Avant de proposer quelques solutions, tout en tenant compte de la réalité d’applicabilité, analysons d’abord les solutions actuellement en...
Avant de proposer quelques solutions, tout en tenant compte de la
réalité d’applicabilité, analysons d’abord les solutions actuellement en
cours décidés par la direction et le gouvernement.
Il y a à peine
plus de quatre ans, depuis le 23 août 2009, une nouvelle centrale d’une
capacité de production de 5 mégawatts qui permet à la Ma – Mwe de
garantir au moins un mois (tout le mois de Ramadan) de distribution
d’électricité en Grande Comores. D’après les informations qui sont à la
porté du public, cette solution est le fruit d’un contrat de location de
24 mois (2 ans) signée par la société Semlex – Henri Fraise et notre
société Ma – Mwe. Cette unité de production électrique aura coûté, en
tout, la somme de 1,5 millions d’euros (soit plus de 738 millions de
francs comoriens).
Pendant ce temps là, c’est à dire depuis la
mise en place de cette centrale, jusqu’à quelques mois, tout avait
l’aire de bien fonctionner.
On se pose donc la question s’il s’agit de la meilleur solution pour le court et long terme.
Sur
la forme, une centrale électrique à côté de la société des
hydrocarbures, tout près du grand lycée comorien, à 100 mètres de notre
Douane, au cœur de notre seule capitale, ne faisait pas l’unanimité.
Quelque soit les dispositifs que Ma – Mwe (Semlex – Henri Fraise) a mis
en place pour la prévention et la résolution des risques possibles, il
sera toujours difficile de maîtriser la moindre dérapage qui peut avoir
lieu dans ce nouvelle centrale.
Dans un œil beaucoup plus
écologique, nous vivons dans un monde où le regret de la protection de
l’environnement est exprimé partout et demeure le mot d’ordre de toute
politique de développement. Toute les capitales du monde, à l’exemple
des grandes villes allemandes, on mène une politique environnementale
pour lutter contre toute pollution possible dans les villes. Dans
certaines grandes villes, des véhicules sont totalement interdites d’y
entrer si elles ne respectent pas certaines normes contraignant à la
pollution. Il est donc regrettable qu’au même moment Moroni soit envahi
de gaz toxique et perd de plus en plus sa couche d’ozone par le biais de
ces groupes électrogènes et des milliers de véhicules polluantes. Nous
vivons dans une capitale où l’on respire difficilement de l’air purement
naturel.
Sur le fond, je suppose que le lieu d’emplacement de ce
centrale électrique a été probablement décidé par des raisons
« politiquement Timing », financière et peut être aussi technique.
Sans
vouloir mettre beaucoup d’accent par rapport à l’emplacement de notre
nouvelle centrale électrique, revenons sur le fond du sujet.
Les
comoriens ont besoin de l’électricité 24 heures sur 24 heures et 7 jours
sur 7. D’après notre précédente analyse, nous avons vu que toute la
facturation de la Ma – Mwe génère près de 300 millions de francs comoriens par mois alors que les dépenses d’achat de carburant (gasoil) par mois sont à l’ordre de 630 millions de francs comoriens.
Chaque lecteur est en mesure de comprendre que la solution d’une
nouvelle centrale répond tout simplement aux problèmes techniques des
vieux moteurs de l’ancienne centrale électrique (Voidjou). Il s’agit de
palier entre les deux centrales afin de maîtriser à terme les pannes
techniques. Si nous nous basons sur cette analyse (Source Ma – Mwe), les
problèmes de délestages sont encore loin d’être résolus. La question
liée aux moyens financières par rapport à l’achat quotidien du carburant
(42000 litres de gasoil par jour) et aux autres dépenses quotidiennes
et régulières restent toujours sans réponse. Soit l’Etat prend et
prendra toujours en charge d’une façon direct ou indirect la différence
des dépenses de la société Ma – Mwe.
Il serait d’abord
préférable de voir ensemble comment maîtriser le système de distribution
d ‘énergie déjà en place. Maîtriser le système en place, suppose une
maîtrise totale des délestages, rétablir une confiance réciproque avec
la population et particulièrement les clients. Et comme nous avions tous
constaté ces derniers temps, les délestages ont reprit d’une façon
régulière. Nous n’allons pas chercher à savoir pour quelles raisons. Le
plus important est que les dirigeants de la Ma – Mwe confient à leurs
clientèles que pour des raisons techniques et financières, les
délestages nous accompagneront, pendant longtemps, dans notre quotidien.
Si c’est fort probablement le cas, il serait raisonnable et même
efficace que le conseil d’administration et la direction de la Ma - Mwe
se mettent d’accord pour avouer ce vérité et dépasser les raisonnements
politiciennes. Cela pourra se traduire par une information
d’officialisation du système de délestage. Une fois ce principe acquis,
Il va falloir géré deux sortes de délestages possibles.
- D’une part, il y a les délestages techniquement imprévisibles. Il
s’agit des pannes techniques liées aux équipements du centrale de
distribution ou aux autres infrastructures de distribution. Ce sont des
coupures d’électricité difficilement prévisible dans certains cas.
Néanmoins, il est inacceptable que le pays tout entier ou une région
bien précis soit privé d’électricité pendant plus de 48 heures pour des
raisons de panne technique (en dehors des raisons liées à une
catastrophe naturelle). Cela suppose qu’il n’existe pas de plan de
maintenance des équipements et infrastructures de distribution
d’énergie. Dans le cas contraire, si ce plan existe, il demeure
défaillant. Il serait urgent et indispensable de mettre en place, d’une
manière active, ce plan de maintenance à la résolution des problèmes
techniques à l’urgence. Il suffit que le parc de maintenance des
équipements de distribution d’énergie soit alimenter d’une façon
permanente pour garantir les rechanges des pièces et infrastructures
défaillantes. Il faut, pour cela, établir une carte de surveillance et des mesures des équipements et infrastructures.
Ce processus peut être gérer par un système de « KANBAN » ou par ce qu’on appel couramment le système de « maintenance préventive ».
Un indicateur de stock doit être mis à jour. Des indicateurs
fournisseurs seront aussi nécessaires pour mesurer et évaluer les
qualités des produits, les coûts et l’indice de transport des pièces de
rechange. Pour les professionnels en management système qualité, une
mise en place d’un système d’analyse des risques par la méthode « 6 Sigma » pourra aussi facilité l’affaire. Techniquement, il s’agirait d’établir deux matrices ; une matrice des risques pour mesurer la gravité et l’urgence de l’intervention et une matrice des certitudes pour évaluer le niveau de certitude et le respect du temps d’intervention.
Un autre méthode que l’on appel couramment « Analyses des Modes de
Défaillances, de leurs Effets et de leur Criticité (AMDEC) pourrait
aussi s’appliqué dans ces genres de situation. L’analyse débute avec
chacun des éléments du système, dont on étudie les possibilités de
défaillances en fonction de tous les modes opérationnels. Elle se
poursuit ensuite dans un mode inductif pour l’identification des effets
potentiels de ces défaillances et des risques engendrés basés sur
plusieurs critères avec plusieurs évaluateurs professionnels. Cette
méthode (AMDEC) peut être utilisé sur des systèmes entiers, sur des sous
– systèmes ou des composants. Ainsi les risques (conséquences) et
l’urgence qui en résultent permettent de prioriser les interventions.
Ces interventions devront être caractérisées par des action correctives
et préventives.
- D’autre part il y a les délestages
programmables liées à des raisons financières (insuffisance des fonds de
fonctionnement pour acheter par exemple du carburant, …) et des raisons
techniques liées certes à des grosses pannes causées par une
catastrophe naturelle ou autres problèmes techniquement difficile à
trouver une solution et qui étaient probablement imprévisible. Ces
genres de délestages, de longue ou de courte durée, méritent un plan de
communication digne de ce nom et une planification bien détaillée. Pour
être claire, la direction de Ma – Mwe peut établir et garantir un
planning de délestage qui peut déterminer à partir de quand, pour
combien de temps et dans quelle région ou secteur il n’y aura pas
d’électricité. Ce planning pourrait être communiqué officiellement par
le biais des différents médias et être distribué dans les différents
préfecture ou sous – centre de Ma – Mwe, dont ce dernier prendra la
charge de les afficher dans les lieus stratégique de nos villes et
villages.
Cette démarche sera utile s’il s’agit d’un planning
trimestrielle ou semestrielle et non pas journalier ou hebdomadaire. Et
sans aucun complexe politico – mental, il faut assumer cette incapacité
de pouvoir fournir de l’énergie à tous les comoriens, en même temps et
quotidiennement. C’est plutôt la bonne gestion de cette incapacité de
distribution d’énergie qui serait important vis à vis du consommateur.
Ce planning serait beaucoup plus utile pour les différents grands
acteurs économique, car il leur permettra d’établir leur propre planning
pour bien gérer leurs activités. On pouvait aller encore plus loin et
aviser la population, les clients et particulièrement les grands
consommateurs d’énergie, la durée probable de ce système de délestage.
La réalité de la situation financière de notre société Ma - Mwe peut
prévoir que nous vivrons avec ce délestage pendant dix ans. En attendant
un plan économique fiable pour relancer la société, les acteurs
économique et grands consommateurs d’énergie, et peut être aussi le
simple citoyens lambda, peuvent envisager d’autres alternatives de
consommation d’énergie pendant ces dix ans de délestage. Et si possible,
la société Ma – Mwe peut aussi accompagner ces clients pour d’autre
alternative d’énergie, comme solution alternative, individuelle ou
collective et non pas permanente. Cette accompagnement pourrait engendré
certaines bénéfices à la société et permettra aussi à la Ma – Mwe de ne
pas perdre complètement leurs clients au fur et en mesure du temps.
Cette
solution de maîtrise de la situation catastrophique actuelle n’est
qu’une piste aménageable d’orientation pour faire face à la gestion du
peu d’énergie que dispose notre société Ma – Mwe pour nous fournir de
l’électricité. Les propositions que nous venons de suggérer ne pourront
être applicable que si Ma – Mwe en dispose le personnel compétent pour
mettre en place ce dispositif et nécessite certainement de
l’organisation au sein même des différents services. Il faut que la
notion de responsabilité et de traçabilité soit bien inculqué dans
l’esprit du personnel. La notion de « qui fait quoi, quand, où et comment »
doit se généraliser au sein de la société. Une prise de conscience de
l’importance du client et de sa considération légitime au sein du
personnel demeure inévitable. C’est tout un travail de sensibilisation
et d’organisation qui mérite son nom de « plan de maîtrise des délestages ».
Ce
plan demeure indispensable avant de passer à l’étape d’une résolution
adéquate et définitive d’une énergie propre, permanente, fiable et
rentable pour la société Ma – Mwe et pour la population. Nous vous
proposerons, la prochaine fois, quelques solutions qui pourront faire
partie des grandes lignes d’orientation de l’étape décisive à une
énergie pour toujours et pour tous.