Au regard de ce qui se passe aux Comores, « A quoi sert le pouvoir politique en Union des Comores » devient une question essentielle pour l...
Au regard de ce qui se passe aux Comores, « A quoi sert le pouvoir politique en Union des Comores » devient une question essentielle pour le peuple et pour toutes les personnes qui ont pour préoccupation fondamentale l ’avènement d’une société ouverte aux Comores. De la société comorienne traditionnelle à la société moderne, le pouvoir politique a toujours été considéré comme un instrument que la tradition ou le peuple donne à un homme ou un groupe d’Homme pour qu’il contribue au bien être de toute sa communauté. En majorité, le pouvoir n’était pas considéré comme un bien devant servir à la protection des intérêts individuels.
Dans la société comorienne traditionnelle, le chef était aimé plus en fonction de ce qu’il faisait pour son peuple, non en fonction de ce qu’il faisait pour lui - même ou pour sa famille. Il me semble que les chefs politiques traditionnels étaient plus conscients de leur responsabilité vis - à - vis de leur peuple que beaucoup de chefs politiques de notre temps. Dans la société comorienne traditionnelle, le chef d’un village devait être « le plus grand sorcier », non seulement pour se maintenir au pouvoir mais beaucoup plus pour contrôler toutes les autres forces capables de s’attaquer à son village ou de jeter un mauvais sort sur le peuple .
Le chef devait avoir des grands champs, non pas pour être l’homme le plus riche du village mais pour faire face aux dépenses de sa charge. Il devait accueillir beaucoup de gens chez lui, il devait venir en aide aux malheureux... Don l’intérêt supérieur qui motivait cette situation favorable reconnue au chef, c’était au sens large, la protection de son village ou de son peuple . Un des présidents des Etats Unis disait que « C’est immoral d’utiliser un mandat public pour servir des intérêts personnels ». Si cela est immoral aux Etats Unis, aux Comores, il me paraît que cela est la règle . On a le pouvoir pour se servir et non pour servir. Tant que cette manière de penser ne va pas changer, l’avenir de nos Iles est compromis. Ce qui se passe en aux Comores actuellement nous a amené à nous poser cette question : « A quoi sert le pouvoir politique en aux Comores ? ». Aux Comores, le pouvoir sert à :
Le chef devait avoir des grands champs, non pas pour être l’homme le plus riche du village mais pour faire face aux dépenses de sa charge. Il devait accueillir beaucoup de gens chez lui, il devait venir en aide aux malheureux... Don l’intérêt supérieur qui motivait cette situation favorable reconnue au chef, c’était au sens large, la protection de son village ou de son peuple . Un des présidents des Etats Unis disait que « C’est immoral d’utiliser un mandat public pour servir des intérêts personnels ». Si cela est immoral aux Etats Unis, aux Comores, il me paraît que cela est la règle . On a le pouvoir pour se servir et non pour servir. Tant que cette manière de penser ne va pas changer, l’avenir de nos Iles est compromis. Ce qui se passe en aux Comores actuellement nous a amené à nous poser cette question : « A quoi sert le pouvoir politique en aux Comores ? ». Aux Comores, le pouvoir sert à :
EMPÊCHER TOUTE ALTERNANCE AU POUVOIR .
Nous savons tous que la mission d’un parti politique est de conquérir le pouvoir, de l’exercer et de le conserver . Cette mission peut être limitée par la Constitution qui peut déterminer le nombre de mandat présidentiel auquel un homme, une femme peut avoir droit . Dans d’autres pays, cette limitation n’existe pas. Aux Etats Unis, le mandat est limité à deux alors qu’en France il n’ y a pas de limitation.
Souvent les raisons évoquées pour rester au pouvoir sont celles ci
-
ci
:
Le président doit rester encore pour achever l’œuvre, le programme ou les chantiers qu’il a commencés.
Tout pays
sérieux a une administration
fondée sur le principe de continuité des services publics.
Tel Président peut commencer un tel chantier,
mais il sait aussi que son temps de partir viendra et
il sera appelé à passer le relais à quelqu’un d’autre de son parti ou d’un parti opposé.
C’est le
niveau le plus élevé de la responsabilité politique pour un homme ou une femme d’Etat.
Le Président
George
W. Bush
qui avait commencé
la traque du terroriste Ben Laden avait toutes
les raisons de rester au pouvoir continuer son chantier contre ce grand terroriste, mais il était un
jour obligé de céder le pouvoir au Président OBAMA qui a
, par principe de continuité,
éliminé
Ben Laden. C’est de cette manière qu’un Etat civilisé fonctionne.
L’idée de rester au pouvoir pour
continuer ce qu’on a commencé ne tient pas la route.
Quand on atteint le nombre de mandat
prévu ou quand on a perdu les élections, on doit partir.
Le Président est encore populaire, le peuple veut encore de lui.
C’est l’homme
providentiel
.
Cette thèse ne tient pas aussi debout par ce que nous avons aussi de bons exemple à travers le
monde.
Le Président Lula
du Brésil
était encore très populaire dans son pays quand il était contraint par la
constitution de céder le pouvoir à quelqu’un d’autre. Il a accepté de partir à la place de modifier la
constitution
et de
se
faire octroyer
un autre mandat. Il est
sorti par la grande porte.
Toujours dans le but de réduire les chances de l’alternance, il y a des pays comme la République
Démocratique du Congo
qui
modifient
leur
constitution en ramenant les deux tours du scrutin
présidentiel à un seul.
Toutes les raisons ont été inventées pour justifier l’acte, mais nous s
avons
tous que les mobiles sont de réduire les chances de l’opposition de gagner l’élection présidentielle
au second tour.
Personne n’oubliera les
problèmes (violations
des droits de l’Homme,
assassinats,
destruction des
biens publics...) que les tentatives de garder le pouvoir à tout prix ont créé dans les pays comme
le Niger, le Sénégal, la Côté d’Ivoire...
S’ENRICHIR
Oui, le pouvoir sert à s’enrichir. Un homme politique comorien qui venait d’être élu président de la République en XXXX a dit à l’un de ses proches juste après la publication des résultats de l’élection : « nos soucis financiers sont terminés ». Telle est la réalité du pouvoir aux Comores . Chacun attend son tour pour se servir et pour piller les richesses du pays qui sont, à mon avis, un patrimoine appartenant à tous ses citoyens . Aux Comores, nous avons des hommes et femmes politiques qui détiennent des fortunes plus importantes alors que leur pays croupis sous le poids de la dette intérieure ou extérieure.
Comment se sont - ils enrichis?
Quels salaires ou émoluments reçoivent ils pour détenir pareilles richesses ?
La majorité des présidents comoriens et leurs proches utilisent le pouvoir pour s’enrichir. Ils sont impliqués dans tous les circuits nationaux qui génèrent l’argent : détournement des aides , la construction des infrastructures, les activités d’importation et d’exportation etc . Nos présidents sont plus des hommes d’affaires que les hommes d’Etat. Dans une telle situation, les hommes qui ont gouté au pouvoir et à l’argent ne peuvent plus accepter de le quitter. Ils entrent en fonction pauvres et dans quelques années ils deviennent très riches. Personne ne contrôle comment ils s’enrichissent.
Les responsables politiques comoriens doivent :
Avant leur entrée en fonction et à l'expiration de celle - ci, déposer, devant la Cour constitutionnelle, la déclaration écrite de leur patrimoine familial, énumérant leurs biens meubles, y compris actions, parts sociales, obligations, autres valeurs, comptes en banque, leurs biens immeubles, y compris terrains non bâtis, forêts, plantations et terres agricoles et tous autres immeubles, avec indication des titres pertinents.
Car aujourd’hui aux Comores, il y a trop peu des personnes qui vont en politique pour servir leurs concitoyens . Comme c’est la seule fonction qui permet aux gens de s’enrichir énormément et en peu de temps, tous veulent aller en politique. C’est une honte par ce que même la population comorienne le sait et elle baisse la tête .
Certes, quelques - uns proclament leur attachement à la démocratie, une démocratie qui se résume pour eux à une seule élection une seule fois. Pour ces chefs qui s'accrochent au pouvoir à tout prix, qui suppriment les voix discordantes, qui s'enrichissent, eux et leurs partisans, au détriment de leur peuple, le « printemps arabe » a une signification toute particulière ... » Nous devons arrêter cette façon de voir les choses et considérons que le pouvoir a été conçu principalement pour servir son pays et son peuple, pas pour se remplir les poches.
PROMOUVOIR SES ENFANTS ET LES MEMBRES DE SA FAMILLE .
Nos Présidents et tous les autres dirigeants de nos pays sont sur une mauvaise voie. Pour eux, le pouvoir est devenu instrument pour assurer la promotion de leurs enfants, membres de famille et amis au lieu de s’en servir pour que tous les citoyens aient la possibilité de réaliser leurs rêves sur base des compétences et mérites. Les enfants de nos présidents, les membres de leurs familles et leurs amis contrôlent tous les circuits économiques et financiers. Tout le monde est dans l’obligation de s’accrocher aux membres de famille de ceux qui détiennent le pouvoir pour avoir une place au tour du mangeoire. Dans la plupart des cas , les membres des familles de nos dirigeants politiques se cachent derrière les arabes, les français et certains occidentaux véreux pour exploiter les ressources naturelles, faire du commerce et s’adonner à toutes les opérations de pillage possibles.
Pour entretenir pendant longtemps cette situation d’enrichissement illégal, ils ont érigé la corruption en système de gestion et la transparence constitue la moindre de leurs préoccupations.
DÉTRUIRE L’ÉDUCATION ET LE SYSTÈME DE MÉRITE.
La vision de développement d’un pays passe par l’ importance que ses dirigeants politiques accordent à l’éducation de la jeunesse. Un pays ne peut pas être compétitif sur le plan continental et international s’il n’a pas un enseignement de qualité, s’il ne peut pas offrir les mêmes chances d’accéder à l’enseignement primaire, secondaire et universitaires à tous ses citoyens, riches et pauvres. Quand nous comparons le niveau de l’enseignement aujourd’hui par rapport à celui qu ’il avait à l’époque coloniale , il y a lieu de dire que le pouvoir politique a contribué à la destruction de l’enseignement. La considération que le pouvoir politique accordait, autre fois, aux universités , à sensiblement baissé au point que dans toutes les mesures politiques impliquant des changements dans nos pays, les universitaires ne sont pas associés. Ce qui se passe en aux Comores est totalement le contraire de ce qui se fait dans les autres continents (Europe, Amérique, Asie...).
C’est la politique qui a détruit l’éducation aux Comores. Le peu d’argent affecté à l’éducation dans notre pays est une preuve que c’est le pouvoir qui ne veut pas un enseignement de qualité. Il reste vrai que tant que les enfants de nos décideurs politiques iront étudier à l’étranger, nos écoles et notre université ne seront jamais leur préoccupation. Ce qui fera que notre enseignement ne répondra jamais aux normes internationales. Il est temps qu’une nouvelle classe des hommes et des femmes s’élève pour changer cette situation qui ne contribue qu’à compromettre l’avenir de notre pays.
La Nécessité de renouvelle la classe politique aux Comores.
Au vu du
niveau de développement démocratique qui est très faible et de l’enrichissement
scandaleux des hommes politiques aux Comores, il est temps de penser au renouvellement de la
classe politique comorienne.
Il est temps de trouver ces oiseaux rares, espèce en voie de disparition, qui puissent prendre
la commande de notre Etat. Il nous faut
trouvent
des hommes et des femmes qui, une
fois, élient
ou nommés à des hautes fonctions
soient à mesure de
:
1° Mettre l’intérêt de leurs concitoyens au dessus de leurs
propres intérêts ou de ceux de leur
s
famille
s
,
2° Lutter contre l’enrichissement sans cause de ceux qui
exercent
des mandats publics
;
3°
Rendre
à
l’enseignement primaire, secondaire et universitaire
ses lettres de noblesse
.
Rendre le même
enseignement
accessible à tous les citoyens qu’ils soient
pauvres ou riches
;
4° Faire des forces de sécurité des instruments de promotion et de protection des droits
fondamentaux et des libertés individuelles
;
5° Promouvoir une société véritablement ouverte. Une société
où toutes les forces peuvent
s’exprimer librement et participer effectivement au développement économique, politique et
social du pays sans avoir la crainte d’être arrêté ou emprisonné .
6° Promouvoir la lutte contre la corruption et la transparence dans la
gestion des finances
publiques
;
7° Imposer le respect des lois à soi
-
même, à ses proches et aussi à tous les autres citoyens.
Est
–
il possible de trouver de telles personnes aux Comores
? Oui, elles sont là. Peut être pas
dans la classe politique en compétition actuellement, mais elles sont là.
Tous les citoyens comoriens sont appelés à travailler
à l’avènement d’une telle classe des
dirigeants politiques.
Avec la participation du Maître Jean Claude KATENDE