Soidri Salim Madi n’est pas et n’a jamais été «un gendre du chef de l’État» J’ai failli m’évanouir de stupeur en lisant l’article de Ma...
Soidri Salim Madi n’est pas et n’a jamais été «un gendre du chef de l’État»
J’ai failli m’évanouir de stupeur en lisant l’article de Maoulida Mbaé intitulé «Des choix qui ne font pas l’unanimité», un article publié par La Gazette des Comores sur la nomination de trois nouveaux membres à la Cour constitutionnelle: Chams-Edine-Maulice Abdourahamani, Soidri Salim Madi et Chafiou Ahmada Djabir. La phrase qui me turlupine le plus est celle dans laquelle l’auteur de l’article prouve qu’il ne connaît pas la classe politique mohélienne, quand il prétend sans aucun souci de logique, ni de rationalité: «Mais si les compétences intellectuelles de chacun de ces sages ne souffrent d’aucune contestation, les critères du choix des membres de cette institution prêtent eux à confusion, surtout la proximité entre les personnes choisies et les autorités politiques au pouvoir. À commencer par Soidri Salim Madi, qui est un gendre du chef de l’État, bien qu’il ait fait ses preuves en tant que ministre». Ça ne fait pas sérieux. Soidri Salim Madi est mon cousin et… l’oncle de Chams-Edine-Maulice Abdourahamani. Son épouse n’est ni la fille, ni la nièce du Président Ikililou Dhoinine. Sa grand-mère paternelle avait une relation de famille avec le grand-père paternel de la Première Dame, et ça s’arrête là. Du reste, comment Soidri Salim Madi aurait pu être le «gendre» du Président de la République, qui avait été son élève à l’École primaire dans les années 1970, avant que Soidri Salim Madi ne reprenne ses études, qui le conduiront de 1980 à 1986 à l’Université Mohammed V de Rabat, au Maroc? Pour tout dire «le gendre» est nettement plus âgé que «le beau-père». Ça arrive, mais c’est insensé dans le cas présent.
Qui plus est, le jugement de Maoulida Mbaé doit être très nuancé parce que, au cours de l’élection présidentielle de 2010, Soidri Salim Madi n’était pas un partisan d’Ikililou Dhoinine, mais de Mohamed Hassanaly, après avoir milité pendant des années aux côtés de Mohamed Taki Abdoulkarim, dont il était l’emblématique fils spirituel, que les caciques de l’UNDC, le parti politique de l’ancien Président, n’ont jamais lâché. Il avait été le seul ministre d’État du Président Mohamed Taki Abdoulkarim. Toujours en 2010 (novembre), c’est la future Première Dame qui s’était fermement opposée à la nomination de Soidri Salim Madi à un poste de Conseiller à l’Ambassade des Comores aux États-Unis.
Par ailleurs, Maoulida Mbaé nous apprend doctement que «Chams-Dine-Maulice Abdourahamni est lui, un ancien Commissaire à la Commission nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption, et proche du Vice-président Fouad Mohadji». Ici aussi, la nuance s’impose parce que je peux témoigner que le jeudi 22 mai 2014, le Vice-président Fouad Mohadji me faisait part de sa volonté de nommer un membre de la Cour constitutionnelle qui a fait de solides études supérieures en Droit, ce qui est le cas de mon neveu (eh oui! Mohéli est une petite île) Chams-Dine-Maulice Abdourahamni, un juriste formé à Madagascar et qui n’a pas cessé de se perfectionner depuis qu’il est diplômé. À ce titre, il bénéficie d’une condition d’objectivité parce que, même si Maoulida Mbaé soutient qu’il est «proche du Vice-président Fouad Mohadji», il n’en demeure pas moins vrai que le choix du Vice-président s’est porté sur un cadre qui a une bonne base en Droit, alors que le plus souvent, on se contente de nommer un proche, mais sans se soucier de son profil. Comme les Comoriens ne pourront pas empêcher les dirigeants du pays à choisir des personnes qui leur sont proches, qu’un effort soit fourni pour qu’au moins, la proximité soit compensée par une compétence. Quand on examine le choix qui avait été fait par le Gouverneur Mohamed Ali Saïd de Mohéli, on se rend compte qu’il avait privilégié uniquement le fait que son protégé soit de la ville de Nioumachioi comme lui, sans se poser la moindre question sur la capacité d’un instituteur comorien à incarner le rôle de juge constitutionnel. C’est pathétique et d’un pathétique.
Dans le cas de Chafiou Ahmada Djabir, le journaliste Maoulida Mbaé nous apprend qu’«enfin Chafiou Ahmada Djabir est lui issu du même chef-lieu (région de Hamahamet-Mboinkou) que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi Mamadou». Sur les réseaux sociaux, comme on dit pompeusement aujourd’hui, les Mbéniens comme lui disent qu’il a de solides références universitaires à faire valoir. Là aussi, on pourrait être tenté de dire que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a fait le choix de la proximité, mais en y ajoutant un parfum de présomption de compétence ou de compétence. C’est ce que les dirigeants comoriens ont du mal à admettre. «Nommez les vôtres, mais n’imposez pas aux Comoriens des morveux et des gommeux boutonneux doublés d’incompétents».
Aujourd’hui, les Comoriens sortent de leur torpeur et découvrent avec horreur et douleur que la Cour constitutionnelle ne fait pas du tout son travail. Cela s’explique par deux raisons complémentaires: d’une part, la politisation du processus de nomination, puisque l’autorité qui effectue le choix ne coopte que celui qui se sentira redevable à son égard. D’autre part, dans la mesure où une liberté totale est laissée à l’autorité qui nomme pour choisir qui elle veut, la complaisance démagogique prend la place de l’objectivité. Or, il est nécessaire de faire en sorte que soient créées des Commissions insulaires de Juristes, qui proposeraient aux autorités compétentes des cadres pouvant produire au moins un Master II en Droit public. Si cela ne change pas, ça ne sert à rien de s’égosiller alors que nous savons tous qu’un Mohélien ne nommera jamais à la Cour constitutionnelle le plus compétent des juristes anjouanais ou grands-comoriens, et réciproquement. C’est un fait. «La pagaie vers la poitrine», disent les Mohéliens pour expliquer que chacun pense à soi-même et aux siens.
Or, si un Conseiller à la Cour constitutionnel est mauvais et se sent redevable envers celui qui l’a nommé, c’est la fin des haricots.
Légende photo, de gauche à droite: Chams-Edine-Maulice Abdourahamani, Chafiou Ahmada Djabir et Soidri Salim Madi
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 28 juin 2014.
J’ai failli m’évanouir de stupeur en lisant l’article de Maoulida Mbaé intitulé «Des choix qui ne font pas l’unanimité», un article publié par La Gazette des Comores sur la nomination de trois nouveaux membres à la Cour constitutionnelle: Chams-Edine-Maulice Abdourahamani, Soidri Salim Madi et Chafiou Ahmada Djabir. La phrase qui me turlupine le plus est celle dans laquelle l’auteur de l’article prouve qu’il ne connaît pas la classe politique mohélienne, quand il prétend sans aucun souci de logique, ni de rationalité: «Mais si les compétences intellectuelles de chacun de ces sages ne souffrent d’aucune contestation, les critères du choix des membres de cette institution prêtent eux à confusion, surtout la proximité entre les personnes choisies et les autorités politiques au pouvoir. À commencer par Soidri Salim Madi, qui est un gendre du chef de l’État, bien qu’il ait fait ses preuves en tant que ministre». Ça ne fait pas sérieux. Soidri Salim Madi est mon cousin et… l’oncle de Chams-Edine-Maulice Abdourahamani. Son épouse n’est ni la fille, ni la nièce du Président Ikililou Dhoinine. Sa grand-mère paternelle avait une relation de famille avec le grand-père paternel de la Première Dame, et ça s’arrête là. Du reste, comment Soidri Salim Madi aurait pu être le «gendre» du Président de la République, qui avait été son élève à l’École primaire dans les années 1970, avant que Soidri Salim Madi ne reprenne ses études, qui le conduiront de 1980 à 1986 à l’Université Mohammed V de Rabat, au Maroc? Pour tout dire «le gendre» est nettement plus âgé que «le beau-père». Ça arrive, mais c’est insensé dans le cas présent.
Qui plus est, le jugement de Maoulida Mbaé doit être très nuancé parce que, au cours de l’élection présidentielle de 2010, Soidri Salim Madi n’était pas un partisan d’Ikililou Dhoinine, mais de Mohamed Hassanaly, après avoir milité pendant des années aux côtés de Mohamed Taki Abdoulkarim, dont il était l’emblématique fils spirituel, que les caciques de l’UNDC, le parti politique de l’ancien Président, n’ont jamais lâché. Il avait été le seul ministre d’État du Président Mohamed Taki Abdoulkarim. Toujours en 2010 (novembre), c’est la future Première Dame qui s’était fermement opposée à la nomination de Soidri Salim Madi à un poste de Conseiller à l’Ambassade des Comores aux États-Unis.
Par ailleurs, Maoulida Mbaé nous apprend doctement que «Chams-Dine-Maulice Abdourahamni est lui, un ancien Commissaire à la Commission nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption, et proche du Vice-président Fouad Mohadji». Ici aussi, la nuance s’impose parce que je peux témoigner que le jeudi 22 mai 2014, le Vice-président Fouad Mohadji me faisait part de sa volonté de nommer un membre de la Cour constitutionnelle qui a fait de solides études supérieures en Droit, ce qui est le cas de mon neveu (eh oui! Mohéli est une petite île) Chams-Dine-Maulice Abdourahamni, un juriste formé à Madagascar et qui n’a pas cessé de se perfectionner depuis qu’il est diplômé. À ce titre, il bénéficie d’une condition d’objectivité parce que, même si Maoulida Mbaé soutient qu’il est «proche du Vice-président Fouad Mohadji», il n’en demeure pas moins vrai que le choix du Vice-président s’est porté sur un cadre qui a une bonne base en Droit, alors que le plus souvent, on se contente de nommer un proche, mais sans se soucier de son profil. Comme les Comoriens ne pourront pas empêcher les dirigeants du pays à choisir des personnes qui leur sont proches, qu’un effort soit fourni pour qu’au moins, la proximité soit compensée par une compétence. Quand on examine le choix qui avait été fait par le Gouverneur Mohamed Ali Saïd de Mohéli, on se rend compte qu’il avait privilégié uniquement le fait que son protégé soit de la ville de Nioumachioi comme lui, sans se poser la moindre question sur la capacité d’un instituteur comorien à incarner le rôle de juge constitutionnel. C’est pathétique et d’un pathétique.
Dans le cas de Chafiou Ahmada Djabir, le journaliste Maoulida Mbaé nous apprend qu’«enfin Chafiou Ahmada Djabir est lui issu du même chef-lieu (région de Hamahamet-Mboinkou) que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi Mamadou». Sur les réseaux sociaux, comme on dit pompeusement aujourd’hui, les Mbéniens comme lui disent qu’il a de solides références universitaires à faire valoir. Là aussi, on pourrait être tenté de dire que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a fait le choix de la proximité, mais en y ajoutant un parfum de présomption de compétence ou de compétence. C’est ce que les dirigeants comoriens ont du mal à admettre. «Nommez les vôtres, mais n’imposez pas aux Comoriens des morveux et des gommeux boutonneux doublés d’incompétents».
Aujourd’hui, les Comoriens sortent de leur torpeur et découvrent avec horreur et douleur que la Cour constitutionnelle ne fait pas du tout son travail. Cela s’explique par deux raisons complémentaires: d’une part, la politisation du processus de nomination, puisque l’autorité qui effectue le choix ne coopte que celui qui se sentira redevable à son égard. D’autre part, dans la mesure où une liberté totale est laissée à l’autorité qui nomme pour choisir qui elle veut, la complaisance démagogique prend la place de l’objectivité. Or, il est nécessaire de faire en sorte que soient créées des Commissions insulaires de Juristes, qui proposeraient aux autorités compétentes des cadres pouvant produire au moins un Master II en Droit public. Si cela ne change pas, ça ne sert à rien de s’égosiller alors que nous savons tous qu’un Mohélien ne nommera jamais à la Cour constitutionnelle le plus compétent des juristes anjouanais ou grands-comoriens, et réciproquement. C’est un fait. «La pagaie vers la poitrine», disent les Mohéliens pour expliquer que chacun pense à soi-même et aux siens.
Or, si un Conseiller à la Cour constitutionnel est mauvais et se sent redevable envers celui qui l’a nommé, c’est la fin des haricots.
Légende photo, de gauche à droite: Chams-Edine-Maulice Abdourahamani, Chafiou Ahmada Djabir et Soidri Salim Madi
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 28 juin 2014.