«Il ne te reste qu'une chose à faire, tu sais ce que c'est.» Cette phrase explicite, contenue dans une lettre envoyée à Martin Lu...
«Il ne te reste qu'une chose à faire, tu sais ce que c'est.» Cette phrase explicite, contenue dans une lettre envoyée à Martin Luther King n'avait en réalité qu'un but: discréditer le prix Nobel de la paix et le pousser à se suicider. C'est Bervely Gage, historienne à Yale, qui a retrouvé la lettre et l'a publié en ligne sur le site du New York Times.
«En cherchant une biographie de Hoover, j'ai été surprise de trouver une version complète et non censurée de cette lettre dans ses documents officiels et confidentiels aux Archives nationales», explique-t-elle.
Martin Luther King a reçu le Nobel de la Paix en 1964. (photo: Keystone/AP) |
Le site Vox rappelle de son côté que, quelques jours après le discours «I have a dream» en 1963, un mémo du FBI expliquait, dans des termes très crus, comment il devenait désormais impératif d'espionner le militant:
«Nous devons le considérer désormais, si par le passé nous ne l'avons pas fait, comme le nègre le plus dangereux du futur de cette nation.»
Dans un climat de peur du communisme, un système d'espionnage est vite mis en place, car John Edgar Hoover, patron du FBI à l'époque, est déterminé à prouver ses liens avec le communisme et certains de ses membres proches de MLK, alors en place aux Etats-Unis.
Mais à la place, le Bureau récupère de nombreuses vidéos des liaisons sexuelles du pasteur. «Des responsables du FBI ont commencé à donner des informations sur ces relations à des membres amis de la presse. Mais, à leur plus grand étonnement, l'histoire n'est sortie nulle part», explique l'historienne. Alors, l'année suivante, l'un des directeurs du FBI envoie une lettre anonyme au domicile de MLK. On le menaçait alors de révéler au monde sa vie privée, toujours pour ruiner son aura et sa crédibilité.
«Vous avez été enregistré, tous vos adultères, vos orgies sexuelles jusqu'à loin dans le passé», dit la lettre avant d'affirmer que le public «saura ce que vous êtes, une bête anormale et diabolique. [...] Vos diplômes, votre prix Nobel (quelle farce) et autres récompenses ne vous sauveront pas. King, je vous le répète, vous êtes fini».
Selon David Garrow, le biographe du prix Nobel, la lettre serait même arrivée à son domicile accompagnée d'un colis remplis de cassettes de ses ébats, que sa femme aurait ouvert, pensant tomber sur des enregistrements de ses discours.
Si cette histoire de liaisons n'a pas trouvé preneur à l'époque dans les médias, il serait difficile d'imaginer aujourd'hui un journal refuser de la diffuser, estime Beverly Gage. De son côté, l'actuel directeur du FBI James Comey garde une copie de ces cassettes, apparemment pour se rappeler de ce qu'il ne faut plus faire.
Par Slate.fr
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