Pétroliers et gérants de stations services des départements d'outre-mer, qui vont fermer leurs entreprises à partir de minuit mercredi,...
Pétroliers et gérants de stations services des départements d'outre-mer, qui vont fermer leurs entreprises à partir de minuit mercredi, ont entamé un bras de fer avec le gouvernement qui entend réguler cette filière très lucrative.
L'annonce mardi soir de l'intersyndicale des gérants, après avoir quitté des discussions à Bercy, qu'ils allaient fermer les stations pour "une durée illimitée" a provoqué une ruée des automobilistes vers les pompes en Martinique, Guadeloupe, Guyane ainsi qu'à La Réunion, parfois en présence des forces de l'ordre.
A Mayotte, les sept stations ont décidé mercredi après-midi de se joindre au mouvement, déclenchant le même réflexe des habitants, avec son cortège d'embouteillages.
Les gérants avaient déjà utilisé cette arme par deux fois en décembre pour tenter d'empêcher la publication des décrets Lurel, destinés à réduire les marges jugées trop élevées des compagnies pétrolières dans ces marchés captifs.
Ces dernières menacent les gérants de retrouver à leurs dépens les marges qui leur seraient rognées en amont. Employeurs d'environ 3.600 pompistes, ces gérants craignent de devoir licencier ou de perdre leur contrat de gérance, et montent donc en première ligne, alors qu'ils ne sont pas directement concernés par les décrets.
Maintenant il s'agit pour eux de peser avec la manière forte sur les négociations des arrêtés de méthode de ces décrets, qui devaient initialement être publiés le 1er février.
Les ministères impliqués (Economie, Ecologie et Outre-mer) "veulent faire passer leurs arrêtés par la force", avait dénoncé mardi soir Patrick Collé, porte-parole de l'intersyndicale, qui en "appelle à Matignon" et accuse le gouvernement de "foutre le feu dans ces départements".
Les représentants des gérants sont repartis dans leur département respectif et pour l'instant aucune date de revoyure n'a été fixée.
"La situation de blocage est le résultat de la méthode de Victorin Lurel qui ne veut pas mener une vraie concertation", a déclaré à l'AFP une source chez les pétroliers.
A la sortie du Conseil des ministres, le ministre des Outre-mer a riposté, accusant les gérants de "faire dans le dilatoire".
"Ils nous redemandent, dans un jeu qu'ils sont seuls à maitriser avec les pétroliers, à reprendre d'une main ce qu'ils auront dû concéder. Comment voulez vous que le gouvernement accepte cela !", a déclaré M. Lurel à Outre-mer 1ère.
Il "rappelle que dans les deux océans au total, c'est 100 millions de profits: on leur prend 13 millions et on leur demande de justifier les frais". Pour lui, l'objectif des pétroliers est de "vider les décrets de toute substance".
"Dans la lutte contre la vie chère, on fait mine de croire que toute la filière est en danger. Ce n'est pas vrai! Que faire: mettre un genou à terre, renoncer au décret et dire qu'il ya des Etats dans l'Etat ? Ce n'est pas ma conception ni celle du gouvernement", a affirmé M. Lurel.
Il a de nouveau reçu l'appui de 24 parlementaires ultramarins, de gauche mais aussi du centre, qui appellent le gouvernement "à ne pas céder au nouveau chantage de la filière carburant".
Ces 18 députés et 6 sénateurs estiment aussi que les gérants "doivent cesser de se laisser manipuler par les compagnies pétrolières qui les utilisent pour défendre leur seule rente de situation au détriment du consommateur et des économies ultramarines".
Pour l'heure, la prise d'assaut des pompes a déjà des répercussions: à La Réunion "environ 60 à 70% des stations service étaient déjà à sec" mercredi, selon Goulamraza Akbaraly, secrétaire du Syndicat réunionnais des exploitants des stations services (SRESS).
Le vrai test sera de voir si les stations services sont effectivement fermées ou non jeudi. En Guyane, par exemple, la présidente du groupement des gérants, Sylvie Désert, a voulu rassurer la population: "Il n'y a pas, a-t-elle dit, d'inquiétude à avoir. Tant que nous serons approvisionnés nous resterons ouverts".
En Martinique, Steeve Victoire, le porte-parole local, n'a pas voulu dire si le mouvement serait très suivi ou non sur l'île, mais selon lui "qu'il y ait 3 ou 4 stations en grève, ce n'est pas ça le problème aujourd'hui".
Par Sophie LAUTIER avec les correspondants en Outre-mer - Fort-de-France (France) (AFP)
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
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L'annonce mardi soir de l'intersyndicale des gérants, après avoir quitté des discussions à Bercy, qu'ils allaient fermer les stations pour "une durée illimitée" a provoqué une ruée des automobilistes vers les pompes en Martinique, Guadeloupe, Guyane ainsi qu'à La Réunion, parfois en présence des forces de l'ordre.
A Mayotte, les sept stations ont décidé mercredi après-midi de se joindre au mouvement, déclenchant le même réflexe des habitants, avec son cortège d'embouteillages.
Les gérants avaient déjà utilisé cette arme par deux fois en décembre pour tenter d'empêcher la publication des décrets Lurel, destinés à réduire les marges jugées trop élevées des compagnies pétrolières dans ces marchés captifs.
Ces dernières menacent les gérants de retrouver à leurs dépens les marges qui leur seraient rognées en amont. Employeurs d'environ 3.600 pompistes, ces gérants craignent de devoir licencier ou de perdre leur contrat de gérance, et montent donc en première ligne, alors qu'ils ne sont pas directement concernés par les décrets.
Maintenant il s'agit pour eux de peser avec la manière forte sur les négociations des arrêtés de méthode de ces décrets, qui devaient initialement être publiés le 1er février.
Les ministères impliqués (Economie, Ecologie et Outre-mer) "veulent faire passer leurs arrêtés par la force", avait dénoncé mardi soir Patrick Collé, porte-parole de l'intersyndicale, qui en "appelle à Matignon" et accuse le gouvernement de "foutre le feu dans ces départements".
Le vrai test jeudi
Les représentants des gérants sont repartis dans leur département respectif et pour l'instant aucune date de revoyure n'a été fixée.
"La situation de blocage est le résultat de la méthode de Victorin Lurel qui ne veut pas mener une vraie concertation", a déclaré à l'AFP une source chez les pétroliers.
A la sortie du Conseil des ministres, le ministre des Outre-mer a riposté, accusant les gérants de "faire dans le dilatoire".
"Ils nous redemandent, dans un jeu qu'ils sont seuls à maitriser avec les pétroliers, à reprendre d'une main ce qu'ils auront dû concéder. Comment voulez vous que le gouvernement accepte cela !", a déclaré M. Lurel à Outre-mer 1ère.
Il "rappelle que dans les deux océans au total, c'est 100 millions de profits: on leur prend 13 millions et on leur demande de justifier les frais". Pour lui, l'objectif des pétroliers est de "vider les décrets de toute substance".
"Dans la lutte contre la vie chère, on fait mine de croire que toute la filière est en danger. Ce n'est pas vrai! Que faire: mettre un genou à terre, renoncer au décret et dire qu'il ya des Etats dans l'Etat ? Ce n'est pas ma conception ni celle du gouvernement", a affirmé M. Lurel.
Il a de nouveau reçu l'appui de 24 parlementaires ultramarins, de gauche mais aussi du centre, qui appellent le gouvernement "à ne pas céder au nouveau chantage de la filière carburant".
Ces 18 députés et 6 sénateurs estiment aussi que les gérants "doivent cesser de se laisser manipuler par les compagnies pétrolières qui les utilisent pour défendre leur seule rente de situation au détriment du consommateur et des économies ultramarines".
Pour l'heure, la prise d'assaut des pompes a déjà des répercussions: à La Réunion "environ 60 à 70% des stations service étaient déjà à sec" mercredi, selon Goulamraza Akbaraly, secrétaire du Syndicat réunionnais des exploitants des stations services (SRESS).
Le vrai test sera de voir si les stations services sont effectivement fermées ou non jeudi. En Guyane, par exemple, la présidente du groupement des gérants, Sylvie Désert, a voulu rassurer la population: "Il n'y a pas, a-t-elle dit, d'inquiétude à avoir. Tant que nous serons approvisionnés nous resterons ouverts".
En Martinique, Steeve Victoire, le porte-parole local, n'a pas voulu dire si le mouvement serait très suivi ou non sur l'île, mais selon lui "qu'il y ait 3 ou 4 stations en grève, ce n'est pas ça le problème aujourd'hui".
Par Sophie LAUTIER avec les correspondants en Outre-mer - Fort-de-France (France) (AFP)
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