C’est fait ! Les dirigeants africains ont franchi une étape supplémentaire pour obtenir l’immunité contre toute poursuite pénale. Lors d’...
C’est fait ! Les dirigeants africains ont franchi une étape supplémentaire pour obtenir l’immunité contre toute poursuite pénale. Lors d’une séance à huis clos, les chefs d’État africains ont voté à l’unanimité une mesure leur octroyant l’exemption des poursuites judiciaires durant leur mandat.
Cependant, cette décision prise le 27 juin lors du 23e sommet de l’Union africaine à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, reste à ratifier. Conséquence : ils deviennent intouchables face à la future Cour africaine de justice et des droits de l’homme (CADH) mise en place pour juger les pires crimes contre leurs propres peuples. Elle ne sera donc pas autorisée à assigner les dirigeants africains et leurs gouvernements.
Cela honore-t-il la mémoire de nombreuses victimes de quelques barbaries des dirigeants inconscients ? Est-ce le signe d’un retour en arrière afin d’étouffer tant de crimes ?
Politiquement et moralement, les observateurs et analystes estiment que c’est une manière de s’opposer à la lutte contre l’impunité et de faire croire à l’opinion publique que les plus hautes autorités politiques – ou du moins, certaines d’entre elles – seraient au-dessus des lois ! Cependant, juridiquement, cette tentative est vaine car immunité ne veut pas dire impunité, en particulier, devant la Cour pénale internationale (CPI) où des chefs d’Etats en fonction sont déjà sous le coup des poursuites (Omar el-Béchir du Soudan et Uhuru Kenyatta du Kenya).
Pour les activistes des droits de l’Homme, il s’agit incontestablement d’une régression dans la lutte contre les crimes et autres violations des lois en Afrique. Que ce soit en République démocratique du Congo ou dans d’autres pays du monde, des voix critiques s’élèvent et craignent que les dirigeants restent en poste à l’issue de leur mandat, à travers des fraudes électorales et par là éviter toute plainte. "Tant qu’on est au pouvoir, on a rien à craindre", tel est l’axiome, alors qu’on espérait que la nouvelle Cour africaine de justice débuterait sa mission sans ingérence politique.
Face à la déception que cette décision provoque, car démontrant clairement les présidents africains ont opté plutôt pour eux-mêmes que penser aux générations futures, il s’avère que la meilleure protection à laquelle ils devraient penser est simplement l’amélioration de leur gouvernance. Celle-ci désignant l’ensemble des processus, politiques, lois et institutions affectant la manière dont un pays, une institution, une société, etc., sont dirigés, administrés ou contrôlés. Elle est considérée comme bonne ou équitable lorsque le fonctionnement des mécanismes respecte les droits et les intérêts des parties prenantes, dans un esprit démocratique. Elle encourage la responsabilité financière et renforce la confiance en la qualité de l’administration par le gouvernement et/ou par la direction.
Dès lors qu’il est de plus en plus largement admis qu’il existe un lien entre la bonne gouvernance et le succès des programmes de développement et de réduction de la pauvreté, et que ce lien a accentué, avec le temps, l’exigence de suivi de la qualité de la gouvernance entre les pays et à l’intérieur des pays, nos dirigeants ne devraient pas redouter l’interventionnisme de la CPI et des pays occidentaux s’ils conduisent convenablement leurs gouvernances.
Poursuivre cette option née à Malabo équivaudrait à une "Sainte-Alliance" mafieuse pour éviter de répondre pénalement des pires crimes commis sous leur autorité. Déjà, actuellement très peu d’entre eux sont écoutés par les peuples africains comme ce fut le cas avec des grands leaders tels que Gamal Abdel Nasser, Ahmed Ben Bella, Kwameh Nkrumah, l’Empereur Haïlé Selassié, Ahmed Sekou Touré, Mohamed V, Modibo Keita, Léopold Sedar Senghor, etc. (rnw)
Cependant, cette décision prise le 27 juin lors du 23e sommet de l’Union africaine à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, reste à ratifier. Conséquence : ils deviennent intouchables face à la future Cour africaine de justice et des droits de l’homme (CADH) mise en place pour juger les pires crimes contre leurs propres peuples. Elle ne sera donc pas autorisée à assigner les dirigeants africains et leurs gouvernements.
Cela honore-t-il la mémoire de nombreuses victimes de quelques barbaries des dirigeants inconscients ? Est-ce le signe d’un retour en arrière afin d’étouffer tant de crimes ?
Au-dessus des lois
Politiquement et moralement, les observateurs et analystes estiment que c’est une manière de s’opposer à la lutte contre l’impunité et de faire croire à l’opinion publique que les plus hautes autorités politiques – ou du moins, certaines d’entre elles – seraient au-dessus des lois ! Cependant, juridiquement, cette tentative est vaine car immunité ne veut pas dire impunité, en particulier, devant la Cour pénale internationale (CPI) où des chefs d’Etats en fonction sont déjà sous le coup des poursuites (Omar el-Béchir du Soudan et Uhuru Kenyatta du Kenya).
Pour les activistes des droits de l’Homme, il s’agit incontestablement d’une régression dans la lutte contre les crimes et autres violations des lois en Afrique. Que ce soit en République démocratique du Congo ou dans d’autres pays du monde, des voix critiques s’élèvent et craignent que les dirigeants restent en poste à l’issue de leur mandat, à travers des fraudes électorales et par là éviter toute plainte. "Tant qu’on est au pouvoir, on a rien à craindre", tel est l’axiome, alors qu’on espérait que la nouvelle Cour africaine de justice débuterait sa mission sans ingérence politique.
La meilleure protection
Face à la déception que cette décision provoque, car démontrant clairement les présidents africains ont opté plutôt pour eux-mêmes que penser aux générations futures, il s’avère que la meilleure protection à laquelle ils devraient penser est simplement l’amélioration de leur gouvernance. Celle-ci désignant l’ensemble des processus, politiques, lois et institutions affectant la manière dont un pays, une institution, une société, etc., sont dirigés, administrés ou contrôlés. Elle est considérée comme bonne ou équitable lorsque le fonctionnement des mécanismes respecte les droits et les intérêts des parties prenantes, dans un esprit démocratique. Elle encourage la responsabilité financière et renforce la confiance en la qualité de l’administration par le gouvernement et/ou par la direction.
Dès lors qu’il est de plus en plus largement admis qu’il existe un lien entre la bonne gouvernance et le succès des programmes de développement et de réduction de la pauvreté, et que ce lien a accentué, avec le temps, l’exigence de suivi de la qualité de la gouvernance entre les pays et à l’intérieur des pays, nos dirigeants ne devraient pas redouter l’interventionnisme de la CPI et des pays occidentaux s’ils conduisent convenablement leurs gouvernances.
Poursuivre cette option née à Malabo équivaudrait à une "Sainte-Alliance" mafieuse pour éviter de répondre pénalement des pires crimes commis sous leur autorité. Déjà, actuellement très peu d’entre eux sont écoutés par les peuples africains comme ce fut le cas avec des grands leaders tels que Gamal Abdel Nasser, Ahmed Ben Bella, Kwameh Nkrumah, l’Empereur Haïlé Selassié, Ahmed Sekou Touré, Mohamed V, Modibo Keita, Léopold Sedar Senghor, etc. (rnw)