Discours prononcé par Son Excellencxe Dr IKILILOU Dhoine, Président de l'Union des Comores, à l'occasion du lancement de la no...
Discours prononcé par Son Excellencxe Dr IKILILOU Dhoine, Président de l'Union des Comores, à l'occasion du lancement de la nouvelle pièce de 250 francs
Palais du peuple, le 02 janvier 2014.
- Mes chers compatriotes,
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de saisir l'opportunité qui m'est offerte aujourd'hui devant cette assistance, deux jours après la fin de l'année 2013 et du début de la nouvelle année 2014, pour présenter mes meilleurs vœux de bonne santé, de prospérité et de réussite.
Qu'Allah Le Tout-Puissant, préserve notre pays des soubresauts et des contingences qui annihileraient nos efforts communs pour le bien-être de tous les Comoriens.
Honorable assistance,
Je me réjouis d'être parmi vous aujourd'hui, pour procéder au lancement de la nouvelle pièce de 250 francs comoriens dans le circuit économique et monétaire national.
Cette nouvelle pièce, qui vient compléter celles déjà en circulation, va compléter le chaînon manquant de la gamme entre les pièces de 100FC et le billet de 500 FC.
L'introduction de cette nouvelle pièce se justifie, d'une part, par la demande croissante et importante des échanges sur le plan national et, d'autre part, par la monétisation de l'économie comorienne où la monnaie scripturale est faiblement utilisée dans les transactions.
Cette demande croissante en matière de monnaie est corrélée avec la croissance économique que connait notre pays au cours de ces dernières années.
Je voudrais alors, par tous ces aspects, remercier et féliciter les autorités de la Banque Centrale pour leurs efforts dans la conduite de leur mission et pour m'avoir invité à présider cette cérémonie de lancement de la pièce de 250 FC, qui marquera pendant plusieurs années, la circulation fiduciaire de notre pays.
Il me plait également de féliciter le personnel, le Conseil d'Administration et le Gouverneur de la Banque Centrale des Comores, pour les actions entreprises en vue de conduire cette noble et combien exaltante mission de gestion de nos moyens de paiement.
Honorable Assistance,
Comme vient de le souligner le Vice-Président en charge des Finances, l'une des missions fondamentales d'une Banque Centrale est l'émission monétaire.
En effet, de par ses statuts, la Banque Centrale des Comores a le privilège exclusif d'émission des signes monétaires ayant cours légal et pouvoir libératoire en Union des Comores.
La réussite de cette mission, repose sur la confiance que la population accorde à la monnaie émise par l'institut d'émission et sur la crédibilité associée à cette mission fondamentale.
Je suis particulièrement satisfait que la gestion de cette monnaie qui bénéficie d'une convertibilité illimitée au niveau international, soit efficace et de qualité. Ce sentiment est aussi partagé par l'ensemble de la population et notamment les opérateurs économiques qui voient leurs échanges facilitées.
Les Comoriens utilisent en toute confiance les billets et les pièces et c'est là un grand motif de satisfaction.
La Banque Centrale est également chargée de la conduite de la politique monétaire du pays en vue de garantir la stabilité des prix.
Je sais que la politique monétaire, conduite en toute indépendance par la Banque Centrale, entre dans le cadre de notre coopération monétaire et grâce à la discipline commune à tous les pays de la zone franc, le taux d'inflation observé aux Comores et dans les autres pays de la zone est largement inférieur au taux d'inflation de certains pays d'Afrique.
J'exhorte cependant les autorités de la Banque Centrale et tous les intervenants dans la chaine de fixation des prix, notamment l'autorité en charge de la régulation, à redoubler de vigilance pour juguler et contenir l'évolution des prix à la consommation.
Mesdames et Messieurs,
Cette cérémonie se tient à quelques jours de la visite que j'ai effectuée, le 31 décembre dernier, au siège de la BCC, sur invitation du Gouverneur de la Banque Centrale des Comores.
J'ai particulièrement apprécié la qualité du travail fourni par l'Institution, les importants efforts de modernisation de ses capacités d'intervention et les chantiers engagés pour accompagner le développement du secteur bancaire national.
J'ai surtout apprécié la jeunesse caractérisant le personnel de la Banque Centrale et de ses cadres dirigeants ainsi que de la bonne représentativité des femmes au sein de cette grande institution de la République. C'est là une marque de fierté et d'espoir.
Je renouvelle donc mes remerciements aux dirigeants de la Banque centrale pour l'invitation de ce matin et je les encourage à poursuivre leurs efforts de modernisation et d'élargissement du secteur bancaire comorien.
Cependant, en dépit de cet élargissement, j'observe malheureusement que le taux d'intérêt des banques reste encore élevé et le financement à long terme de nos entreprises devient une source de grande préoccupation car le dynamisme de notre économie repose sur l'investissement de nos entreprises.
Or il ne saurait y avoir d'effort d'investissement sans accompagnement bancaire reposant sur des ressources longues et stables.
Je comprends parfaitement la frilosité des banques, mais je viens de noter avec satisfaction que la Banque Centrale mettra prochainement à la disposition des établissements financiers, une centrale de risques et des incidents de paiement, qui nécessairement, réduira le risque de contrepartie et encouragera les Banques à financer d'avantage notre économie.
Parallèlement, je souhaite que l'application des garanties et l'exécution des jugements liés aux contentieux bancaires requièrent toute l'attention requise de notre justice, tout ceci en vue de permettre une réduction significative des taux d'intérêt et permettre en même temps aux Banques de financer d'avantage les secteurs productifs.
Aussi, je formule des vœux pour que les réformes engagées soient en adéquation avec les mutations de l'environnement économique et financier du pays et que notre banque commune devienne plus que jamais, l'institution de référence tant sur le plan national que sur le plan international.
Honorable Assistance,
J'entends ici et là des critiques souvent acerbes au sujet de l'indépendance économique retrouvée de notre pays.
Il a fallu demander beaucoup de sacrifices et beaucoup d'efforts à notre peuple pour atteindre cet objectif, qui était loin de nous en 2011.
Je tiens ainsi à remercier le peuple comorien pour son courage, sa patience et les efforts énormes qu'il a consentis pour que notre pays retrouve sa crédibilité financière sur la scène internationale.
Loin de moi l'idée de faire aujourd'hui, mon bilan à la tête de la magistrature suprême. Ce moment viendra !
Toutefois, il convient de reconnaître qu'en deux ans et demi, beaucoup d'actions en faveur du redressement économique du pays, ont été engagés.
Notre pays peut aujourd'hui se prévaloir de disposer d'une signature de qualité bien supérieure qu'il n'en avait il y a quelques années. Le résultat est qu'aujourd'hui beaucoup de bailleurs de fonds sont prêts à venir investir dans le pays.
Notre réseau routier, qui était en ruine totale, il y a quelques années, est aujourd'hui en chantier. Des milliers de kilomètres de routes ont été faits ou refaits, et d'autres sont en cours de réfection sur le territoire national.
Aujourd'hui - je remercie Allah, Le Tout-Puissant - depuis que je suis à la tête de l'Etat, les fonctionnaires n'accusent aucun mois de retard ; nous comptons maintenir ce droit retrouvé. En contrepartie, nos fonctionnaires doivent savoir que l'Etat fait montre de beaucoup de sacrifices pour honorer son engagement vis-vis d'eux. Nous exigeons de leur part, plus d'engagement et plus de responsabilité dans la réalisation de leurs missions.
Mesdames, Messieurs,
Pour la suite de mon mandat, l'action de l'Etat se reflétera d'avantage à travers la stabilité et la solidité de ses institutions qui garantiront l'Etat de Droit, la stabilité sociale, la promotion d'un dialogue politique de qualité et un fort sentiment d'appartenance à la Nation.
Je reste convaincu que la qualité de "la gouvernance" constitue par ailleurs, un préalable à l'attractivité de notre pays. Dans un environnement globalisé, elle constitue un facteur majeur et déterminant pour tout investisseur potentiel.
Ainsi, au niveau institutionnel, la bonne gouvernance requiert d'une part, la consolidation des règles de l'Etat de Droit, la modernisation de l'Administration, mais aussi, la promotion du développement local, de la décentralisation et de la participation citoyenne.
Nous continuerons également les efforts déjà engagés, avec l'appui et l'aide de nos partenaires internationaux, pour moderniser notre gouvernance économique.
Cela requiert évidemment un assainissement du cadre macro-économique à travers une gestion rigoureuse des finances publiques, la standardisation aux normes internationales de l'environnement des affaires et une politique dynamique d'appui aux PME tout en facilitant leur accès aux services financiers.
Le Gouvernement va intensifier ses efforts de mobilisation des compétences et des ressources de nos compatriotes vivant à l'étranger au service du développement de notre pays.
Dans cet esprit, je tiens à saluer les travaux engagés par la Banque Centrale en vue de mettre en œuvre, des instruments financiers de collecte d'une épargne additionnelle de notre diaspora pour soutenir les investissements créateurs de richesse. Je demande à nos partenaires au développement d'accompagner cette initiative qui requiert mon soutien et celui de mon gouvernement.
En effet, l'Etat a besoin de financement additionnel pour soutenir les infrastructures de bases. De même, les Banques et les entreprises ont besoin de ressources longues et stables pour financer les investissements créateurs de richesse.
C'est pourquoi je lance un appel à toutes les initiatives pour que la manne financière qui arrive chaque année dans notre pays, soit à travers notre diaspora ou à travers l'aide publique au développement, puisse trouver l'offre de biens nécessaires en vue de satisfaire les besoins de notre population.
Nous allons aussi continuer à œuvrer pour le développement du Capital humain qui doit permettre l'offre d'une éducation afin de favoriser une ascension sociale équitable et avoir une population mieux formée.
Par ailleurs, je réaffirme solennellement que la lutte contre le chômage des jeunes est une priorité nationale, car il n'y a pas pire situation que celle d'un jeune qui déploie tant d'efforts pour réussir et qui, au terme de sa formation, subit chaque matin, le effets néfastes du chômage avec et ce qu'ils engendrent pour lui-même, sa famille et naturellement pour le pays.
Mesdames, Messieurs,
Les déséquilibres budgétaires ont été inversés grâce à une performance adéquate de collecte de revenus et une augmentation de recettes non fiscales, notamment celles liées au programme de la citoyenneté économique.
Je tiens d'ailleurs à ce propos, à renouveler mes remerciements appuyés aux autorités de la Banque Centrale et au Vice-président en charge des finances, pour avoir sécurisé les flux financiers liés à ces fonds, depuis juillet 2011 et qui ont servi notamment à financer une partie de nos infrastructures, à payer d'importantes dettes de nos entreprises publique et à acheter des actifs de l'Etat. Ma volonté a été la transparence et les réalisations que nous constatons sont le résultat de cette transparence.
Mon engagement de tous les jours et de celui de mon gouvernement est de relever le grand défi du développement des nos infrastructures de base (transport, énergie et télécommunications, entre autres) afin de favoriser sur l'ensemble de nos îles, des pôles économiques de croissance, reliés par des infrastructures stratégiques de qualité.
En effet, notre pays doit résolument relever le pari de passer d'une économie de rente reposant sur une production agricole de subsistance, vers une économie à valeur ajoutée et diversifiée.
Cette démarche constitue à mon sens un saut qualitatif majeur dans la gouvernance publique afin d'accompagner notre pays aux grandes mutations économiques du moment.
Mesdames Messieurs,
Avant de conclure mon propos, je voudrais vous inviter à prier pour la préservation et la consolidation de la paix dans notre pays, la cohésion nationale et la stabilité de nos institutions républicaines et pour la paix dans notre région et dans le monde.
En effet, l'Unité du pays, la préservation de l'Etat de droit et le respect de la législation nationale sont des conditions nécessaires pour le développement de notre archipel.
Nous ne devons pas tergiverser dès lors qu'il s'agit d'affirmer notre engagement et notre adhésion pour la crédibilité de toutes nos actions publiques. C'est ainsi, à mon avis, que nous pouvons compter sur la solidarité internationale.
Vive la République,
Vive l'Union des Comores,
Vive la solidarité internationale,
Je vous remercie
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