Tourisme culturel et réseaux aux îles insulaires : cas des Comores

Excellence Monsieur le Ministre du tourisme Messieurs les représentants de gouvernement comoriens Messieurs les membres du corps diplomatiq...

Excellence
Monsieur le Ministre du tourisme
Messieurs les représentants de gouvernement comoriens
Messieurs les membres du corps diplomatique des Comores,

Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un grand honneur et un réel plaisir de m'adresser à vous ce matin, pour vous souhaiter très cordialement les meilleurs voeux de cette année 2014 . Nous espérons que celle-ci soit une année de tolérance, de bonheur, de prospérité , de richesse et qu’elle marque une nouvelle page dans le secteur touristique.


Cette nouvelle page nécessite de l’innovation, de création, d’aménagement et de progrès sur les plateaux des îles insulaires , de surcroît les îles comores. Cette phase relève les atouts et les richesses touristiques comoriennes qui demeurent mal exploitées depuis plusieurs décennies .

       

Les îles voisines comme Madagascar,Seychelles,Maurice, sont devenues , de manière incontestable ,un berceau touristique plus rentable ; néanmoins, elles régissent les mêmes valeurs que les nôtres.
 

Ceci est un concept qui incite à nouer des relations avec les pays émetteurs à travers l’appui du gouvernement car c’est un travail collectif considérable avec les établissements touristiques.

En effet, notre pays fût choisi pour accueillir l’office national de tourisme. Dès lors, plusieurs institutions et personnes participèrent, d'une manière ou d'une autre, à organiser ou aménager leurs pays , surtout les insulaires. Qu’il me soit permis de rendre hommage à mes compatriotes qui ont fait preuve de patriotisme , de civisme et d’esprit créatif en vue de veiller pour l’union des Comores.

Qu'il soit “culturel” ou non, le tourisme a longtemps été considéré par les sciences humaines métropolitaines au mieux avec indifférence, au pire avec mépris. Bête noire d'une anthropologie exotisante longtemps circonscrite à l'étude de sociétés " traditionnelles ", closes et répétitives, le phénomène touristique a surtout été analysé en terme d'impact sur les cultures qu'il affectait, voire qu'il infectait comme étant une imposition autoritaire de modèles néo-coloniaux sur des sociétés passives et dépendantes, folklorisation et marchandisation culturelles.


Dans cette optique, les effets du tourisme ont fait couler beaucoup d'encre, sans que soit réellement posée la question relative aux interactions touristiques et plus précisément, celle des actions entreprises par des sociétés se construisant ou se reconstruisant avec et à travers le tourisme.

Mesdames, messieurs,

Nous constatons depuis plusieurs années, que les peuples de notre planète manifestent un intérêt considérablement accru pour une utilisation rationnelle des ressources naturelles renouvelables, et pour la conservation des espèces , hormis les îles Comores .Je voudrais vous faire des éloges sur notre splendide Océan qui englobe la faune et la flore ainsi que les espaces vertes, les plateaux et les montagnes.


L’archipel des Comores possède de nombreuses plages de sable blanc où viennent se reproduire les tortues vertes.


Un parc marin a été créé en 1999 et ce, en partenariat avec les associations villageoises. Cette initiative exemplaire a été lauréate pour le prix de l'Initiative Équateur par les Nations unies au sommet mondial de Johannesburg en 2002.


S’agissant du site touristique de Moheli (Mwali), un parc marin sis à Nioumachoi (observation des baleines, tortues, dugong,et un des plus beaux récifs coralliens de l'ocean indien) a également été créé. Le lac d'Itsamia est une caldeira à laquelle les habitants prêtent des vertus magiques, ce qui a permis la préservation d'espèces végétales et animales endémiques. Il est aujourd'hui classé sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. L'île est un paradis tropical à la diversité de la faune et de la flore très abondante. Les scientifiques dénombrent plus de 500 espèces de plantes, 21 espèces d'oiseaux, neuf espèces de reptiles, le rare dugong. De nombreuses espèces sont endémiques comme la Roussette de Livingstone, une chauve-souris géante et frugivore.


Au nord comme au Sud de la grande Comore, les plus belles plages du pays : planète plage , « Maloudja Plage »,une très adorable plage aux bordures de cocoteraies, le fameux « Galawa plage » ; le « Trou de Prophète » qui offre un paysage attrayant ; Le « lac salé », séparé de la mer par une petite chaîne de montagne à Bagoikouni La «chaîne du dragon » qui longe la mer.


Au centre de Ngazidja , la grande ville d’Iconi djabal relève les enciens musées , les plus grands anciens palais, la sépulture (Mosquée kadiriya, avec des cimetières dont certains sont agrémentés de bols en porcelaines de chine), la Mosquée chadhoulya, avec cour et tombes des hautes personnalités religieuses. Sur la place Bichioni, place publique où sont tenus les grands discours de la ville. Devant cette légendaire place, se trouve la Tombe de Saïd Ibrahim Ben sultan Saïd Ali, la Tombe du sultan Ntibé Mlanau (datant du XVIIème siècle).


Par ailleurs, l’on peut visiter le Palais du sultan Idarous (Kaviridjéwo), quoi qu’abandonné,on peut y admirer la belle architecture chirazienne ( les premiers hommes aux comores) avec le sceau protecteur de Salomon ; le palais Mkorobwani appartenant à l'hyna Fé Dézi, (datant du XVI ème Siècle). Zawiya chadhouli ; La fortification Forteleza, site d'un comptoir commercial portugais du XVI-XVII ème siècle ; les Murailles de défense de Ngouni, construites par le sultan Soudjauma Inkwaba, après la 1ère invasion malgache à Fombouni ;
Le célèbre volcan de Ngouni surnommé « le fameux Djabal » qui revèle une belle Histoire qui surplombe la ville et qui servait autrefois, d'abris aux femmes, aux enfants et aux vieillards pendant que les hommes défiaient les pirates malgaches , là même où ses femmes iconniennes, se précipitèrent du haut de la falaise par honneur , se jetèrent à la mer, préférant ainsi la mort à l'esclavage.


A Moroni ( capitale de l'archipel), l’on peut visiter la médina aux étroites ruelles, le vieux marché animé, la place Badjanani aux nombreuses mosquées et aux palais royaux anciens, le port aux-boutres avec ses nombreux chantiers de boutres, le Musée national CNDRS..


Au sud de Ngazidja , Le site comprend une belle plage de sable clair formant un bassin qui constitue un abri naturel contre les intempéries estivales, avec vue sur le village de Chindini. La vue sur le village et sur Mohéli et les qualités des fonds marins de cette zone font de la plage de Chindini une potentialité intéressante dans une partie de la Grande Comores.


Ainsi, des nombreuses questions se posent dans les îles insulaires sur la notion d'étrangeté dans les relations du tourisme et de la culture. Si ces deux recueils ont eu le mérite incontestable de travailler la complexité de la rencontre touristique, ils se sont néanmoins cantonnés à son cadre local. Or, depuis plusieurs années, les mouvements identitaires d’insulaires d'aujourd'hui poussent les sciences humaines à mettre constamment en lien le local et le global, à dépasser les frontières autrefois admises en leur accolant un flexible de préfixe " tarifère saisonnière ", et à porter leur attention sur les questions des réseaux maritimes.


Constitué depuis toujours de mobilité et des relations interculturelles, le tourisme, dont une importante branche se revendique " culturelle ", apparaît comme un objet taillé pour cette perspective.


C'est pourquoi il nous semble pertinent (nous, jeunes chercheurs de ce domaine) de proposer un mécanisme thématique abordant la question du tourisme culturel dans les îles sous l'angle des réseaux et des recompositions sociales. Le concept reste aussi impalpable que le substantif dont il provient et des multiples tentatives de définition sont restées évasives ou partielles. Nous nous garderons donc ici d'en adopter une. Nous préférons conserver la souplesse de ses déclinaisons (tourisme ethnique, historique, religieux, écologique, de découverte et autres) en considérant que ce pléonasme (quel tourisme pourrait ne pas se prétendre culturel aux Comores ?), nonobstant ses contours imprécis, couvre un sens tant qu'il est utilisé par les différents acteurs du monde qu'il constitue, et sachant qu'il est conçu comme la forme majeure du tourisme moderne.


Pour clore notre souhait, nous aimerons bien que les responsables et les jeunes comoriens réfléchissent sur les différents paramètres permettant de mettre en vigueur les exposés visant à rehausser nos chères îles dans ce domaine car il est encore le temps.

Merci pour votre compréhension.
Vive les îles Comores et le Tourisme !

  

Par Charif Idriss