Ils sont venus de la République démocratique du Congo voisine. L'armée du Burundi les a affrontés pendant cinq jours. Mais qui sont...
Ils sont venus de la République démocratique du Congo voisine. L'armée du Burundi les a affrontés pendant cinq jours.
Mais qui sont les rebelles qui ont tenté de déstabiliser le Burundi ? C'est la question à laquelle tentent de répondre, lundi 5 janvier, les observateurs de la région des Grands Lacs, en Afrique, après cinq jours de combats la semaine précédente.
Et force est de constater que le mystère demeure. Seule information, le groupe était composé de Hutu et de Tutsi. C'est une nouvelle d'importance, et une première. Au Burundi, les deux ethnies se sont longtemps affrontées.
Lors d'une conférence de presse, lundi, un porte-parole, le colonel Gaspard Baratuza, a qualifié les rebelles de "groupe criminel armé" ou encore de "groupe de terroristes", sans pour autant être en mesure de donner leur identité. Il s'est contenté d'affirmer que le groupe comptait s'installer dans la forêt de Kibira, qui partage le Burundi du nord au sud et servait de sanctuaire aux groupes armés pendant la guerre civile (1993-2006), notamment à la guérilla hutu en lutte contre l'armée alors dominée par la minorité tutsi.
De là, le groupe entendait "recruter, asséner l'idéologie du mouvement" pour ensuite "passer à des attaques dans tout le pays avant les élections prévues au mois de mai" 2015, a ajouté le colonel. Le Burundi tient en mai et juin des élections générales cruciales, et plusieurs incidents armés ont déjà été signalés.
Le porte-parole a dit tirer ses informations de documents saisis sur les rebelles, qui auraient été "anéantis" : une centaine ont été tués, neuf faits prisonniers. Pourtant, l'armée affirme ne pas en savoir plus l'identité des assaillants, si ce n'est qu'ils étaient tous Burundais. "Si leurs chefs sont muets, eh bien ce n'est pas à l'armée du Burundi de deviner qui ils sont", a poursuivi le porte-parole de l'armée.
Reste que l'opposition et la société civile craignent que l'affaire ne donne une occasion de plus au président Pierre Nkurunziza (chef d'une ex-rébellion hutu), déjà accusé de mettre en pièce l'opposition pour décrocher un nouveau mandat en juin, de faire le vide politique autour de lui. Recrudescence des violences armées, tensions politiques, musellement de l'opposition, restriction de l'espace public : les prochains mois s'annoncent extrêmement tendus au Burundi, où de nombreux observateurs s'alarment d'une situation explosive.
Par
Mais qui sont les rebelles qui ont tenté de déstabiliser le Burundi ? C'est la question à laquelle tentent de répondre, lundi 5 janvier, les observateurs de la région des Grands Lacs, en Afrique, après cinq jours de combats la semaine précédente.
Et force est de constater que le mystère demeure. Seule information, le groupe était composé de Hutu et de Tutsi. C'est une nouvelle d'importance, et une première. Au Burundi, les deux ethnies se sont longtemps affrontées.
"L'armée parle, mais ne s'explique pas"
L'armée burundaise se montre peu diserte depuis que les rebelles se sont infiltrés dans le pays en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) voisine. Ce qui fait dire à RFI que "l'armée parle, mais ne s'explique pas".
Lors d'une conférence de presse, lundi, un porte-parole, le colonel Gaspard Baratuza, a qualifié les rebelles de "groupe criminel armé" ou encore de "groupe de terroristes", sans pour autant être en mesure de donner leur identité. Il s'est contenté d'affirmer que le groupe comptait s'installer dans la forêt de Kibira, qui partage le Burundi du nord au sud et servait de sanctuaire aux groupes armés pendant la guerre civile (1993-2006), notamment à la guérilla hutu en lutte contre l'armée alors dominée par la minorité tutsi.
Les chefs des rebelles seraient "muets"
Des soldats burundais patrouillent non loin de Bujumbura, la capitale, le 28 avril 2008. (REUTERS) |
De là, le groupe entendait "recruter, asséner l'idéologie du mouvement" pour ensuite "passer à des attaques dans tout le pays avant les élections prévues au mois de mai" 2015, a ajouté le colonel. Le Burundi tient en mai et juin des élections générales cruciales, et plusieurs incidents armés ont déjà été signalés.
Le porte-parole a dit tirer ses informations de documents saisis sur les rebelles, qui auraient été "anéantis" : une centaine ont été tués, neuf faits prisonniers. Pourtant, l'armée affirme ne pas en savoir plus l'identité des assaillants, si ce n'est qu'ils étaient tous Burundais. "Si leurs chefs sont muets, eh bien ce n'est pas à l'armée du Burundi de deviner qui ils sont", a poursuivi le porte-parole de l'armée.
Un contexte politique explosif
Selon des sources militaires s'exprimant sous couvert d'anonymat, le groupe – composé de quelque 200 personnes selon des habitants – fédérait des Tutsi et des Hutu, un fait inédit dans ce petit pays. L'information a été confirmée par un journaliste de l'AFP qui a vu les rebelles faits prisonniers. Qui se cache derrière ce mystérieux groupe armé ? Qui sont ses combattants et quelles sont leurs capacités opérationnelles ? Quels sont leurs appuis au sein de la population burundaise – très majoritairement hutu – et quelle est leur réelle capacité de nuisance à l'approche des élections générales de mi-2015 ? Le mystère reste entier.
Reste que l'opposition et la société civile craignent que l'affaire ne donne une occasion de plus au président Pierre Nkurunziza (chef d'une ex-rébellion hutu), déjà accusé de mettre en pièce l'opposition pour décrocher un nouveau mandat en juin, de faire le vide politique autour de lui. Recrudescence des violences armées, tensions politiques, musellement de l'opposition, restriction de l'espace public : les prochains mois s'annoncent extrêmement tendus au Burundi, où de nombreux observateurs s'alarment d'une situation explosive.
Par