'intention des jeunes des communes rurales enclavées et les moins développées des deux régions de Madagascar. Il a vu la participation 714 jeunes. Chaque fille susmentionnée est sortie gagnante du concours dans son district et a bénéficié d'un voyage tous frais payés dans la capitale, avec en ligne de mire, la rencontre avec le président Rajaonarimampianina.
Ce jour-là, elles ont revêtu leur t-shirt sur lequel était inscrit «I've met the President» sur de simples jupes ou des pantalons, les pieds enfilés dans des sandales. Et c'est munies d'une feuille de papier sur laquelle figurait la rédaction préparée pour le président, que ces cinq écolières ont été à sa rencontre, non sans éprouver un peu de trac.
Le président Rajaonarimampianina les a écoutées avec attention, leur a parlé à cœur ouvert et leur a promis de faire son maximum pour régler leurs problèmes quotidiens. Les jeunes filles lui ont remis leurs rédactions qui ont porté sur les problèmes qui sévissent dans les communes enclavées, comme par exemple, l'insécurité, l'abandon scolaire, le manque d'infrastructures sociales, le manque de soins adéquats et la mauvaise gouvernance. Des problèmes, selon le président, qui figurent parmi ses priorités d'action.
Et en guise de cadeau de Noël, il leur a offert de l'argent et des friandises. Les élèves sont sorties le sourire aux lèvres en promettant de faire état de leur rencontre avec le président à toute la commune.
Pourtant, un mois après cette fameuse rencontre, rien n'a changé dans les communes. C'est le silence total du côté de la présidence. Il faut dire que le président Rajaonarimampianina a essuyé une crise politique avec la démission de son gouvernement et le passage d'un cyclone qui a eu un impact lourd sur plusieurs régions. Les priorités présidentielles ont été ailleurs.
Paquerette, Florette, Josiane, Priscille Josia et Marcelline demeurent toutefois confiantes. Jointe par téléphone à travers André Ratovonirina, directeur du collège d'enseignement général de Talata Ampano où Marcelline est scolarisée, elle raconte que sa vie n'est plus la même après ce voyage à Antananarivo. Elle est devenue très populaire dans son école et les élèves la prennent pour modèle.
«A mon retour, j'ai eu l'occasion de parler aux élèves et à la communauté de cette rencontre et de ce qu'a dit le président. J'ai pu lire dans les yeux de tous une lueur d'espoir. En effet, je leur ai dit que l'on peut changer la situation avec de la rigueur et de la persévérance. De mon côté, j'ai beaucoup gagné personnellement. Je m'exprime mieux et je suis devenue moins timide,» ajoute Marcelline.
Les responsables de l'école ont vu un changement chez cette jeune fille. «Elle est de plus en plus impliquée dans la vie sociale et récréative de l'école», explique André Ratovonirina. Faire le déplacement jusqu'à Antananarivo a été un rêve pour ces filles qui n'ont jamais eu l'occasion de quitter le cocon familial. Mais rencontrer le président sous les feux des projecteurs des médias a été une expérience extraordinaire.
«Je n'ai jamais pensé pouvoir rencontrer une si grande personnalité un jour. Ce voyage m'a permis de réaliser que tout est possible», explique Priscille, la cadette des cinq filles. «Parler au président a été facile car il était très attentif et semblait si gentil. Mais j'espère et j'attends plus que de la gentillesse de sa part. J'attends qu'il agisse pour améliorer le sort de toutes les personnes vivant dans les communes rurales très enclavées», ajoute-t-elle.
A part cette rencontre, le passage des cinq lauréates dans la capitale a été marqué par bien d'autres rencontres dont celle avec le président de l'Assemblée nationale, de même que le ministre de l'Education nationale. Elles en ont profité pour visiter les locaux des chaînes de télévision et radio nationales et voir les sites historiques d'Antananarivo dont le parc Tsimbazaza et le palais de la Reine. Mais ces jeunes filles ont aussi apprécié les moments de shopping et de divertissements programmés pour elles. Cinq jours qui ont assurément transformé leur vie.
Écrit par Fanja Razafimahatratra
Fanja Razafimahatratra est journaliste en freelance à Madagascar. Cet article fait partie du service d'information de Gender Links qui apporte des perspectives nouvelles à l'actualité quotidienne.
Par newsivoire.com
