Quand, aux Comores, la politique politicienne rime avec radicalisation et intolérance Dieu soit loué, les élections législatives n’ont pas ...
Quand, aux Comores, la politique politicienne rime avec radicalisation et intolérance
Dieu soit loué, les élections législatives n’ont pas eu lieu, et les Comores sont toujours dans l’incapacité de les organiser. C’est une très bonne chose, et c’est la meilleure chose qui pouvait arriver au pays parce que si lesdites élections avaient lieu dans le lourd climat politique qui prévaut actuellement aux Comores, il y aurait sûrement mort d’homme. Ceci est d’autant plus vrai que, même si les Comores ne sont pas encore entrées en campagne électorale, ce que les Comoriens voient déjà constitue le prélude à une bataille rangée qui va détruire la paix et la stabilité aux Comores. Pour la première fois, la politique politicienne aux Comores rime avec la radicalisation et l’intolérance, dans un pays connu pour son sens du compromis politique et social. Même si on a des réserves à l’égard d’Ahmed Sambi et de son Parti politique, il faut avoir beaucoup de pudeur pour ne pas constater que l’acharnement dont ils font l’objet n’honore pas les Comores et leur classe politique.
Les épisodes marquant les avanies subies par Ahmed Sambi et son Parti se suivent et ont pour point commun une manière de faire de la politique qui n’est pas celle d’un pays civilisé. Les faits étant connus, il suffirait à peine de rappeler que l’organisation politique de l’ancien Président a fait l’objet d’une interdiction des festivités et manifestations marquant son premier anniversaire dans un lieu public, le gymnase couvert de Missiri, à Mutsamudu. Qu’à cela ne tienne! Les crypto-sambistes sont tout de même arrivés à organiser un meeting dans une propriété privée à Moroni. Mais, là, le plus affligeant des spectacles s’est imposé à la vue des Comoriens, qui ont dû constater que les pouvoirs publics avaient pris des mesures pour empêcher les gens d’accéder au lieu du meeting. Mais, plus grave encore, le lieu où devait se tenir le meeting du samedi 1er novembre 2014 a été vandalisé de manière à susciter la honte et la colère. De tels comportements sont totalement inadmissibles même chez les «sauvages» du Mato Grosso et de la forêt du Mayombe. Les Massaïs au Kenya et les Iroquois du XIXème n’auraient jamais commis d’actes aussi répréhensibles et aussi détestables. Pourquoi pousser l’intolérance jusqu’à vandaliser un lieu où doit se tenir un meeting politique? Pourquoi?
Il faudra tout de même reconnaître qu’Ahmed Sambi et ses partisans ont le droit de célébrer le premier anniversaire de leur Parti politique dans le calme et la sérénité et que si Houssen Hassan Ibrahim, ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (ah! La litanie des titres ronflants est enfin terminée), «dans un souci de préserver la paix, la sécurité, la stabilité et la libre circulation des personnes et des biens, […] informe la population que toute manifestation à caractère politique est interdite jusqu’à l’ouverture de la prochaine campagne électorale», les troubles ne viennent pas d’Ahmed Sambi et de ses partisans, mais de leurs adversaires politiques. C’est malsain. Les Comores peuvent bien se passer d’une telle attitude trahissant une talibanisation politicienne de la pire espèce, celle de l’intolérance et du fanatisme.
Aujourd’hui, c’est le Parti Orange de Mohamed Daoud dit «Kiki» qui est accusé d’avoir vandalisé le lieu du meeting. L’accusation est très grave parce que Mohamed Daoud gère ses relations publiques et l’image de son Parti en faisant tout pour lui donner l’image la plus républicaine, démocratique et moderne. Comme il n’y a eu aucune enquête permettant d’en savoir plus sur les commanditaires et les auteurs des actes de vandalisme, on ne peut pas porter des accusations à tort et à travers, mais déplorer des faits très graves qui entachent l’honneur de tout un pays. Les Comoriens doivent comprendre une chose fondamentale: ceux d’entre eux qui veulent porter la contradiction à Ahmed Sambi peuvent le faire, mais de façon très civilisée et humainement acceptable. Cette contradiction ne peut être apportée que sur le seul terrain politique et médiatique, de manière virulente quand il faut, mais sans véhiculer une animosité personnelle quelconque.
Les Comoriens peuvent s’opposer à Ahmed Sambi et à sa formation politique mais sans haine, ni excès. Ce site Internet est lieu où les agissements d’Ahmed Sambi sont régulièrement dénoncés. Mais, en aucun cas, il ne sera question de laisser la haine guider les doigts pianotant sur un clavier d’ordinateur. L’État, la République, l’État de Droit et les idéaux de la démocratie sont un mode de vie qu’on choisit spontanément quand on a des convictions profondes. En même temps, dans les Comores actuelles, l’émission de la moindre opinion qui tranche avec «l’opinion sociologique dominante» devient systématiquement un casus belli. Comme l’a si bien dit Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, dynamique et effervescent Président du Parti Comores Alternatives (PCA) et candidat à l’élection présidentielle de 2016, chaque violation des droits fondamentaux d’Ahmed Sambi pousse ce dernier vers la martyrologie. Alors, les adversaires d’Ahmed Sambi doivent comprendre que le meilleur service qu’ils ont à rendre à l’ancien Président réside dans leur acharnement haineux et aveugle contre lui.
Au-delà des arguties de pure politique politicienne, les Comoriens doivent vraiment fournir l’effort de comprendre qu’Ahmed Sambi est un citoyen comorien comme tous les autres et que, de ce fait, il a des droits, dont celui de tenir des meetings politiques en public. Si un jour, il s’avère que l’État comorien est derrière les actes ayant conduit à la vandalisation qu’on connaît, il faudra qu’il fasse l’objet d’une sévère dénonciation, surtout à un moment où il ne se comporte pas de manière responsable à l’égard du Parti de l’ancien Président. Il est nécessaire pour le Comorien de comprendre que toute atteinte à la liberté d’un homme concerne l’humanité entière, quel que soit le lieu où cette atteinte a eu lieu, et quelle qu’en soit la victime. Hier, c’était le Parti RIDJA qui a été victime de la vindicte des pouvoirs publics comoriens, quand la rencontre entre Maître Saïd Larifou, Président de cette formation partisane, avec les étudiants de l’Université des Comores a été interdite par les autorités comoriennes. Aujourd’hui, c’est le Parti d’Ahmed Sambi qui subit la foudre du pouvoir politique comorien. Demain, le tour sera à qui?
Il est vrai que les crypto-sambistes n’ont pas été des tendres quand ils étaient aux affaires, mais pourquoi suivre le mauvais exemple? Alors ministre sous son maître à penser Ahmed Sambi, le crypto-sambiste «historique» Ahmed Hassane El Barwane a été à l’origine des mesures liberticides qui sont appliquées aujourd’hui contre son propre Parti politique. Au cours d’une émission radio avec Abdallah Agwa, il nia tout, mais le terrible journaliste l’assomma en mettant sous son nez la mesure en question signée de la main de ce brave Ahmed Hassane El Barwane. Comme quoi, on est toujours poursuivi par ses crimes, et quand on est un marteau, on donne des coups, mais quand on devient une enclume, on en reçoit.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 3 novembre 2014.
Dieu soit loué, les élections législatives n’ont pas eu lieu, et les Comores sont toujours dans l’incapacité de les organiser. C’est une très bonne chose, et c’est la meilleure chose qui pouvait arriver au pays parce que si lesdites élections avaient lieu dans le lourd climat politique qui prévaut actuellement aux Comores, il y aurait sûrement mort d’homme. Ceci est d’autant plus vrai que, même si les Comores ne sont pas encore entrées en campagne électorale, ce que les Comoriens voient déjà constitue le prélude à une bataille rangée qui va détruire la paix et la stabilité aux Comores. Pour la première fois, la politique politicienne aux Comores rime avec la radicalisation et l’intolérance, dans un pays connu pour son sens du compromis politique et social. Même si on a des réserves à l’égard d’Ahmed Sambi et de son Parti politique, il faut avoir beaucoup de pudeur pour ne pas constater que l’acharnement dont ils font l’objet n’honore pas les Comores et leur classe politique.
Les épisodes marquant les avanies subies par Ahmed Sambi et son Parti se suivent et ont pour point commun une manière de faire de la politique qui n’est pas celle d’un pays civilisé. Les faits étant connus, il suffirait à peine de rappeler que l’organisation politique de l’ancien Président a fait l’objet d’une interdiction des festivités et manifestations marquant son premier anniversaire dans un lieu public, le gymnase couvert de Missiri, à Mutsamudu. Qu’à cela ne tienne! Les crypto-sambistes sont tout de même arrivés à organiser un meeting dans une propriété privée à Moroni. Mais, là, le plus affligeant des spectacles s’est imposé à la vue des Comoriens, qui ont dû constater que les pouvoirs publics avaient pris des mesures pour empêcher les gens d’accéder au lieu du meeting. Mais, plus grave encore, le lieu où devait se tenir le meeting du samedi 1er novembre 2014 a été vandalisé de manière à susciter la honte et la colère. De tels comportements sont totalement inadmissibles même chez les «sauvages» du Mato Grosso et de la forêt du Mayombe. Les Massaïs au Kenya et les Iroquois du XIXème n’auraient jamais commis d’actes aussi répréhensibles et aussi détestables. Pourquoi pousser l’intolérance jusqu’à vandaliser un lieu où doit se tenir un meeting politique? Pourquoi?
Il faudra tout de même reconnaître qu’Ahmed Sambi et ses partisans ont le droit de célébrer le premier anniversaire de leur Parti politique dans le calme et la sérénité et que si Houssen Hassan Ibrahim, ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (ah! La litanie des titres ronflants est enfin terminée), «dans un souci de préserver la paix, la sécurité, la stabilité et la libre circulation des personnes et des biens, […] informe la population que toute manifestation à caractère politique est interdite jusqu’à l’ouverture de la prochaine campagne électorale», les troubles ne viennent pas d’Ahmed Sambi et de ses partisans, mais de leurs adversaires politiques. C’est malsain. Les Comores peuvent bien se passer d’une telle attitude trahissant une talibanisation politicienne de la pire espèce, celle de l’intolérance et du fanatisme.
Aujourd’hui, c’est le Parti Orange de Mohamed Daoud dit «Kiki» qui est accusé d’avoir vandalisé le lieu du meeting. L’accusation est très grave parce que Mohamed Daoud gère ses relations publiques et l’image de son Parti en faisant tout pour lui donner l’image la plus républicaine, démocratique et moderne. Comme il n’y a eu aucune enquête permettant d’en savoir plus sur les commanditaires et les auteurs des actes de vandalisme, on ne peut pas porter des accusations à tort et à travers, mais déplorer des faits très graves qui entachent l’honneur de tout un pays. Les Comoriens doivent comprendre une chose fondamentale: ceux d’entre eux qui veulent porter la contradiction à Ahmed Sambi peuvent le faire, mais de façon très civilisée et humainement acceptable. Cette contradiction ne peut être apportée que sur le seul terrain politique et médiatique, de manière virulente quand il faut, mais sans véhiculer une animosité personnelle quelconque.
Les Comoriens peuvent s’opposer à Ahmed Sambi et à sa formation politique mais sans haine, ni excès. Ce site Internet est lieu où les agissements d’Ahmed Sambi sont régulièrement dénoncés. Mais, en aucun cas, il ne sera question de laisser la haine guider les doigts pianotant sur un clavier d’ordinateur. L’État, la République, l’État de Droit et les idéaux de la démocratie sont un mode de vie qu’on choisit spontanément quand on a des convictions profondes. En même temps, dans les Comores actuelles, l’émission de la moindre opinion qui tranche avec «l’opinion sociologique dominante» devient systématiquement un casus belli. Comme l’a si bien dit Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, dynamique et effervescent Président du Parti Comores Alternatives (PCA) et candidat à l’élection présidentielle de 2016, chaque violation des droits fondamentaux d’Ahmed Sambi pousse ce dernier vers la martyrologie. Alors, les adversaires d’Ahmed Sambi doivent comprendre que le meilleur service qu’ils ont à rendre à l’ancien Président réside dans leur acharnement haineux et aveugle contre lui.
Au-delà des arguties de pure politique politicienne, les Comoriens doivent vraiment fournir l’effort de comprendre qu’Ahmed Sambi est un citoyen comorien comme tous les autres et que, de ce fait, il a des droits, dont celui de tenir des meetings politiques en public. Si un jour, il s’avère que l’État comorien est derrière les actes ayant conduit à la vandalisation qu’on connaît, il faudra qu’il fasse l’objet d’une sévère dénonciation, surtout à un moment où il ne se comporte pas de manière responsable à l’égard du Parti de l’ancien Président. Il est nécessaire pour le Comorien de comprendre que toute atteinte à la liberté d’un homme concerne l’humanité entière, quel que soit le lieu où cette atteinte a eu lieu, et quelle qu’en soit la victime. Hier, c’était le Parti RIDJA qui a été victime de la vindicte des pouvoirs publics comoriens, quand la rencontre entre Maître Saïd Larifou, Président de cette formation partisane, avec les étudiants de l’Université des Comores a été interdite par les autorités comoriennes. Aujourd’hui, c’est le Parti d’Ahmed Sambi qui subit la foudre du pouvoir politique comorien. Demain, le tour sera à qui?
Il est vrai que les crypto-sambistes n’ont pas été des tendres quand ils étaient aux affaires, mais pourquoi suivre le mauvais exemple? Alors ministre sous son maître à penser Ahmed Sambi, le crypto-sambiste «historique» Ahmed Hassane El Barwane a été à l’origine des mesures liberticides qui sont appliquées aujourd’hui contre son propre Parti politique. Au cours d’une émission radio avec Abdallah Agwa, il nia tout, mais le terrible journaliste l’assomma en mettant sous son nez la mesure en question signée de la main de ce brave Ahmed Hassane El Barwane. Comme quoi, on est toujours poursuivi par ses crimes, et quand on est un marteau, on donne des coups, mais quand on devient une enclume, on en reçoit.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 3 novembre 2014.