Paradoxes d’une « lutte contre le terrorisme » basée sur l’hypocrisie et la cupidité. Quelle grandeur d’âme de la part des autorités co...
Paradoxes d’une «lutte contre le terrorisme» basée sur l’hypocrisie et la cupidité.
Quelle grandeur d’âme de la part des autorités comoriennes! Quel «professionnalisme»! On a presque envie de pleurer d’émotion, face à un tel étalage d’hypocrisie et d’insouciance, tous défauts que nos dignes dirigeants veulent revêtir du manteau de la compétence et de la maîtrise des enjeux de la «lutte contre le terrorisme». Or, à aucun niveau du pouvoir étatique comorien, on ne retrouve des autorités qui comprennent les dangers du terrorisme et les enjeux de la lutte contre ce fléau, qui met en danger tous les États, tous les systèmes politiques et toutes les populations, musulmanes comme non-musulmanes. Dès lors, tous les Comoriens sont très contents d’apprendre que depuis lundi 16 décembre 2013, une équipe du Centre africains d’Études et de Recherches sur le Terrorisme (CAERT) est en mission aux Comores, dans le but d’évaluer les actions comoriennes de «lutte contre le terrorisme international». Ce travail d’évaluation doit se faire sur la base du plan d’action élaboré par l’Union africaine (elle existe encore, celle-là?) en 2002. Quel gâchis et quelle hypocrisie!
Déjà, lors d’une précédente mission du CAERT aux Comores, il a été constaté que notre pays est complètement déconnecté des réalités mondiales du terrorisme et de la lutte contre ce danger mondial. Les insuffisances et dysfonctionnements constatés en la matière sont légion, et sont de nature humaine, normative, institutionnelle et technique. En d’autres termes, les Comores sont nues face à la menace terroriste, et c’est le cas de le dire car ce pays produit ses propres terroristes, qui faisaient la bise à Oussama Ben Laden. Comme les Comores ont le malheur d’être dirigées par des inconscients, un candidat à l’élection présidentielle de 2016 et un ancien ministre des Affaires étrangères aux dents très longues et aux folles ambitions ont été à la manœuvre pour faire séjourner Oussama Ben Laden, aux Comores, sous la présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim (1996-1998). Belle façon de «lutter contre le terrorisme».
Ah, les Africains! On comprend pourquoi ils sont à la traîne en matière de développement institutionnel, économique et social. Au lieu de former de vrais spécialistes de la lutte contre le terrorisme, que font-ils? Ils vont boire de la bière et manger des brochettes de viande à l’Hôtel Retaj, supposément pour animer des ateliers d’apprentissage des méthodes de lutte contre le terrorisme. C’est comme ça et avec ça que les Comores vont lutter contre des cinglés qui sont prêts à mourir à partir du moment où d’autres, des innocents, mourront avec eux? On devrait savoir qui finance ce genre de foutaises, car un séminaire dans un hôtel ne formera aucun Comorien à «la lutte contre le terrorisme».
On est plié de rire quand Idriss Mounir Lallali, Directeur adjoint du CAERT, se lance dans des péroraisons et dans des divagations stériles sur l’inexistence de menaces terroristes aux Comores, alors que le danger du pays en la matière ne consiste pas à subir des attaques des cinglés, mais à favoriser le terrorisme. Comme cet Idriss Mounir Lallali ne comprend rien sur la participation des Comores au terrorisme international, il refuse d’envisager la «citoyenneté économique» sous l’angle du fléau, alors que des données pertinentes sont là pour affirmer que les Comores ont vendu leurs passeports à des individus dont elles ne savent rien, et dont certains sont directement impliqués dans le terrorisme mondial et dans le trafic de drogue.
Au risque de soulever une guerre de civilisations, il faudra reconnaître que la «lutte contre le terrorisme» ne sera jamais une spécialité africaine, mais une affaire de pays occidentaux, et encore, car ceux-ci n’en maîtrisent même pas toutes les données. Alors, dans cette affaire, les doux rêveurs africains, avec leurs théories oiseuses, peuvent aller boire de la bière et du thé à l’Hôtel Retaj et attendre la prochaine vague d’attentats sanglants, d’assassinats de journalistes et de prises d’otages d’innocents.
Aujourd’hui, tous les terroristes de la Terre savent que les Comores vendent aveuglement et sans discernement leurs passeports au premier étranger venu. Naturellement, les terroristes se précipitent vers les points de vente de ces passeports tombés des nuages et de la pluie. De fait, apprendre d’un prétendu spécialiste de «lutte contre le terrorisme» travaillant au sein d’un prétendu centre de «lutte contre le terrorisme» se lancer dans des dissertations oiseuses et vaporeuses sur le fait que «la priorité est de savoir si ces documents n’ont pas été vendus à des terroristes ou à des criminels» a de quoi choquer. Qu’est-ce qu’il en sait, lui, avec ses théories vaseuses et poussiéreuses? Il n’a rien compris, le bougre.
Pour Jacques Foccart, qui connaissait les Comores du bout de ses doigts, «une menace qui vise plus spécifiquement les Comores vient des milieux islamistes, notamment d’un groupe basé au Kenya. Or, l’absence de réaction française ne se justifie pas par un manque de moyens. Les bacheliers comoriens qui veulent faire des études supérieures souhaitent tous, ou presque, aller à l’université de la Réunion. Ils sont deux cents ou deux cent cinquante par an. On leur donne quatre bourses. Résultat: les autres vont en Iran, en Arabie Saoudite ou dans les Émirats, où ils sont accueillis à bras ouverts. C’est du moins ainsi que je vois la situation»:Jacques Foccart: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome II, Fayard et Éditions Jeune Afrique, Paris, 1997, p. 440. Et c’est ainsi que les Fazul Abdullah Mohamed sont partis des Comores étudier la Médecine au Pakistan avant de se retrouver en train de s’entraîner à la Kalachnikov et de planifier des attentats à Nairobi, Dar-Es-Salam, Mogadiscio et ailleurs, et en train d’étendre du henné sur la barbe d’Oussama Ben Laden.
Sur place aux Comores, sous Azali Assoumani, et sous la pression de pays occidentaux, Hamada Madi Boléro a dû fermer des écoles coraniques directement liées à l’Iran et au radicalisme. Depuis, les intégristes lui en veulent à mort. Des locaux construits par l’Union européenne aux Comores ont été remis par Ahmed Sambi, alors Président, à la Fondation Ayatollah Khomeiny pour enseigner aux enfants la haine envers l’Occident et les Occidentaux. Le Caporal Bourhane Hamidou, lui-même candidat à l’élection présidentielle de 2016, constitue son «trésor de guerre» à partir de ses écoles coraniques directement financées par l’Iran. À Madagascar, Ahmed Sambi, exploitant la misère des étudiants comoriens, jette ceux-ci dans les mains de l’Iran, sans en envisager les conséquences désastreuses. Monsieur Idriss Mounir Lallali ne sait rien de tout ça et ne veut rien savoir. Il s’enferme dans la théorie.
Mais, il n’y a pas que les malheurs de la vente des passeports comoriens à des terroristes; il faut également tenir compte du fait que le Colonel Youssouf Idjihadi, chef d’état-major de l’AND, est trop occupé par la préparation de son Baccalauréat pour s’intéresser à la «lutte contre le terrorisme», pendant que le Lieutenant-colonel Rafick Abdallah Soilih, chef de la Gendarmerie, ne pense qu’à faire des photos avec les autorités étrangères pour les publier sur sa page Facebook, et se faire mousser auprès des gogos, crypto-sambistes, Bachi-bouzouks et maquignons. C’est avec de phénomènes pareils que les Comores vont «lutter contre le terrorisme international»? Tout ceci relève d’un burlesque grandguignolesque. C’est absurde. «Lutter contre le terrorisme» avec des guignols!
Et Hamada Madi Boléro dans tout ça? Il est entreprenant et convainquant, mais la «lutte contre le terrorisme» le dépasse. Il ne peut pas être spécialiste de tout ce qui touche l’État. Il vient de commettre une lourde erreur en jetant dans une poubelle nauséabonde le dossier de la candidature du Général Salimou Mohamed Amiri pour la direction de la Brigade de l’Afrique de l’Est, en favorisant ceux de péteux simples porteurs de stylos pissant l’encre qui ne savent rien et absolument rien des questions stratégiques dans une région du monde exposée au terrorisme international en permanence (le voisinage de la Somalie) et à une conflictualité qui a fait des centaines de milliers de morts. Et c’est avec des péteux habitués à s’asseoir dans des bureaux climatisés que le bon Hamada Madi Boléro veut sauver l’Afrique de l’Est des dangers du terrorisme et de la belligérance. De nombreux Comoriens seront soulagés le jour où Hamada Madi Boléro acceptera, enfin, de mettre son intelligence au service de sa carrière politique, qui n’attend que cette évolution majeure pour faire de lui un chef d’État.
Par ARM