PRÉAMBULE - Le problème fondamental qui mine notre pays est un problème inné de la société malgache elle-même. Une société qui reste ancré...
PRÉAMBULE - Le problème fondamental qui mine notre pays est un problème inné de la société malgache elle-même. Une société qui reste ancrée dans un mode de fonctionnement empirique, hérité d'un vieux système de pensée, quasiment dépassé et non évolutif. Certes, il existe des valeurs, tirées du Soatoavina Malagasy, qui semblent toutefois très positives, mais malheureusement elles sont presque méconnues ou totalement oubliées. Ce qui prédomine et prend surface, sont essentiellement, l'immobilisme, née de la notion de "moramora" (doucement), l'attentisme et l'inaction, qui, malheureusement, se manifestent aussi bien au sein de nos dirigeants actuels qu'au niveau de la vie associative, politique et la société malgache au sens large du terme. De par ces différents facteurs de blocage, le pays est totalement dans un état d'inertie profonde, face un monde moderne , basé sur la communication, l'information, la haute technologie, la rapidité, la réactivité, et la mondialisation, dont les seuls maîtres mots sont la performance et la productivité.
APERÇU GLOBAL SUR LES DIFFÉRENTS FACTEURS DE BLOCAGE ACTUEL
>> Constat général :
Force est de constater que le pays est totalement asphyxié par l'incapacité du gouvernement à mettre en œuvre une vraie politique de développement cohérente au changement que le président a tant prôné lors de son allocution à l'issue de son investiture. Le mal était présent depuis le début quand le président a mis trois mois, jour pour jour, pour parvenir à former un gouvernement, très critiqué, qui restera dans les annales de l'histoire de la république Un premier ministre qui est à la fois ministre de la santé. C'est du jamais vu, il y a là, bel et bien, un cumul de fonctions incompatibles que le président est, sans doute, le mieux placé pour le savoir. Pire encore, un président de la fédération malgache du football dont les résultats ne laissent plus à désirer, a été maintenu à son poste avec en bonus le ministère des ressources halieutiques et de la pêche, sous prétexte qu'il était un ami de confiance du chef de gouvernement.
Toutes ces négligences et insuffisances de vision qui se multiplient à tous les niveaux ont mis gravement en danger les intérêts vitaux de l'Etat dont les résultats sont tels que nous pouvons les constater aujourd'hui, c'est le chaos général. Bien que des annonces de financement par les bailleurs de fonds internationaux ont été lancées, aucun déblocage n'a pu être réalisé, car toutes les conditions permettant de garantir la bonne gestion des fonds attribués ne sont pas réunies. Le gouvernement n'était même pas capable de réaliser, en temps, le programme national de développement, censé détailler et mettre en œuvre les grandes lignes de sa politique générale. Il aura fallu une pression de la banque mondiale pour qu'il s'y mette. Il est donc question de savoir si le président de la république a réellement le plein pouvoir ou pas. Il n'a pas su profiter de son élection démocratique qui lui a valu la reconnaissance internationale. Les premiers signes de changement tardent à venir, et les cris de mécontentement n'ont jamais été aussi élevés que maintenant, au point de fragiliser sérieusement la quatrième république.
>> Comment peut-on en arriver à ce scénario catastrophique ?
Les cinq années de transition ont mis à mal le pays. Tous les indicateurs économiques, sociaux et environnementaux sont au rouge. Les malgaches s'engouffrent davantage dans la pauvreté, et sont devenus facilement manipulables et influençables par de belles paroles et promesses, sans, ni politique, ni stratégie, ni plan d'actions concrètes pour y arriver. Ils n'ont plus aucun repère, aucun espoir, et bien logiquement sans aucune réaction. Les partis politiques poussent comme des champignons et dépassent la barre de 200, battant le record du monde, mais aucun d'entre eux n'a une structure valable, fiable et opérationnelle, capable de diriger un pays. Ce dérapage a gravement entaché leur image, au point où la politique, censée être le gage du développement et de la démocratie, comme on les voit dans plusieurs pays avancés, est devenue la source du conflit et du problème.
QUELLES SONT LES ISSUES POSSIBLES ?
Avant tout, il est important d'acquérir la confiance du peuple pour qu'il y ait une sorte de réveil général permettant d'impliquer la population à la réforme nécessaire au développement du pays. Cette confiance ne pourrait s'acquérir qu'avec une volonté réelle de rupture avec le système actuel, qui passe dans un premier temps par une vraie politique d'ouverture. Qui dit ouverture, dit réconciliation nationale, tout en privilégiant les compétences techniques que notre pays a tant besoin. Une fois ces premières conditions remplies, il faut passer après par les grandes réformes fondamentales nécessaires et agir plus vite et efficacement pour lutter contre l'insécurité et la corruption. Il faut donc oser mettre une politique innovatrice ayant essentiellement pour objet de :
- Garantir la liberté d'expression et la liberté de presse, symbole fort de la démocratie.- Assurer la totale indépendance de la justice pour en finir définitivement avec l'impunité.- Bannir le copinage et le piston. - Rétablir la notion de mérite.- Favoriser le partenariat public et privé.- Pousser les initiatives régionales pour booster la croissance nationale.
- Encourager le patriotisme. - Favoriser l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat.
- Et enfin de faire en sorte que tous les secteurs économiques puissent démarrer ensemble.
-- Dany RAKOTOARIAMALALA