Le 6 juillet 1975, les Comores deviennent pays indépendant. Presque un mois après la proclamation de cette indépendance, les choses ont p...
Le 6 juillet 1975, les Comores deviennent pays indépendant. Presque un mois après la proclamation de cette indépendance, les choses ont pris une autre tournure. Ainsi depuis le 3 août 1975, ce petit archipel de moins d’un million d’habitants est constamment gouverné par des régimes issus des coups d’état.
Et Il n’y a que les coups d’État militaires et les tentatives de coups d’État et d’assassinats qui demeurent dans la conscience des comoriens. Pourtant d’autres formes de coups d’État sont monnaie courante chez les politiques comoriens. Ils sont certes parmi les éléments causes du dysfonctionnement de notre archipel, un pays en dérive. Il s’agit des coups d’État froids ou conventionnels.
En 1978, Ahmed Abdallah et Said Ali Kémal ont renversé Ali Soilih, lui-même ayant accédé au pouvoir par un coup d’Etat du 3 août 1975. J’ai dit bien Said Ali Kémal car, quelques réunions des anciens navigateurs se déroulaient au 14 rue de Bon Pasteur à Marseille pour cette cause. Ce duo qui a réussi à réaliser son but, s’est déchiré à mi-chemin à cause d’un coup d’état. Au pouvoir, Ahmed Abdallah a fait un coup d’Etat contre Said Ali Kémal et a mis au devant les jeunes de l’UDZIMA, dont nombreux issus du parti vert (UDC). Durant onze ans, les Comores ont connu un régime dictatorial au parti unique.
Derrière ce putsch avorté, Mohamed Taki Abdoulkarim, lui même candidat malheureux aux présidentielles de 1990 contre Djohar. Plusieurs arrestations se produisaient. Par les voix de Taki Mboreha et de Mohamed Adamo, deux jeunes ministres du feu Djohar, le coup d’état a été déjoué depuis la radio Comores. La présence de l’UDZIMA dans le pouvoir qu’il a fabriqué, a été de courte durée.
Un groupe de technocrates, dénommé DPA dont le premier congrès s’est tenu à Vuvuni dans le Bambao, baptisé quelque temps après en Mwangaza, a mis le parti UDZIMA à l’écart de son propre pouvoir. Un coup mal digéré et qui a provoqué en 1992 une tentative de coup d’état militaire à cause de laquelle quelques individus étaient mis en prison, parmi eux, Said Ahmed Said Ali (Charif), Mohamed Ali Soilih (Mamadou), Omar Tamou, Adamo Mohamed et Charafeine.
Ensuite, Mwangaza bénéficiait de toutes les faveurs du chef de l’Etat. Il devient RDR en rassemblant plusieurs partis et micros partis. Et avec le parti RDR et la nouvelle equipe dirigeante, commence le démantèlement des sociétés d’Etat ; l’anéantissement de l’Air Comores, de la Sonatram, des travaux publics… pour ne citer que ces structures. Un régime surtout marqué par l’Affairisme, notamment la tristement célèbre affaire Ashley et la société Air Comores, l’affaire intertrade.
Un RDR qui ignorait l’équilibre des îles. Ainsi, la présidence de l’Assemblée nationale qui devait revenir à l’île de Moheli, a été marchandée. En échange de deux ministères dont l’un attribué à Elarif Oukasha, chef d’un groupuscule dénommé « embargo », Moheli a cedé la place de la deuxième personnalité à Mohamed Said Abdallah Mchangama, lui-même originaire de Ngazidja comme le chef de l’Etat. Premier déséquilibre des îles. Cinq ans de pouvoir « gendrocratique » et « amitiocratique »… l’une des périodes les plus sombres de l’histoire du pays.
Un an après, Mohamed Abdou Mmadi, (Mdjamawe) et Ibrahim Halidi ont trahi Taki et l’ensemble de l’archipel. Poussés par le chauvinisme insulaire, le drapeau de Mawana, est hissé à d’Anjouan. Le séparatisme est sorti de l’œuf, après plusieurs années de couveuse. Ce qui offre un alibi à Assoumani Azali pour s’emparer du pouvoir. Tadjidine ben Said Massound et Abbas Djoussouf ont été renversés. Un régime militaire avec des allures d’espoir est instauré. Mais comme « o’urengo mdru oko danganya mwinyio », Azali a conspiré un deuxième coup d’Etat contre son propre camp. C’est ainsi que presque tous les anciens du RDR ont refait surface. Rien que le pouvoir, dans la pensée de ces hommes. Mise à mort depuis l’ère Djohar par le RDR, la politique comorienne est bien enterrée par Azali : institutionnalisation du séparatisme, dépréciation du charisme politique, des gueules outranciers... pour ne citer que cela.
Ikililou Dhoinine n’est pas du reste. Docile qu’il était, il est élu à l’aide des différents courants politiques du pays, au moment où il souffrait d’un manque de crédibilité. Quelques jours aprés son élection, Iki a fait un coup d’état dans son propre camp. Toute personne et tous partis politiques qui l’ont aidé sont écartés... Iki gouverne avec des expectants. Pendant un moment, on a cru que le régionalisme a pris congé des Comores. Mais non, « inu nde yatru ».
Mais le plus amusant pour ne pas dire flagrant, c’est l’entrée de Mr Madi Bolero dans ce régime. Boléro qui ne cessait de décrier le régime en place et son président jusque quelques heures avant sa nomination. Nombreux sont les témoins de ses milles et un exposés sur son livre dans tous les coins de la France. Des comoriens d’autres bords ont des oreilles. C’est donc le dernier coup d’Etat aux Comores. Mais comment peut-on avoir un pied dans le régime et un autre dans l’opposition, en prétendant prendre congé de cette dernière, alors que c’est une opposition qui est censée combattre le pouvoir ?
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus
Et Il n’y a que les coups d’État militaires et les tentatives de coups d’État et d’assassinats qui demeurent dans la conscience des comoriens. Pourtant d’autres formes de coups d’État sont monnaie courante chez les politiques comoriens. Ils sont certes parmi les éléments causes du dysfonctionnement de notre archipel, un pays en dérive. Il s’agit des coups d’État froids ou conventionnels.
En 1978, Ahmed Abdallah et Said Ali Kémal ont renversé Ali Soilih, lui-même ayant accédé au pouvoir par un coup d’Etat du 3 août 1975. J’ai dit bien Said Ali Kémal car, quelques réunions des anciens navigateurs se déroulaient au 14 rue de Bon Pasteur à Marseille pour cette cause. Ce duo qui a réussi à réaliser son but, s’est déchiré à mi-chemin à cause d’un coup d’état. Au pouvoir, Ahmed Abdallah a fait un coup d’Etat contre Said Ali Kémal et a mis au devant les jeunes de l’UDZIMA, dont nombreux issus du parti vert (UDC). Durant onze ans, les Comores ont connu un régime dictatorial au parti unique.
La mort des sociétés d’Etat comoriennes
En 1990, le parti UDZIMA a placé Said Mohamed Djohar, précédemment président de la cour suprême et président par intérim, au pouvoir par un vote populaire. Un an après, en Août 1991, une tentative de coup d’état constitutionnel a été fomentée contre Djohar, dont la note a été lue par Ahmed Halidi, alors président de la cour suprême.Derrière ce putsch avorté, Mohamed Taki Abdoulkarim, lui même candidat malheureux aux présidentielles de 1990 contre Djohar. Plusieurs arrestations se produisaient. Par les voix de Taki Mboreha et de Mohamed Adamo, deux jeunes ministres du feu Djohar, le coup d’état a été déjoué depuis la radio Comores. La présence de l’UDZIMA dans le pouvoir qu’il a fabriqué, a été de courte durée.
Un groupe de technocrates, dénommé DPA dont le premier congrès s’est tenu à Vuvuni dans le Bambao, baptisé quelque temps après en Mwangaza, a mis le parti UDZIMA à l’écart de son propre pouvoir. Un coup mal digéré et qui a provoqué en 1992 une tentative de coup d’état militaire à cause de laquelle quelques individus étaient mis en prison, parmi eux, Said Ahmed Said Ali (Charif), Mohamed Ali Soilih (Mamadou), Omar Tamou, Adamo Mohamed et Charafeine.
Ensuite, Mwangaza bénéficiait de toutes les faveurs du chef de l’Etat. Il devient RDR en rassemblant plusieurs partis et micros partis. Et avec le parti RDR et la nouvelle equipe dirigeante, commence le démantèlement des sociétés d’Etat ; l’anéantissement de l’Air Comores, de la Sonatram, des travaux publics… pour ne citer que ces structures. Un régime surtout marqué par l’Affairisme, notamment la tristement célèbre affaire Ashley et la société Air Comores, l’affaire intertrade.
Un RDR qui ignorait l’équilibre des îles. Ainsi, la présidence de l’Assemblée nationale qui devait revenir à l’île de Moheli, a été marchandée. En échange de deux ministères dont l’un attribué à Elarif Oukasha, chef d’un groupuscule dénommé « embargo », Moheli a cedé la place de la deuxième personnalité à Mohamed Said Abdallah Mchangama, lui-même originaire de Ngazidja comme le chef de l’Etat. Premier déséquilibre des îles. Cinq ans de pouvoir « gendrocratique » et « amitiocratique »… l’une des périodes les plus sombres de l’histoire du pays.
Le chauvinisme et ses conséquences
Soutenu par ses amis et ennemis politiques, Mohamed Taki est arrivé au pouvoir par un vote propre. Quelques temps après, l’idéologie politique, les alliés… sont rayés, le régionalisme fomente un coup d’état. Il prend le dessus en s’emparant de la totalité du pouvoir. Dévastation des sociétés d’Etat, administration dans des poches, des entrées et sorties dans les bureaux sans rendez-vous… premier « inu nde ya hatru ». Un désordre total.Un an après, Mohamed Abdou Mmadi, (Mdjamawe) et Ibrahim Halidi ont trahi Taki et l’ensemble de l’archipel. Poussés par le chauvinisme insulaire, le drapeau de Mawana, est hissé à d’Anjouan. Le séparatisme est sorti de l’œuf, après plusieurs années de couveuse. Ce qui offre un alibi à Assoumani Azali pour s’emparer du pouvoir. Tadjidine ben Said Massound et Abbas Djoussouf ont été renversés. Un régime militaire avec des allures d’espoir est instauré. Mais comme « o’urengo mdru oko danganya mwinyio », Azali a conspiré un deuxième coup d’Etat contre son propre camp. C’est ainsi que presque tous les anciens du RDR ont refait surface. Rien que le pouvoir, dans la pensée de ces hommes. Mise à mort depuis l’ère Djohar par le RDR, la politique comorienne est bien enterrée par Azali : institutionnalisation du séparatisme, dépréciation du charisme politique, des gueules outranciers... pour ne citer que cela.
La fin de la politique comorienne
Un séparatiste est dans l’ombre de la population. Trompés et envoutés, les comoriens ont placé Sambi au pouvoir. Illico, ce Mollah a fait un coup d’Etat contre le peuple. Son règne était un costume taillé sur mesure. Et pour dissimuler les empruntes, il a fait appel à quelques pervers politiques, des délictueux instruits, des malveillants... qui ont pollué le paysage comorien. Régime de tuerie, des pillages, vente de la citoyenneté comorienne, dégradation de l’infrastructure… les Comores deviennent un pays abominé depuis le pouvoir du Mollah. Bashar Kiwan et consorts avec la complicité de Sambi ont redu les Comores en lavoir d’argent sale et carrefour des malfrats.Ikililou Dhoinine n’est pas du reste. Docile qu’il était, il est élu à l’aide des différents courants politiques du pays, au moment où il souffrait d’un manque de crédibilité. Quelques jours aprés son élection, Iki a fait un coup d’état dans son propre camp. Toute personne et tous partis politiques qui l’ont aidé sont écartés... Iki gouverne avec des expectants. Pendant un moment, on a cru que le régionalisme a pris congé des Comores. Mais non, « inu nde yatru ».
Mais le plus amusant pour ne pas dire flagrant, c’est l’entrée de Mr Madi Bolero dans ce régime. Boléro qui ne cessait de décrier le régime en place et son président jusque quelques heures avant sa nomination. Nombreux sont les témoins de ses milles et un exposés sur son livre dans tous les coins de la France. Des comoriens d’autres bords ont des oreilles. C’est donc le dernier coup d’Etat aux Comores. Mais comment peut-on avoir un pied dans le régime et un autre dans l’opposition, en prétendant prendre congé de cette dernière, alors que c’est une opposition qui est censée combattre le pouvoir ?
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus