Intolérance politique, sanctification et sacralisation des acteurs politiques comoriens Au train où vont les choses, on se demande si bient...
Intolérance politique, sanctification et sacralisation des acteurs politiques comoriens
Au train où vont les choses, on se demande si bientôt sous peu, la sacralité, la sainteté et l’intouchabilité des acteurs politiques comoriens ne feront pas l’objet d’une véritable constitutionnalisation assortie de sanctions pénales contre les contrevenants. En effet, encouragés par un entourage constitué de courtisans en manque d’imagination, la plupart des politiciens comoriens sont tellement imbus de leur auguste personne qu’ils n’admettent pas que leur nom soit prononcé autrement que pour dire qu’ils sont les meilleurs et que le mal leur est inconnu. Ils ne savent même pas ce que signifie le mot «autocritique», et ne se remettent jamais en cause. Pour eux, tout ce qu’ils font est bon. Pour leurs entourages respectifs, ils sont les meilleurs et sont gagnés par l’infaillibilité. À Djoiezi, Mohéli, une certaine tendance à l’exagération avait conduit certains à jeter l’anathème sur toute personne osant critiquer le Président Ikililou Dhoinine.
Il a fallu qu’en 2014, des jeunes de Djoiezi fassent diffuser leur tract incendiaire pour qu’à Djoiezi on puisse admettre que le Président Ikililou Dhoinine était à la tête d’un régime politique parcouru de courants d’air et faisant le bruit d’un levier qui se vide. Il a donc fallu en arriver aux injures et à la nette division d’une communauté très fière de «son» Président pour que ses aboyeurs institutionnels comprennent que le pays est confronté à de sérieux problèmes réclamant des solutions d’urgence. En octobre 2014, ce cacique du Parti de l’Entente comorienne (PEC) lancera à un blogueur djoiezien: «Quand tu as commencé à critiquer le régime politique actuel, de nombreux Mohéliens t’en voulaient à mort et disaient un peu trop facilement que tu militais contre les intérêts de l’île de Mohéli par haine et par jalousie. Maintenant, les plus intelligents et les plus objectifs de ceux qui t’en voulaient à mort ont changé de discours, après avoir bien compris la dangerosité et la nocivité des dysfonctionnements de ce régime politique dont les erreurs, nombreuses, seront portées au passif de l’île de Mohéli, par simple raccourci, alors que, visiblement, nous sommes en présence d’un échec national. Il faut dire et reconnaître que ce changement de discours est perceptible partout, même si les gens, par peur de représailles, préfèrent être discrets quand ils sont en public. La déception est trop grande et profonde. Même à Moroni, on le sent».
D’ailleurs, il fut un temps, un Mohélien, futur membre de la Cour constitutionnelle disait en 2013: «À Mohéli, tout le monde est d’accord pour soutenir le Président Ikililou Dhoinine, par fierté insulaire. Il n’y a que mon cousin avec son site Internet pour briser cette belle unanimité insulaire. Je ne le comprends pas». Mais, comme a l’habitude de dire l’analyste politique Saïd-Omar Allaoui, «pour parler d’unanimité des Mohéliens, de tous les Mohéliens sur la présidence d’Ikililou Dhoinine, il aurait fallu des sondages ou un plébiscite. Or, des gens s’arrogent le droit de parler au nom des autres sans aucun mandat, ni étude empirique, et ce pour dire que toute l’île de Mohéli est derrière un homme dont la gouvernance ne fait pas l’unanimité. Maintenant, ceux qui criaient au scandale à l’émission de la moindre critique envers le Président de la République adoptent un profil bas, parce qu’ils ont compris que le régime politique actuel est incapable de faire face aux problèmes qui défient l’intelligence des dirigeants et qui s’amplifient année après année, sans inquiéter les pouvoirs publics comoriens».
Cependant, il n’y a pas que les hommes du Président de la République qui sucrent trop les fraises. En effet, les hommes de main et de bouche des chefs de partis politiques sont dans une glorification permanente et rituelle de leurs chefs respectifs. Cela étant, ils évacuent toute forme d’autocritique et d’acceptation de la critique venant d’autrui. Parfois, certains vont jusqu’au procès à la suite d’une plainte pour diffamation, quand ces acteurs politiques savent pertinemment qu’ils sont vraiment coupables mais que leurs accusateurs n’ont pas de preuves pour étayer leurs accusations. Il s’agit donc d’une manipulation et d’un dévoiement du Droit par des gens qui n’y croient que pour protéger leurs petits intérêts mesquins.
En France et aux Comores, on a vu des Mohéliens rompre toute forme de relation sociale avec d’autres Mohéliens émettant la moindre critique à l’endroit du Président de la République. Ces ikililoustes fraîchement convertis n’adresseront pas la parole au Président de la République au lendemain du 26 mai 2016. En réalité, ils sont guidés par leur opportunisme et leur côté pique-assiettes.
Dans les états-majors des partis politiques, la sacralisation et la sanctification des chefs de ces carcans sont telles que l’évocation du nom du Lider Maximo de chaque carcan politique est considérée comme un crime de lèse-majesté. Partout, les partisans recourent à tous les moyens pour exercer d’inadmissibles pressions sur les blogueurs. Certains poussent la bêtise jusqu’à rédiger et diffuser des tracts injurieux contre ceux qui critiquent leurs chefs respectifs, des chefs qui n’ont pas encore fait la preuve de leur sérieux et de leur crédibilité, si tant est qu’un jour, ils la feront.
Aux Comores, l’intolérance politique est d’autant plus réelle que certains hommes qu’on dit normaux et normalement constitués croient dur comme fer qu’à partir du moment où on a critiqué un acteur politique donné quand il a tort, on n’a plus jamais le droit de le défendre quand il a raison. C’est un comportement partisan que les sites Internet les plus sérieux ne sauraient avaliser, sous peine de perdre leur crédibilité. Il n’y a pas de querelles personnelles à vider sur la place publique, mais la recherche, le traitement et la diffusion de la vérité. Les blogs appartenant à des partis politiques peuvent s’autoriser certains comportements, que les sites Internet et autres blogs indépendants ne sauraient approuver et imiter. Néanmoins, du fait d’un positionnement par trop partisan et subjectif, ils courent le risque de se décrédibiliser. Aujourd’hui, point n’est besoin d’être grand clerc pour savoir que le parcours des acteurs politiques comoriens est un saut d’obstacles rendu très dangereux du fait des fautes commises par ces derniers. Pourtant, on n’entendra jamais de la bouche de l’un d’entre eux des paroles d’autocritique et de mea culpa. Et puis, la langue comorienne n’aide pas les uns et les autres à assumer leurs responsabilités de manière objective, puisqu’il n’y a pas un mot générique pour «critique», qu’on confond toujours avec «injures» et «insultes».
Certains acteurs politiques comoriens critiqués objectivement sur un site Internet peuvent mener leurs petites enquêtes pour dénicher l’«intermédiaire» qui permettra d’intercéder en leur faveur auprès du responsable du site Internet afin de demander de la «clémence». Dans certains cas, on n’exclut pas l’intimidation et les leçons de morale. D’ailleurs, si on devait écouter toutes les doléances de ces pleurnicheurs, la blogosphère comorienne aurait arrêté ses activités depuis belle lurette, par la faute d’acteurs politiques qui ne reconnaissent pas leurs fautes et qui refusent systématiquement de se remettre en cause de temps à autre.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 23 novembre 2014.
Au train où vont les choses, on se demande si bientôt sous peu, la sacralité, la sainteté et l’intouchabilité des acteurs politiques comoriens ne feront pas l’objet d’une véritable constitutionnalisation assortie de sanctions pénales contre les contrevenants. En effet, encouragés par un entourage constitué de courtisans en manque d’imagination, la plupart des politiciens comoriens sont tellement imbus de leur auguste personne qu’ils n’admettent pas que leur nom soit prononcé autrement que pour dire qu’ils sont les meilleurs et que le mal leur est inconnu. Ils ne savent même pas ce que signifie le mot «autocritique», et ne se remettent jamais en cause. Pour eux, tout ce qu’ils font est bon. Pour leurs entourages respectifs, ils sont les meilleurs et sont gagnés par l’infaillibilité. À Djoiezi, Mohéli, une certaine tendance à l’exagération avait conduit certains à jeter l’anathème sur toute personne osant critiquer le Président Ikililou Dhoinine.
Il a fallu qu’en 2014, des jeunes de Djoiezi fassent diffuser leur tract incendiaire pour qu’à Djoiezi on puisse admettre que le Président Ikililou Dhoinine était à la tête d’un régime politique parcouru de courants d’air et faisant le bruit d’un levier qui se vide. Il a donc fallu en arriver aux injures et à la nette division d’une communauté très fière de «son» Président pour que ses aboyeurs institutionnels comprennent que le pays est confronté à de sérieux problèmes réclamant des solutions d’urgence. En octobre 2014, ce cacique du Parti de l’Entente comorienne (PEC) lancera à un blogueur djoiezien: «Quand tu as commencé à critiquer le régime politique actuel, de nombreux Mohéliens t’en voulaient à mort et disaient un peu trop facilement que tu militais contre les intérêts de l’île de Mohéli par haine et par jalousie. Maintenant, les plus intelligents et les plus objectifs de ceux qui t’en voulaient à mort ont changé de discours, après avoir bien compris la dangerosité et la nocivité des dysfonctionnements de ce régime politique dont les erreurs, nombreuses, seront portées au passif de l’île de Mohéli, par simple raccourci, alors que, visiblement, nous sommes en présence d’un échec national. Il faut dire et reconnaître que ce changement de discours est perceptible partout, même si les gens, par peur de représailles, préfèrent être discrets quand ils sont en public. La déception est trop grande et profonde. Même à Moroni, on le sent».
D’ailleurs, il fut un temps, un Mohélien, futur membre de la Cour constitutionnelle disait en 2013: «À Mohéli, tout le monde est d’accord pour soutenir le Président Ikililou Dhoinine, par fierté insulaire. Il n’y a que mon cousin avec son site Internet pour briser cette belle unanimité insulaire. Je ne le comprends pas». Mais, comme a l’habitude de dire l’analyste politique Saïd-Omar Allaoui, «pour parler d’unanimité des Mohéliens, de tous les Mohéliens sur la présidence d’Ikililou Dhoinine, il aurait fallu des sondages ou un plébiscite. Or, des gens s’arrogent le droit de parler au nom des autres sans aucun mandat, ni étude empirique, et ce pour dire que toute l’île de Mohéli est derrière un homme dont la gouvernance ne fait pas l’unanimité. Maintenant, ceux qui criaient au scandale à l’émission de la moindre critique envers le Président de la République adoptent un profil bas, parce qu’ils ont compris que le régime politique actuel est incapable de faire face aux problèmes qui défient l’intelligence des dirigeants et qui s’amplifient année après année, sans inquiéter les pouvoirs publics comoriens».
Cependant, il n’y a pas que les hommes du Président de la République qui sucrent trop les fraises. En effet, les hommes de main et de bouche des chefs de partis politiques sont dans une glorification permanente et rituelle de leurs chefs respectifs. Cela étant, ils évacuent toute forme d’autocritique et d’acceptation de la critique venant d’autrui. Parfois, certains vont jusqu’au procès à la suite d’une plainte pour diffamation, quand ces acteurs politiques savent pertinemment qu’ils sont vraiment coupables mais que leurs accusateurs n’ont pas de preuves pour étayer leurs accusations. Il s’agit donc d’une manipulation et d’un dévoiement du Droit par des gens qui n’y croient que pour protéger leurs petits intérêts mesquins.
En France et aux Comores, on a vu des Mohéliens rompre toute forme de relation sociale avec d’autres Mohéliens émettant la moindre critique à l’endroit du Président de la République. Ces ikililoustes fraîchement convertis n’adresseront pas la parole au Président de la République au lendemain du 26 mai 2016. En réalité, ils sont guidés par leur opportunisme et leur côté pique-assiettes.
Dans les états-majors des partis politiques, la sacralisation et la sanctification des chefs de ces carcans sont telles que l’évocation du nom du Lider Maximo de chaque carcan politique est considérée comme un crime de lèse-majesté. Partout, les partisans recourent à tous les moyens pour exercer d’inadmissibles pressions sur les blogueurs. Certains poussent la bêtise jusqu’à rédiger et diffuser des tracts injurieux contre ceux qui critiquent leurs chefs respectifs, des chefs qui n’ont pas encore fait la preuve de leur sérieux et de leur crédibilité, si tant est qu’un jour, ils la feront.
Aux Comores, l’intolérance politique est d’autant plus réelle que certains hommes qu’on dit normaux et normalement constitués croient dur comme fer qu’à partir du moment où on a critiqué un acteur politique donné quand il a tort, on n’a plus jamais le droit de le défendre quand il a raison. C’est un comportement partisan que les sites Internet les plus sérieux ne sauraient avaliser, sous peine de perdre leur crédibilité. Il n’y a pas de querelles personnelles à vider sur la place publique, mais la recherche, le traitement et la diffusion de la vérité. Les blogs appartenant à des partis politiques peuvent s’autoriser certains comportements, que les sites Internet et autres blogs indépendants ne sauraient approuver et imiter. Néanmoins, du fait d’un positionnement par trop partisan et subjectif, ils courent le risque de se décrédibiliser. Aujourd’hui, point n’est besoin d’être grand clerc pour savoir que le parcours des acteurs politiques comoriens est un saut d’obstacles rendu très dangereux du fait des fautes commises par ces derniers. Pourtant, on n’entendra jamais de la bouche de l’un d’entre eux des paroles d’autocritique et de mea culpa. Et puis, la langue comorienne n’aide pas les uns et les autres à assumer leurs responsabilités de manière objective, puisqu’il n’y a pas un mot générique pour «critique», qu’on confond toujours avec «injures» et «insultes».
Certains acteurs politiques comoriens critiqués objectivement sur un site Internet peuvent mener leurs petites enquêtes pour dénicher l’«intermédiaire» qui permettra d’intercéder en leur faveur auprès du responsable du site Internet afin de demander de la «clémence». Dans certains cas, on n’exclut pas l’intimidation et les leçons de morale. D’ailleurs, si on devait écouter toutes les doléances de ces pleurnicheurs, la blogosphère comorienne aurait arrêté ses activités depuis belle lurette, par la faute d’acteurs politiques qui ne reconnaissent pas leurs fautes et qui refusent systématiquement de se remettre en cause de temps à autre.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 23 novembre 2014.