Blabla et reblabla de fin d’année, et incontinence verbale gouvernementale. En fin d’année, Saïd Mohamed Ali Saïd, « Premier ministr...
Blabla et reblabla de fin d’année, et incontinence verbale gouvernementale.
En fin d’année, Saïd Mohamed Ali Saïd, «Premier ministre» putatif caricaturalement affublé du titre de secrétaire général du gouvernemental, a tout d’un crotale, incapable qu’il est de fermer un instant sa bouche et de se taire, mais surtout incapable de dire une chose qui relèverait de l’intelligence et de l’utilité. Il ne sait faire que parler, reparler et encore parler, le tout pour dire des blablas et des blablas. Car, personne ne lui connaît et ne lui reconnaît une compétence quelconque pour diriger un poulailler, et à plus forte raison un gouvernement dans un pays qui se situerait loin de la République du film «Sa Majesté des mouches» de Peter Brook. Pourquoi ne se trouve-t-il personne pour dire à cet individu de se taire et d’aller faire ce qu’il peut faire, loin des affaires du gouvernement? Il insupporte beaucoup de gens. Des gens ne veulent pas voir sa petite tête de crotale, et il doit le savoir. On doit d’ailleurs se poser la question de savoir pourquoi là où on attend de l’action et des résultats, il ramène sa fraise pour parler chiffons, alors que le régime politique qui l’a sorti de l’anonymat est à mi-mandat.
Dimanche 15 décembre 2013, à l’issue d’un séminaire gouvernemental de 2 jours, il a fait dans l’autosatisfaction et l’autoglorification pendant que les Comoriens s’enfoncent dans la misère. Il ose soutenir: «Je note avec satisfaction la collaboration et l’effort collectif des départements ministériels et des Commissaires insulaires pour l’élaboration des documents sectoriels». L’imbécile! Qu’est-ce que les Comoriens ont à foutre de «documents sectoriels» alors qu’ils veulent de la nourriture, de l’eau, de l’électricité et du téléphone comme dans tout pays civilisé? Le crotale mohélien s’enfonce dans le ridicule en annonçant comme si cela allait intéresser les Comoriens, que le séminaire gouvernemental du vendredi 13 au dimanche 15 novembre 2013 se caractérise par «la qualité du travail accompli». Où va-t-il chercher ces imbécilités? Il s’est arrangé pour attribuer du 20/20 au gouvernement sur tous les secteurs.
Citons ses appréciations secteur par secteur: 20/20 au ministère de Nourdine Bourhane, qui aurait réhabilité 65 km de routes, des Palais présidentiels inutiles et des salles de classe dont on ne connaît aucune. 20/20 pour le ministère de Mohamed Ali Soilihi, qui a réalisé «la rationalisation du système fiscal et le diagnostic sur la gestion des finances publiques». Le bandit galeux! 20/20 pour le ministère d’Elanrif Saïd Hassane pour les «papiers» signés en 2010 entre les Comores et la France, pour l’achat d’un nouveau local pour l’Ambassade des Comores en Égypte, et pour «la disposition d’un profil migratoire par l’État comorien». Il nous parle également de «la commercialisation du réseau 3G», alors que téléphone et Internet n’existent pas aux Comores, du moins selon les normes admises dans les pays civilisés.
Bêtise pour bêtise, s’agissant du ministère de la Marraine du gouvernement, l’inimitable Sitti Kassim, radoteuse du mercredi après le conseil des ministres, Saïd Mohamed Ali Saïd ne nous parle pas de réalisations, mais de paperasses, et attribue, là aussi, un 20/20, avec félicitations des membres du jury: «L’organisation des Assises nationales sur la Lutte contre le Travail des Enfants, la validation du document sur la politique nationale de l’emploi, l’adoption de la loi d’orientation sur la formation professionnelle et technique, la mise en place de la Caisse nationale de Prévoyance sociale et la construction des locaux au Marché de Fomboni». Bien évidemment, on s’en fout! Alors que l’Hôpital El-Manrouf de Moroni, la référence suprême en matière médicale et sanitaire, est foutu, l’aboyeur du gouvernement décerne un 20/20 au ministère de la Santé. Refusant systématiquement de parler réalisations pour ne s’occuper que des chiffons, quand il aborde le ministère honni de la «Justice» et de la Fonction publique, abandonnant toute précaution de langage, il lui attribue un 20/20 pour «l’organisation de deux séminaires de haut niveau sur la réforme de la Fonction publique, l’élaboration et validation par le conseil des ministres du Code pénal et Code de Procédure pénale, l’organisation réussie du Hadj, la distribution des subventions destinées aux écoles coraniques et le renforcement des capacités des agents pénitentiaires sur les droits».
20/20 pour le ministre de l’Éducation nationale. 20/20 pour le ministère d’Abdou Nassur Madi qui, pourtant, est incapable de faire parvenir l’électricité ne serait-ce que jusqu’à la Présidence de la République. On est mort de rire. 20/20 également pour le ministère du trabendo des passeports et de la censure. C’est le gouvernement du 20/20 partout, sur toutes les matières. À ce rythme, le «Mohélien» Barack Obama va bientôt quitter la Maison-Blanche pour diriger le «pays de ses ancêtres», les Comores, et non le Kenya.
Ce qui est encore plus indécent dans tout ça, c’est que l’inégalable Abou Oubeidi Mzé Chei, à qui on prête des ambitions présidentielles pour 2016, est dans la même voie que le Mohélien Saïd Mohamed Ali Saïd, par une omniprésence médiatique plus qu’agaçante, par sa politique de la bouche constamment ouverte, par la prédilection pour les discours creux et souvent revêtus de la crème mensongère de la technocratie. Alors que les Comores s’enfoncent de plus en plus dans la pauvreté et la paupérisation, le candidat Abou Oubeidi Mzé Chei nous apprend doctement que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a fait aux Comores l’honneur d’une validation de la 6ème et dernière tranche revue de l’accord de Facilité élargie de crédit, remontant à juin 2009. À en croire Abou Oubeidi Mzé Chei, candidat à l’élection présidentielle de 2016, cela va permettre de relancer la croissance économique aux Comores et de lutter contre la pauvreté. Si ces gens-là pouvaient se taire au lieu de débiter des fadaises en public…
Comme il cache bien son jeu avant de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, l’homme Abou Oubeidi Mzé Chei, vante les mérites du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, mais le fait très mal en ayant recours à l’expression à «cause de…» au lieu de «grâce à…»: «Si nous avons réussi ce programme, c’est surtout à cause de l’implication du Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Il était la cheville ouvrière du programme, en se montrant disponible dans les travaux, avec ses collaborateurs et techniciens». D’accord, d’accord. Mais, quand vous présenterez votre candidature présidentielle en 2016, nous ne voudrions pas vous entendre dire du mal du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, sur lequel vous jetez des jasmins aujourd’hui. On vous sortira vos propos actuels et, ne dites pas comme tout politicien de pacotille: «Mes propos ont été sortis de leur contexte».
On l’aura compris: la fin de l’année s’approche, et le gouvernement ne sait que faire, si ce n’est faire des discours décousus destinés à présenter le bilan le plus glorieux d’un régime politique sans boussole, ni âme, ni cœur, mais qui vaut tout de mieux que celui d’Ahmed Sambi car les Comores ne vivent plus sous le flot des mensonges programmatiques et des promesses qui ne seront jamais tenues. «La lutte contre la corruption» nous suffit.
Le régime politique d’Ikililou Dhoinine est à mi-mandat. On ne voit pas ce qu’il a réalisé. Le discours d’autoglorification et d’autosatisfaction fait son chemin, mais les Comoriens ne sont pas dupes. Plus les mois passent, plus les Comoriens sont convaincus qu’on les conduit dans une direction qui ne sera jamais la bonne. Pour tout dire, les carottes sont cuites pour ce régime politique critiqué même par les anciens alliés et même par les plus modérés de tous les Comoriens. Faire des séminaires gouvernementaux pour dire que «tout va bien» enfonce le pays dans la médiocrité, empêchant toute forme d’autocritique.
Mais, on nous dit que l’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma est arrivé aux Comores, où il brille de 1000 feux. Espérons qu’il profitera de son séjour au pays pour apprendre aux autorités locales les méthodes de gouvernance qu’il aurait apprises lors de ses pérégrinations entre Amsterdam, Bruxelles, Paris, Bagnolet, Montreuil et Torcy. Les Comores ont vraiment de la chance de pouvoir compter sur ce Grand Homme qui, avant de quitter Paris pour Moroni, a appelé tous les Comoriens de France pour leur faire part de son mémorable voyage. Son retour en Europe est très attendu car le Vieux Continent ne se porte pas bien quand il n’y est pas. Le Grand Homme!
Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 19 décembre 2013.