Les Comores votent dimanche pour élire leurs députés, un scrutin aux allures de référendum pour ou contre l'ancien président Ahmed Abda...
Les Comores votent dimanche pour élire leurs députés, un scrutin aux allures de référendum pour ou contre l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi, adepte du rapprochement avec le monde musulman et pressé de revenir au pouvoir qu'il a occupé de 2006 à 2011.
Quarante ans après l'indépendance de cet archipel francophone de l'océan Indien dont la France a conservé une île - le département de Mayotte -, le scrutin pèse lourd avant la présidentielle 2016.
Le principal enjeu pour le peu charismatique président Ikililou Dhoinine (UPDC) et son homme fort, le francophile ministre des Finances Mohamed Ali Soilihi, est de barrer la route à l'ex-président Sambi et son parti Juwa (Soleil), qui s'était rapproché, lors de son mandat, des monarchies pétrolières, de l'Iran et de la Turquie.
La lecture actuelle de la Constitution comorienne qui a permis une stabilisation de l'archipel de moins de 750.000 habitants, après vingt coups d'Etat ou tentatives depuis 1975, prévoit une présidence tournante, île par île.
Quarante ans après l'indépendance de cet archipel francophone de l'océan Indien dont la France a conservé une île - le département de Mayotte -, le scrutin pèse lourd avant la présidentielle 2016.
Le principal enjeu pour le peu charismatique président Ikililou Dhoinine (UPDC) et son homme fort, le francophile ministre des Finances Mohamed Ali Soilihi, est de barrer la route à l'ex-président Sambi et son parti Juwa (Soleil), qui s'était rapproché, lors de son mandat, des monarchies pétrolières, de l'Iran et de la Turquie.
La lecture actuelle de la Constitution comorienne qui a permis une stabilisation de l'archipel de moins de 750.000 habitants, après vingt coups d'Etat ou tentatives depuis 1975, prévoit une présidence tournante, île par île.
Mais s'il obtient la majorité, M. Sambi, l'homme au turban vert, pourrait faire lever certaines ambiguïtés du texte pour redevenir président bien que son île natale, Anjouan, ait déjà eu son tour.
La campagne s'est terminée après la grande prière du vendredi.
Précédé par une foule enthousiaste agitant des affichettes "Je vote JUWA",
c'est un Sambi déjà en mode présidentiel qui a tenu son dernier meeting de soutien devant la mairie de Moroni. Émergeant d'un véhicule décapotable, acclamé, des hommes de la sécurité faisant le guet sur les toits, il a conclu brièvement le rassemblement, laissant d'autres tribuns en vedette comme "Dr Mas", le chef des dockers du port.
"On n'est pas des Charlie, on est pour le prophète", a notamment lancé ce dernier, allusion à la publication d'une caricature de Mahomet dans l'hebdomadaire français Charlie Hebdo, touché par un attentat à Paris.
- Envolée démographique -
Le scrutin législatif est couplé dimanche à l'élection des Conseils des îles, réunissant les représentants de chacune des trois îles (Grande Comore, Mohéli, Anjouan). Lors du second tour des législatives le 22 février, seront également choisis les conseillers municipaux, et les conseillères municipales puisqu'il y a un quota de femmes par liste.
Le bon déroulement du scrutin est crucial pour consolider l'image auprès des bailleurs étrangers de ce petit pays tropical et pauvre, dont les costumes des habitants rappellent Zanzibar et les plages celles des Seychelles.
L'économie comorienne a renoué avec une croissance régulière de 3% par an depuis 2011, selon la Banque africaine de développement. Mais l'envolée démographique (près de cinq enfants par femme en moyenne) met les faibles ressources locales sous pression.
"L'effacement fin 2012 de la dette, considérable au regard de la taille du pays, a été un ballon d'oxygène, et les relations d'affaires à partir du moment où Ikililou a pu s'émanciper de Sambi ont été plus propices aux entreprises françaises", observe Hubert Colaris, conseiller économique à l'ambassade de France à Madagascar.
Le groupe Bolloré a repris le port de Moroni fin 2011, Colas (groupe Bouygues) est monté en puissance, et Lafarge a un projet d'usine de ciment.
Au total, 878 candidats (204 députés, 337 conseillers insulaires, 337 conseillers municipaux) se disputeront les voix des 275.348 inscrits.
Parmi eux, Bahassani Ahmed, un avocat de 35 ans formé en France. Il confirme que ces législatives sont une répétition générale de la présidentielle 2016 et que les ambitions de Sambi polarisent le débat.
"Dans huit mois il y a les présidentielles et l'élection des gouverneurs (des îles), on a notre mot à dire, nous la jeunesse", déclara-t-il à l'AFP.
Sambi, dit-il, parlant fort pour couvrir l'animation musicale et les danses de son dernier meeting électoral, "c'est un manipulateur, il a promis la lune aux Comores, et résultat rien. L'éducation, les hôpitaux, rien, et des hommes d'affaires véreux venus piller les Comores!".
Une fois encore, la diaspora comorienne, notamment les 300.000 Comoriens de France (selon une estimation de l'ambassade de France aux Comores) vivant en région parisienne ou à Marseille, ne pourra pas voter bien que très courtisée et jouant un rôle clé.
Les "je viens", comme on les appelle, sont la première richesse des Comores, assurant un quart du PIB par l'envoi d'argent.
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