L’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma et le pantalon de Dassoukine. «Mon cousin, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Ali Saïd Mdahoma ...
L’Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma et le pantalon de Dassoukine.
«Mon cousin, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Ali Saïd Mdahoma n’aime que deux types de personnes: celles qui ont pitié de lui et celles qui lui attribuent une grandeur proche de celle de Dieu». Celui qui s’exprime ainsi, Mohamed Ali Ridhoi, connaît bien Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur-Dieu, et pour cause: il est son cousin et a grandi avec lui. Si on avait envie de mettre sa petite remarque assassine et perfide sur le compte de la malveillance, on s’en ravise, tant notre homme, l’Ambassadeur-Dieu, a multiplié les appels téléphoniques en France et vers la France, les Comores et même le Maroc, pour alerter même des gamins à qui il a acheté un jour un cahier, pour se plaindre et larmoyer, répétant à l’envi sa pleurnicherie fétiche: «Il n’aime personne. Sur son site, il s’acharne contre moi, contre ma famille et contre toute personne qui travaille pour le développement des Comores. C’est un salopard, un bâtard, un aigri, un demeuré». Mais, quand on lui demande de citer un seul acte commis pour favoriser le développement des Comores par ceux dont il plaint le sort, il se réfugie derrière son silence. Il se ferme comme les huîtres de Komoédjou, à Djoiezi.
Or, Ali Saïd Mdahoma a mieux à faire que de passer son temps accroché au téléphone et pleurnicher: il doit lire de toute urgence un livre, le recueil de 9 nouvelles du surdoué Fouad Laroui: L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine, Éditions Julliard, Paris, 2012 (167 p.). Dans une nouvelle décapante et caustique, Dassoukine, diplomate marocain, arrive à Bruxelles (tiens, tiens), où il doit négocier un accord de fourniture de blé bon marché par l’Union européenne au Maroc, où le blé est la base de l’alimentation (pain). Mais, la veille de sa réunion à la Commission européenne, on lui vole son unique pantalon! Comme les magasins étaient fermés, il se rendit chez un fripier, mais qui n’avait qu’un seul pantalon à sa taille. Il s’agissait d’un «pantalon de golf, l’œuvre d’un tailleur fou, le harnachement d’un clown», une sorte de pantalon aux couleurs fanées, «du jaune, du caca d’oie, du vert évanescent, de la terre d’ombre brûlée, des losanges rouges en surimpression». C’est habillé de cette chose étrange que Dassoukine se présenta à la Commission européenne, où on eut pitié de lui, et on accorda du blé gratuit au Maroc, au titre de l’aide aux pays du Tiers-Monde.
Notre Ambassadeur-Dieu à nous doit lire cette nouvelle car, pour en faire trop, il en fait trop. Accrédité à Bruxelles, il est à Paris chaque week-end, pour encombrer le bureau de l’Ambassadeur en place, pour envahir ceux des conseillers, pour pleurnicher dans les couloirs, pour médire devant l’entrée, pour maugréer chez les Comoriens qui viennent du travail et qui, fatigués, ont envie de dormir.
En diplomatie, cela ne se fait pas, et les raisons l’expliquant sont légion. En effet, il est défini aux diplomates étrangers un périmètre autour de la capitale de leur accréditation, périmètre au-delà duquel ils ne peuvent aller, pour des raisons de sécurité. En plus, chaque fois qu’un Ambassadeur doit quitter la capitale de son accréditation, il doit en avertir les autorités de l’État accréditaire. Or, soit le ministère belge des Affaires étrangères et la Commission européenne croulent sous le poids de son courrier signalant ses divagations à Paris, Montreuil, Bagnolet et Torcy, soit il viole les Conventions internationales, en ne signalant pas ses sorties de territoire. Une fois, un Ambassadeur des Comores à Paris se rendant en voiture au Maroc avec toute sa famille avait été refoulé vers Paris par l’Espagne, qui n’était pas au courant de son escapade et qui ne pouvait assurer sa sécurité. De plus, lors de ses errances européennes, l’Ambassadeur-Dieu de la République de Kalakuta bis ne prend pas le Thalys, le train qui relie Paris à Bruxelles, mais se promène, bien enfoncé dans les sièges en cuir d’une grosse voiture diplomatique, aux frais d’un État comorien plus que jamais appauvri et mis en coupe en réglée par les proches du chef de l’État, le cousin maternel de Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur-Dieu.
Samedi 23 mars 2013, tous ceux qui l’ont vu au Maoulid organisé par les Mohéliens à Neuilly-sur-Marne, en Région parisienne, s’interrogent encore sur ses divagations à Paris, chaque week-end. Depuis, il a accéléré le rythmes de son «vagabondage diplomatique», pour reprendre le mot d’un bon diplomate comorien. Certes, il jouit de puissantes protections familiales à Beït-Salam, mais tout de même. S’il ne fait pas attention, il se fera voler jusqu’à son pantalon, comme Dassoukine.
Chaque fois que cousin Ikililou Dhoinine est de passage à Paris, il s’y invite. C’est une première dans les annales de la diplomatie car aucun État n’a deux Ambassadeurs en même temps dans la même capitale. C’est pour ne rien faire qu’il s’invite à Paris quand cousin Ikililou Dhoinine y séjourne. Susceptible et complexé comme un pou, il ne supporte pas la critique, qu’il qualifie d’injures, et perd facilement les pédales. Quand je lui fais remarquer qu’il est accrédité à Bruxelles et non à Paris, il publie un tract dans lequel il m’accuse d’être homosexuel (si je le suis, c’est donc avec lui que je dois coucher) et, comme il est né dans une richesse éblouissante de milliardaires, il écrit sur le même tract que mon père est mort dans une vedette parce que ma famille n’avait pas les moyens de lui payer un billet d’avion. Il écrit également que c’est par «Badri» qu’on m’a chassé des Comores, alors que son père n’est pas retourné chez lui, à la Grande-Comore, depuis plus de 60 ans, sans que personne ne parle de «Badri» à son égard. Pour lui exprimer tout mon mépris, j’avais publié son tract dans son intégralité. Il essaya de porter plainte pour diffamation, alors que c’était qui diffamait. Aucun avocat ne le prend au téléphone après avoir écouté ses divagations et ses pleurnicheries une première fois.
Il nie être l’auteur des tracts injurieux à mon égard, alors qu’il a adressé ceux-ci à un blog dont l’administrateur l’a bien insulté au téléphone quand il a voulu l’impliquer dans ses enfantillages larmoyants. C’est un Ambassadeur, ça? L’heure des comptes sonnera.
On nous dit qu’il a «accordé» une interview bidon à Al Watwan, interview dans laquelle il crâne, notamment quand il dit que «désormais, les Comores font bonne figure». Un vrai diplomate dit qu’il n’a jamais entendu une phrase aussi stupide, et se demande pourquoi il dit ça, et pour dire quoi. Ce Djoiezien de France lance, en ce qui concerne le bonhomme: «À lire son interview insipide, on a l’impression qu’avant lui, la diplomatie comorienne n’existait pas et qu’il en est l’inventeur. Il donne l’impression que c’est lui qui a payé de ses propres deniers le local de l’Ambassade des Comores à Bruxelles et qui l’a équipé, toujours avec son argent à lui. La première décision que doit prendre le prochain Président de la République doit consister à chasser cet individu de la diplomatie comorienne, car on n’a jamais vu un diplomate qui injurie les gens en public et à l’étranger, et qui refuse que le peuple ait un droit de regard sur son activité, qui est étatique par définition. Il est la caricature du népotisme le plus méprisant».
J’ai une seule chose à dire l’ancien champion de lutte traditionnelle («Mréngué») devenu Ambassadeur-Dieu: «Rira bien qui rira le dernier».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 29 mars 2013. Mise à jour: Mercredi 4 décembre 2013.