La mariée est trop belle, mais derrière son masque de beauté, que de vilénies et de laideurs ! Avoir raison nourrit toujours le narciss...
La mariée est trop belle, mais derrière son masque de beauté, que de vilénies et de laideurs !
Avoir raison nourrit toujours le narcissisme. C’est encore plus grave quand on a tort alors qu’on croit avoir raison. Et il faut entendre Houmed Msaïdié, leader du Parti RADHI, pérorer sur l’utilité, pourtant supposée et douteuse, du Mémorandum signé par le fringuant viveur Houssen Hassan Ibrahim dit «Jeannot», inimitable ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (de grâce, ne nous achevez pas) et 49 partis politiques, dont le RADHI. En effet, à l’annonce des résultats des travaux de la Cour constitutionnelle sur le recours pour invalidation de certaines candidatures, Houmed Msaïdié a cru bien faire en déclarant: «La preuve est faite que le mémorandum ne visait pas à se substituer à la loi, le délai ouvert ayant bénéficié à tout le monde, y compris aux pourfendeurs du mémorandum».
D’accord, mais s’il y a un problème de contentieux électoral, c’est avec la Cour constitutionnelle et à la limite avec la CÉNI qu’il faut régler ça, et non avec ce ministre incompétent et félon, qui désavoue son Président dans les rues et salons de Moroni. En plus, quand il y a la Loi, il faut la respecter, au lieu de procéder à des petits arrangements illégaux et mesquins devant «bénéficier à tout le monde, y compris aux pourfendeurs».
D’ailleurs, aujourd’hui, les Comoriens ne peuvent que se réjouir de voir que le Parti de l’Entente comorienne (PEC) a bien compris le danger véhiculé par cet homme incompétent, corrompu et corrupteur qu’est Houssen Hassan Ibrahim, qui met en relief toutes ses turpitudes dans le cadre du processus électoral enclenché. En effet, au cours d’une conférence de presse, Ben Abdallah, porte-parole du PEC, résume le sentiment de beaucoup de Comoriens à l’égard du ministre fêtard par une seule phrase: «On appelle le ministre de l’Intérieur à cesser de harceler la CÉNI et d’arrêter de se substituer à cet organe indépendant».
Il fustige ce qu’il appelle «le comportement» du ministre, et le «silence du gouvernement et de la classe politique» sur la surréaliste guérilla urbaine au sein d’une CÉNI dont 7 des 13 membres titulaires veulent chasser le Président de l’institution, tout en s’étonnant sur le silence de cimetière enveloppant le vol de 160 millions de francs comoriens par le Directeur des Élections au ministère de l’Intérieur. Comme on sait, le Directeur des Élections en question n’a été dans cette affaire que le bras voleur du ministre de l’Intérieur, pour qui l’opération de ce vol a été effectuée, et sans qui rien n’aurait été possible.
C’est «Jeannot» le véritable voleur, et le scandale est déjà classé aux archives et jeté aux oubliettes. Les Comoriens qui ont vécu dans des pays où il y a de vrais ministres de l’Intérieur et qui voient cet homme diriger ce département stratégique, se disent que forcément les Comores marchent par la tête. Pour sa part, Tocha Djohar, Coordinateur du PEC, pointe un gros doigt accusateur sur cette Direction des Élections, regrettant la transformation de la «Direction des Élections en une CÉNI-bis». Et il y a ce vol des 160 millions de francs comoriens en plus…
Houssen Hassan Ibrahim est tancé à un moment où la Cour constitutionnelle cherche à se refaire une virginité institutionnelle, par une neutralité de façade. La grande perdante du recours intenté à la Cour constitutionnelle pour invalidation de candidatures a été l’Union pour le Développement des Comores (UPDC), les fameux «Rats des Comores», dans la terminologie caustique et décapante du Vice-président Fouad Mohadji.
Pour rappel, l’UPDC n’est autre que le «parti cocotte-minute» du Président Ikililou Dhoinine. Ses candidats les plus emblématiques ont été désavoués parce qu’ils veulent être en campagne électorale et diriger de grandes administrations d’État, donc sans démissionner, comme c’est le cas d’Omar Mohamed, Directeur général de l’Aéroport international de Hahaya, Aboubacar Saïd Houssein, Directeur général des Routes, et du perfi de Moussa Hamada dit «Abi», Directeur général des Impôts, qui ne voulait même pas déposer sa candidature, sachant qu’il n’avait aucune chance de se faire élire. Pour tout dire, l’homme Moussa Hamada dit «Abi» a accueilli le rejet de sa candidature avec soulagement et joie.
Il n’est pas fou au point d’hypothéquer son coffre-fort de la Direction générale des Impôts pour une élection qu’il n’avait aucune chance de remporter. Réaliste, «Abi». Comment ces grands garçons, bien en vue, croient-ils pouvoir faire valider des candidatures alors qu’ils n’ont même pas démissionné de leurs fonctions, étant entendu qu’ils devaient joindre leur démission à leur dossier de candidature?
La Cour constitutionnelle a invalidé des candidatures emblématiques de l’UPDC, mais a également fait fort en validant les candidatures de Mohamed Daoudou dit «Kiki» pour la Mairie de Moroni et pour la députation. Pour rappel, Mohamed Daoudou est le Président du Parti Orange. L’invalidation passée de ses candidatures avait provoqué la consternation et la stupeur car l’affaire sentait la grosse manipulation politicienne et la conspiration. En validant ces candidatures, la Cour constitutionnelle a assis une partie, même minime, de sa crédibilité perdue à jamais. De même, en invalidant des candidatures du «parti cocotte-minute» UPDC, cette même Cour constitutionnelle a fait un pas, même petit, dans la bonne direction.
Pour autant, il ne faut pas se réjouir trop vite parce que ces petits gestes symboliques ne doivent pas faire oublier aux Comoriens que la fraude électorale viendra des tribulations et convulsions de la CÉNI, de l’inconstance, politisation et corruptibilité de la Cour constitutionnelle et surtout de la rapacité et des mauvaises manières du ministre Houssen Hassan Ibrahim. Les Comoriens n’ont pas à pavoiser tant que le scrutin n’a pas encore eu lieu. Les mauvaises surprises sont à venir. Ceci est d’autant plus vrai que les interventions intempestives et malencontreuses du ministre de l’Intérieur ne sont pas faites pour créer les conditions de la sérénité dans l’esprit des Comoriens.
Les Comores ont une CÉNI pour organiser les élections. On ne va pas demander à cette entité de faire des miracles puisqu’elle n’est pas une assemblée de juristes compétents et intègres. Pourtant, les CÉNI antérieures n’ont pas été mieux loties sur le plan intellectuel. Dans l’affaire, ce qui compterait le plus, serait la volonté d’organiser des élections «propres». Le caractère hétéroclite des origines des membres de la CÉNI aurait pu être un facteur de sérieux et de crédibilité de l’institution. Or, la volonté de fraude du ministre Houssen Hassan Ibrahim reste le facteur dominant. C’est cet homme qui va plonger les Comores dans le doute et dans le désordre en période électorale. S’il pouvait comprendre qu’il n’avait rien à faire dans ce processus électoral puisque, en amont, on retrouve la CÉNI, et en aval, la Cour constitutionnelle, il rendrait un grand service au pays et à sa chère personne.
Par ARM
© lemohelien – Mardi 23 décembre 2014.