Un article de la NATION une vraie démonstration d'une situation que la Communauté Internationale ne veut pas reconnaître A force d...
Un article de la NATION une vraie démonstration d'une situation que la Communauté Internationale ne veut pas reconnaître
A force de subir les contrecoups d'une existence soumise aux mauvais traitements des réalités quotidiennes, la population de l'île n'a plus aucune envie de réagir de manière intelligente.
Une telle attitude défaitiste est visible dans toutes les couches de la société malgache. Les ondes de choc des échos médiatisés de l'insécurité ambiante et l'érosion du pouvoir d'achat qui, jour après jour, se détériore un peu plus, perturbent énormément ce qui reste de résistance au découragement en perpétuel évolution dans la tête de chacun.
Comment pouvez-vous encore imaginer qu'après les séries de douches froides des mauvaises nouvelles d'un quotidien truffées pratiquement de morts d'homme, de casses sanglantes et les promesses fallacieuses des beaux parleurs de la politique politicienne, l'état d'esprit de la population puisse encore tenir le coup ?
A un rythme de plus en plus alarmant, le nombre d'individus qui passent de vie à trépas dans la rue, sur un trottoir ou même devant le portail d'un grand hôpital de la capitale donne froid dans le dos… Dans la plupart des cas, ces corps gisant par-ci par là, ont ceci de commun : ils appartiennent presque tous à la couche la plus démunie de la société et meurent à petit feu à cause de la faim et faute d'avoir goûté à repas digne de ce nom depuis plusieurs jours.
Les conditions climatiques changeantes ne font que favoriser une lente agonie qui se termine par un macabre et poignant spectacle qui, malheureusement n'impressionne presque plus les passants… Les colonnes des journaux sont pleines de ces faits divers terrifiants qui relatent les sorts injustes de ces pères de famille, d'une maisonnée entière ou d'un inconnu que la mort violente avait mis face à face avec des agresseurs cruels. Pas du tout satisfaits d'avoir réussi leurs coups en pillant et dévalisant les victimes, les malfaiteurs tuent et violent sans pitié. S'il arrive parfois que les personnes agressées parviennent à opposer une certaine résistance, il est rare que les indésirables visiteurs ratent leurs méfaits.
Un peu partout dans les régions de l'île, les bilans impressionnants des attaques à mains armées, les crimes de sang suivis de vol et d'actes de banditisme incroyables terrorisent les braves gens. Les méthodes d'action et les armements dont disposent ces bandes organisées, découragent les paysans, les éleveurs de bestiaux sans défense devant des individus dotés de fusils d'assaut et d'armes de poing qu'on ne trouve normalement que dans les magasins d'armes des forces de l'ordre. Les étuis et les douilles de munitions trouvés sur les théâtres des exploits méprisables de ces dahalo indiquent les lieux de leur provenance. Mais jusqu'à ce jour personne n'est pas à remonter la filière de leur acheminement vers les truands… Et les enquêtes piétinent puis passent à la trappe ou sous les piles des dossiers en instance dans quelques placards oubliés. Le drame reste et demeure surtout l'inertie d'une administration judiciaire perturbée par les mauvaises manières de servir de quelques fonctionnaires hautement sensibles aux liasses des billets de banques capables de faire changer d'avis l'intime conviction d'un juge qui trouve dans les textes des lois des motifs valables pour assurer la liberté à des criminels récidivistes, des receleurs et des commanditaires très influents soutenus en douce par des hommes politiques très hauts placés. Sous la pression des justiciables pas comme les autres aux bras longs, les magistrats les plus honnêtes perdent le contrôle des procédures par le jeu des contrôles hiérarchiques de la chancellerie au niveau des parquets et parfois aussi au cours des audiences des juges de siège. Les vices de procédure calculés et voulus deviennent alors pratiques courantes parmi les enquêteurs qui savent trop bien que quelle que soit leur détermination à bien s'acquitter de leurs obligations de gendarmes ou de policiers, les présumés suspects et les accusés ont souvent le dernier mot, par la force des choses découlant des interventions. Bref, c'est la résignation et la routine qui prévalent au sein de l'Administration en général.
En cette période où l'histoire entame et négocie laborieusement un virage que tous espèrent salutaire, l'opinion est unanime pour rêver de l'avènement d'un système étatique dirigé par un homme d'Etat, un vrai, élu au suffrage universel. La population souhaite le miracle d'un Chef d'Etat capable de mettre de l'ordre dans tout cet environnement chaotique et dominé par un désordre institutionnel inimaginable. Certaines personnes mêmes n'hésitent pas à croire à la nécessité du recours à un homme à poigne qui n'a pas peur de prendre des mesures bénéfiques, même impopulaires. C'est tout juste si les gens ne prient pas le ciel pour que le prochain Président de la République ne porte pas l'habit d'un vrai révolutionnaire justicier… un peu dictateur sur les bords. Qui a dit déjà que le peuple n'a que le dirigeant qu'il mérite ?