Les Indignés de la Cité Phocéenne relèvent le défi face à 2.800 invités. Finalement, il a relevé le défi de remplir la Salle des Docks ...
Les Indignés de la Cité Phocéenne relèvent le défi face à 2.800 invités.
Finalement, il a relevé le défi de remplir la Salle des Docks des Sud. Ce dimanche 12 janvier 2014, le Collectif des Indignés de la Cité Phocéenne a organisé sa grande rentrée dans les Docks des Sud, en présence de 2.800 invités enthousiastes, des invités de tous les âges, de toutes les conditions socioprofessionnelles et de toutes les origines. Après cette démonstration de force, il est certain que les Indignés de la Cité Phocéenne ont pris rendez-vous avec l'Histoire, mais à condition de ne pas relâcher l'élan et la pression constatés. Des discours ont été prononcés, mettant en exergue les valeurs de la République, la responsabilité de chacun face à une ville qui, depuis des siècles unit plus qu'elle ne divise, et qui en appelle à l'engagement citoyen de chacun.
À lui seul, l'important discours mobilisateur prononcé par MmeMaliza Youssouf Saïd résume tous les enjeux de cette rencontre historique. Il s'agit d'un discours qui a été longuement et chaleureusement applaudi par l'assistance, sans doute parce que l'oratrice, n'est pas à son galop d'essai, elle qui est connue pour être une universitaire courageuse et talentueuse, spécialisée en Droit public, née de parents entrés en politique dès leur jeune âge, et qui dit avoir été «happée, adoptée et apprivoisée par la politique dès le berceau».
Aujourd'hui est un jour important. Il est important car c'est le premier d'une nouvelle ère. Dans quelques années, vous qui êtes si nombreux présents aujourd'hui, vous en rappellerez comme d'un jour marquant. Et les absents, les sceptiques, qui ne croient pas à l'avènement d'une communauté franco-comorienne unie, jureront tous avoir été là, à nos côtés.
Ce grand événement qui nous réunit, aujourd'hui, tous ensemble, a pour ambition d'envoyer un message simple: «Marseille a besoin de nous». Et qui oseras dire le contraire?
Pendant longtemps, nous avons été une communauté méconnue, vivant pour l'essentiel entre nous, dans l'ombre de la ville. Nous avons été des citoyens, des travailleurs, des contribuables silencieux. Nous avons contribué à bâtir cette ville, à diversifier sa richesse culturelle, à la rendre vivante et éternellement jeune créant ce faisant un pont entre l'océan Indien et la Méditerranée. Aujourd'hui, grâce à nous, Marseille rayonne. Aujourd'hui, grâce à Marseille, notre culture rayonne. Et savez-vous quel lien indéfectible nous lie à cette terre? Nous partageons la même valeur fondamentale, une valeur viscérale, inscrite dans l'ADN de chaque petit Marseillais, quelle que soit son origine et avant qu'il même qu'il ne sache marcher ou parler.
Cette valeur, c'est La Fierté.«Fahari». Nous sommes fiers d'être Marseillais. Et nous sommes Fiers de nos origines. Et c'est là qu'est née notre identité, notre amour pour cette ville.
Et si comme moi vous aimez Marseille, vous aussi devez être déçus de voir que la diversité de sa population n'est pas aussi bien représentée qu'elle devrait l'être.
Nous avons le devoir d'ouvrir la voie pour notre génération et celles à venir.
Nous devons montrer l'exemple. Personne ne le fera pour nous. Nous, les jeunes, nous les femmes, unies avec toutes les composantes de notre communauté, nous devons et nous allons provoquer le changement.
Chacun d'entre vous, a un rôle à jouer à Marseille, pour les Marseillais. Nous sommes dans les associations, parmi les militants, dans la rue. Mais, aujourd'hui, nous devons être dans les administrations, les bureaux politiques, les instances dirigeantes, partout où les décisions sur l'avenir de Marseille – votre avenir – sont prises. Nous avons été au poste d'observation assez longtemps. Maintenant, il est temps d'aller de l'avant.
En ce jour si spécial, en plus d'être fière de ma ville et de ma communauté, je suis heureuse de nous voir unis. En plus du «Fahari», aujourd'hui est le jour où nous nous sommes retrouvés pour du «Furaha»(«la joie»). Aujourd'hui, ce n'est pas la douleur, le deuil ou la colère qui nous rassemblent, mais la joie de porter un même message, marchant dans la même direction pour crier «Marseille a besoin de tous. Marseille a besoin de nous».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 13 janvier 2014.