Ce n'est un secret pour personne, la réussite à la fin de la première année de médecine fait partie de ces Graal peu accessibles qui ca...
Ce n'est un secret pour personne, la réussite à la fin de la première année de médecine fait partie de ces Graal peu accessibles qui caractérisent l'enseignement supérieur français. D'un côté des milliers de bacheliers qui se précipitent sur les bancs de l'université – non sélection à l'entrée en première année d'études de santé (PAES [1]) oblige -, de l'autre ce fameux numerus clausus qui ferme la porte de la deuxième année à 85% d'entre eux en moyenne. Entre les deux une, le plus souvent deux (36% des étudiants inscrits ont redoublé ou triplé), années de travail acharné pour sortir du lot.
Le tout souvent entassés dans des amphis surchargés. Les étudiants ne voient en effet que rarement leurs professeurs puisqu'il a fallu dans toutes les facultés dédoubler les amphi et diffuser les cours sur écrans. Beaucoup d'étudiants ne viennent d'ailleurs plus du tout et se contentent des retransmissions sur Internet ou des CD qu'on leur donne. A la fin, beaucoup auront le désagréable destin de finir « reçus-collés »: ils ont la moyenne mais ne passent pas en 2ème année car ils sont en-dessous de la barrière du numerus-clausus.
Un très long cursus
Entrer en médecine c'est s'atteler à un cursus qui durera entre 8 et 11 ans (selon sa spécialité). Et un cursus deux fois sélectif. Comme chacun sait en fin de première année, mais aussi en sixième année. Même si l'examen classant national (ECN) qui a lieu (en avril) n'est pas un concours, le rang qui occupent les candidats conditionne le choix de leur ville d'affectation, de leur spécialité et donc de leur avenir.
Mais revenons en arrière et à cette fameuse 1ère année qui mène à la fois aux métiers de médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste (odontologie) et sage-femme (maïeutique) ; voire masseur-kinésithérapeute dans certaines facultés. En tout ce sont un peu plus de 13 000 places qui sont proposées aux 55 000 étudiants inscrits en 1ère année d'études d'études de santé. Dans le détail pour 2011-2012, ce sont 7 500 places qui sont proposées en médecine, 3 095 en pharmacie, 1 200 en odontologie et 1 017 pour les sages-femmes. S'y ajoutent 500 étudiants issus d'autres filières.
Une 1ère année réformée en 2010 afin de réorienter 15% des étudiants dès la fin du premier semestre pour leur éviter un échec programmé. Un premier bilan indique que ce sont en biologie, physique-chimie, mathématiques, psychologie, Staps dans différents DUT mais aussi en droit qu'ils le font le plus volontiers. Ceux qui persistent ont le choix entre quatre concours en fin de 1ère année (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique).
Comment s'inscrire ?
L'inscription en première année des études de santé a ses règles propres. Ainsi, en Ile-de-France on ne postule pas à une université en particulier mais à l'ensemble. Il s'agit pour les rectorats de Paris, Versailles et Créteil de répartir équitablement les mentions bien et très bien pour que les universités parisiennes les plus réputées ne les accaparent pas tous. Autre particularité, les étudiants devront attendre l'obtention de leurs résultats au bac pour savoir où ils sont finalement admis.
Comment réussir ?
Déjà en travaillant beaucoup et pour cela mieux vaut avoir pris de bonnes habitude très tôt. A l'université Pierre et Marie Curie (UPMC) à Paris, la moitié des titulaires d'une mention bien et très bien au bac – essentiellement des S - échouent au concours de 1ère année de médecine ! Ne parlons même pas des résultats des autres… La mention au bac est une petite montagne franchie par rapport aux grands cols alpestres de la PAES.
Résultat, la quasi-totalité des étudiants a recours à des aides pour les aider à préparer les concours en plus de leurs 15 à 20 d'heures de cours hebdomadaires. La plupart des facultés de médecine propose ainsi des actions de tutorat, le plus souvent réalisées par des étudiants de 2ème année. Mais cela n'empêche pas les organismes privés [2] de prospérer et cela peut coûter cher… Même si les tarifs n'ont rien à voir avec le coût annuel d'une école, même si rien n'oblige à prendre toutes les options, ce sont par exemple 2750 euros qu'il faudra débourser pour un forfait annuel de 187 heures de cours. Sans parler de stages de prérentrée qui coûtent par exemple de 700 à près de 1000 euros. En quelques sortes l'étudiant de PAES suit deux cursus: l'un officiel, l'un officieux. Et il est impossible de s'en passer.
Que faire en cas d'échec ?
Inégaux selon leurs moyens financiers, les étudiants de santé le sont également selon leur implantation géographique. En 2009, les chances de réussite s'échelonnaient ainsi entre 23,4%, à la faculté d'Amiens, et seulement 11% à Toulouse 3.
Les étudiants de médecine sont souvent excellents et les universités comme les grandes écoles ravis de les recevoir s'ils échouent. L'ECE, une école d'ingénieurs parisienne, leur propose ainsi d'intégrer son cursus en milieu d'année et, après un semestre de remise à niveau, d'intégrer son cursus normal. A la faculté de droit de Toulouse 1, les reçus-collés entrent directement en 2ème année après là encore quelques cours de remise à niveau.
[1] Elle est souvent également appelée « Première année commune des études de santé » (PACES)
[2] Cours supplémentaires quasi obligatoires donc mais sans toujours la garantie du succès ni de sérieux de l'établissement qui les propose. Conscients du problème, plusieurs organismes se donc sont regroupés sous le label « Groupement d'écoles prépa santé ».
Lu sur lemonde.fr
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