François Hollande a fait sa rentrée politique avant celle de son camp, hier mercredi. Une première alors que le chef de l'Etat s'es...
François Hollande a fait sa rentrée politique avant celle de son camp, hier mercredi. Une première alors que le chef de l'Etat s'est lancé dans une vaste contre-offensive en cette rentrée à haut risque : mesures fiscales en faveur des foyers les plus modestes, professions réglementées, ouverture des magasins le dimanche, réduction du nombre de députés. Les initiatives se succèdent pour ne pas donner le sentiment d’une inertie à son électorat, comme à l’île de La Réunion où le président arrive ce jeudi matin. Une île qui avait voté plus qu’ailleurs Hollande en 2012.
En 2012, La Réunion avait été une étape de campagne survoltée. François Hollande était à l’époque en terrain conquis. En mai, La Réunion lui avait donné un vote presque unanime : 72% de ses suffrages à la présidentielle. Aujourd’hui, François Hollande le sait, pour sa première visite de président, son électorat l’attend plus que jamais au tournant. Le chef de l’État vient de promettre d’accélérer. Il est plus que temps disent les Réunionnais :
« Il est lent, il est lent, vraiment qu’est-ce qu’il est lent ! On attend vraiment le changement. On n'attend que ça ! » Souffle une Réunionnaise.
« Ça peut changer encore, espère quant à lui un Réunionnais. Si
on veut, on peut, à condition d’y mettre un peu du sien. Je travaille,
j'ai mon petit boulot, mais je côtoie tous les jours le malheur des
autres et ça, ça me fout en rogne parfois. Il faut qu’il réagisse parce
que les gens vont en avoir marre au bout d’un moment. Ils ne vont plus
voter ».
« Il est en retard sur le programme, remarque un autre. Il a tellement dit de choses qu’il ne pourra pas tout faire, c’est impossible. Il y a du boulot ! »
Et à La Réunion, on attend beaucoup de l’État. Tous les clignotants
économiques sont au rouge. 30% des Réunionnais sont au chômage, un
chiffre qui atteint 60% chez les jeunes. Mayotte et Comores
La Réunion constitue la première étape de sa tournée de trois jours dans l’océan Indien reportée fin juillet après le crash du vol d’Air Algérie au Mali. Vendredi, le président français doit se rendre à Mayotte. Emploi et développement seront également les thèmes abordés. Mais cette fois, il s'agira aussi pour le président de réaffirmer l'appartenance de cette île devenue le 101e département français depuis 2011 à la République. Pas question, dit-on à l'Elysée de rendre Mayotte aux Comores, l'archipel où le président Hollande conclura ses 72 heures dans l'océan Indien. Ce sera la première visite d'un président français à Moroni depuis François Mitterrand en 1990.
François Hollande participera samedi au 4e sommet des États membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Madagascar, Seychelles, Maurice, Comores, le président rencontrera un à un les dirigeants de ces pays. Et l'immigration illégale sera au centre des discussions.
Avec l' envoyée spéciale à Saint-Denis de RFI, Anissa el-Jabri