Un acte irréfléchi ! C’est la qualification du ministre du Transport, Ulrich Andriantiana, et du directeur général de l’Aviation civile ...
Un acte irréfléchi ! C’est la qualification
du ministre du Transport, Ulrich Andriantiana, et du directeur général
de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), James Andrianalisoa, de la
décision prise par le collectif des syndicats du personnel d’Air
Madagascar. Ce dernier a en effet décidé de suspendre l’assistance au
sol à la compagnie Air France depuis le 26 août afin de faire pression
pour la sortie d’Air Madagascar de la liste B. D’après les deux
responsables, cette stratégie du collectif des syndicats est vouée à
l’échec et ne permettra en aucun cas de sortir Air Madagascar de la
liste B de la Commission européenne. Au contraire, ils pourraient
envenimer la situation.
« Ces manifestants, font fausse route. La
France et encore moins la compagnie aérienne française ne sont pas du
tout responsables du maintien de la sanction par la Commission
européenne. La partie malgache est la seule à blâmer.
800 défaillances ont été détectées en 2008 par les auditeurs de
l’Organisation de l’aviation civile internationale. Seule la remise aux
normes d’Air Madagascar et de l’ACM est la solution. Et le prochain
audit n’est prévu qu’au mois de mars 2015»,
indique le directeur général de l’ACM en marge d’une conférence de
presse organisée conjointement avec le ministère du Transport le 28 août
à Tananarive.
Le ministre pour sa part n’a pas manqué de
soulever que l’acte mené par le collectif fait aussi perdre de l’argent à
la compagnie aérienne malgache. « Air Madagascar enregistre un gap de
100 millions de dollars depuis la sanction en 2011. Elle ne peut pas se
permettre d’en perdre davantage. Le refus d’assister Air France lui a
déjà empêché d’encaisser les 65000 dollars que la compagnie française
paie pour le service », confie-t-il.
Mais ce que l’État malgache craint par-dessus
tout c’est l’incidence diplomatique que pourrait engendrer ce
mouvement. Des mesures ont ainsi été prises dans la journée du 28 août
pour empêcher les meneurs de la manifestation d’entrer à l’aéroport. Des
forces de l’ordre étaient présentes sur place. L’État a aussi proposé à
Air France d’affréter à bas prix les avions d’Air Madagascar, pour
ramener à Tananarive les 310 voyageurs bloqués à La Réunion.
D’un autre côté, des experts du secteur
soupçonnent une manipulation politico-économique derrière cette
manifestation étant donné que la compagnie aérienne malgache n’a rien à
gagner en snobant les compagnies françaises. Le ministre du transport a
même soupçonné des opérateurs économiques qui voudraient assurer toutes
les opérations au sol (handling) d’être derrière le mouvement.
JS.APOI