A Madagascar, les cas de vindicte populaire font chaque année des dizaines de morts. Lundi encore, ce sont trois personnes qui ont été lync...
A Madagascar, les cas de vindicte populaire font chaque année des dizaines de morts. Lundi encore, ce sont trois personnes qui ont été lynchées par la foule, à Port Bergé, petite ville du nord-ouest du pays, suite à un vol de bœufs. Les auteurs présumés du lynchage ont été arrêtés, ce qui a provoqué des émeutes dans la ville.
Tout a commencé par un vol de bœufs comme il y en a fréquemment dans les zones rurales. Mais cette fois, les villageois interceptent les voleurs. Les trois dahalos (voleurs de zébus) sont torturés et tués par la foule. La gendarmerie intervient et cinq hommes sont envoyés en prison. Le lendemain, mardi, une manifestation est organisée devant le bureau du district pour réclamer la libération de ces cinq individus à coup de jets de pierre et de gaz lacrymogènes. La gendarmerie arrête quatre autres personnes.
Le député Paul Bert Velontsara, député de Port Bergé, a participé à la manifestation. Joint par RFI, il explique que les personnes arrêtées sont d'abord des victimes, victimes de vols de bœufs à répétition, victimes aussi de la partialité de la justice qui les incarcère. « Il faut appliquer la loi à tout le monde, affirme-t-il. Il y a beaucoup de cas d'injustice, et le grand problème c'est la corruption ».
Mercredi, le calme est revenu dans la ville de Port Bergé, mais la défiance de la population est totale vis-à-vis des forces de l'ordre et des autorités judiciaires. Un responsable de la gendarmerie nationale reconnaît que le climat social est actuellement tendu dans tout le pays. Les patrouilles dans les grandes villes ont été renforcées. RFI
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