Que les délégations spéciales devant gérer les 28 communes de la Grande Comore soient désormais opérationnelles est assurément un succès...
Que les délégations spéciales devant gérer les 28 communes de la Grande Comore soient désormais opérationnelles est assurément un succès. Surtout dans cette île où l’on n’était jamais parvenu à mettre en place des structures modernes de gouvernance de proximité malgré de nombreuses tentatives depuis l’époque coloniale.
Une promesse électorale est ainsi en train d’être tenue. Faut-il rappeler que l’une des priorités du gouverneur actuel est précisément de rendre effective la décentralisation en donnant vie aux structures permettant d’exercer le pouvoir au plus près des citoyens ?
Pour y parvenir, il a été adopté une démarche à la fois participative et conforme aux normes en vigueur. Une démarche qui s’inspire des trois lois fixant le cadre des communes adoptées respectivement les 09 avril et 02 mai 2011 d’une part et des recommandations des assises sur la décentralisation des 13 et 14 juin 2012, présidées par le chef de l’Etat d’autre part.
A l’issue d’une série de tournées de sensibilisation à travers l’île, l’ancien commissaire en charge de la Décentralisation et ses collaborateurs avaient remis un rapport qui nous encourageait à aller de l’avant. C’est précisément pour donner suite à ce rapport que le gouverneur a saisi le Conseil de l’Ile Autonome de Ngazidja pour se prononcer sur le sujet. Cette institution a répondu clairement en adoptant sa délibération du 15 février 2013 qui ouvrait la voie à la mise en place des délégations spéciales. En lançant le processus à Ntsoudjini , le gouverneur avait expliqué, dans un discours, ses motivations profondes. « En procédant à ces nominations, je n’ai d’autres ambitions que de corriger une situation qui me paraissait ambigüe et probablement dangereuse pour un proche avenir. En effet, si certaines communes pilotes ont réussi à faire quelques réalisations -et je les en félicite-, le risque de revenir à un conflit de compétences entre eux, les préfets voire même le gouverneur est réel. »
UNE EXPÉRIENCE SATISFAISANTE
Au stade actuel, on peut relever quelques motifs de satisfaction même si le chemin à parcourir reste encore long. La première est que le principe est accepté par tous. En vérité, personne ne remet en cause le bienfondé du découpage de l’île en 28 communes. Les quelques frictions constatées ici et là ont pour objet, en général, le siège de l’administration communale. Le constat unanime est qu’il ne s’agit nullement de nouveaux conflits qui auraient été créés par les délégations spéciales mais bien l’expression de malentendus anciens, voire ancestraux, qui ont trouvé ici un nouveau prétexte pour remonter à la surface. Il est notoire que certains villages ont toujours eu du mal à s’entendre entre eux. Pendant 18 mois, nous avons usé de toutes les ressources pour rechercher la réconciliation des localités concernées : des dizaines de réunions organisées, des médiations menées …Et nous n’entendons pas baisser les bras A la vérité, on ne pouvait pas croire que la mise en place de nouvelles administrations locales à la place de la gouvernance traditionnelle se déroulerait sans la moindre incompréhension.
Une promesse électorale est ainsi en train d’être tenue. Faut-il rappeler que l’une des priorités du gouverneur actuel est précisément de rendre effective la décentralisation en donnant vie aux structures permettant d’exercer le pouvoir au plus près des citoyens ?
Pour y parvenir, il a été adopté une démarche à la fois participative et conforme aux normes en vigueur. Une démarche qui s’inspire des trois lois fixant le cadre des communes adoptées respectivement les 09 avril et 02 mai 2011 d’une part et des recommandations des assises sur la décentralisation des 13 et 14 juin 2012, présidées par le chef de l’Etat d’autre part.
A l’issue d’une série de tournées de sensibilisation à travers l’île, l’ancien commissaire en charge de la Décentralisation et ses collaborateurs avaient remis un rapport qui nous encourageait à aller de l’avant. C’est précisément pour donner suite à ce rapport que le gouverneur a saisi le Conseil de l’Ile Autonome de Ngazidja pour se prononcer sur le sujet. Cette institution a répondu clairement en adoptant sa délibération du 15 février 2013 qui ouvrait la voie à la mise en place des délégations spéciales. En lançant le processus à Ntsoudjini , le gouverneur avait expliqué, dans un discours, ses motivations profondes. « En procédant à ces nominations, je n’ai d’autres ambitions que de corriger une situation qui me paraissait ambigüe et probablement dangereuse pour un proche avenir. En effet, si certaines communes pilotes ont réussi à faire quelques réalisations -et je les en félicite-, le risque de revenir à un conflit de compétences entre eux, les préfets voire même le gouverneur est réel. »
UNE EXPÉRIENCE SATISFAISANTE
Au stade actuel, on peut relever quelques motifs de satisfaction même si le chemin à parcourir reste encore long. La première est que le principe est accepté par tous. En vérité, personne ne remet en cause le bienfondé du découpage de l’île en 28 communes. Les quelques frictions constatées ici et là ont pour objet, en général, le siège de l’administration communale. Le constat unanime est qu’il ne s’agit nullement de nouveaux conflits qui auraient été créés par les délégations spéciales mais bien l’expression de malentendus anciens, voire ancestraux, qui ont trouvé ici un nouveau prétexte pour remonter à la surface. Il est notoire que certains villages ont toujours eu du mal à s’entendre entre eux. Pendant 18 mois, nous avons usé de toutes les ressources pour rechercher la réconciliation des localités concernées : des dizaines de réunions organisées, des médiations menées …Et nous n’entendons pas baisser les bras A la vérité, on ne pouvait pas croire que la mise en place de nouvelles administrations locales à la place de la gouvernance traditionnelle se déroulerait sans la moindre incompréhension.
Autre raison de satisfaction : l’adhésion de l’Etat qui a appuyé le gouvernorat au cours de la phase d’investiture avec l’implication effective de l’ancien ministre de l’Intérieur tandis que le président de l’Union plaidait auprès de certains donateurs en faveur de la construction des hôtels de ville. Le Japon et le sultanat Oman ont répondu positivement pour prendre en charge certains chantiers (8 pour le japon et 7 pour Oman ) sachant que l’île de Ngazidja assume déjà, avec ses ressources propres, la construction de huit hôtels de ville. Pour la première fois depuis les mudiria, construction d’unités administratives locales imaginées par le président Ali Soilih, l’Etat se rapproche concrètement de la population où qu’elle se trouve. Comme a pu le dire un cadre : « nous assistons au retour de l’Etat bâtisseur après qu’il eût déserté nos régions pendant des années. Un retour également symbolisé par le financement de la couverture sanitaire dans les écoles et la prise en charge des fournitures scolaires pour les enfants issus des milieux défavorisés en général». Il faut maintenant passer aux autres étapes du programme : la réconciliation des localités en froid, la poursuite du programme de construction des hôtels de ville, l’organisation des élections municipales, la formation des agents communaux. Car au bout du compte, le chantier est à peine ouvert.Ngazi Ngomé