Le Gouverneur Anissi Chamsidine a été interpellé à son domicile de Vouvouni Ngazidja quelques minutes après son retour à Moroni d...
Le Gouverneur Anissi Chamsidine a été interpellé à son domicile de Vouvouni Ngazidja quelques minutes après son retour à Moroni d'un voyage qu'il avait effectué en Tanzanie en vue de solutionner les problèmes de nos jeunes étudiants qui viennent d'être admis dans les universités tanzaniennes.
La DNST l'a demandé de se rendre au bureau du directeur de la DNST pour interrogation. Il a refusé d'obtempérer et est resté chez lui.
La raison de cette interpellation pourrait être le fait qu'il se soit rendu en Tanzanie à bord du jet privé du petit fils du prince Cheikh Jassem dont la fondation finance la construction de l'hôpital de Hombo qui porte son nom.
Le Prince Said avait atterrit à Hahaya avec un jet loué à Dar Salam pour amener à Anjouan une mission technique pour le contrôle des travaux. À Hahaya, la mission fut accueillie par des agents du MIREX. Le prince s'était soumis à toutes les formalités et avait payé tous les droits afférents. Ensuite, la mission a utilisé le jet pour se rendre à Anjouan en prenant avec eux le Gouverneur Anissi qui allait partir pour la Tanzanie et qui a du reporter son voyage pour accompagner la mission à Anjouan.
Une fois à Anjouan, la ministre du transport et le Directeur de l'aviation civile ont demandé à ce que l'avion retourne à Moroni pour pouvoir obtenir la clairance de départ pour la Tanzanie. Mais le chef de la mission a demandé à être autorisé à se rendre directement en Tanzanie sans revenir à Hahaya. Entretemps le Gouverneur Anissi avait informé le chef de l'état de la situation qui avait calmé le jeu l'après midi du samedi. Mais le dimanche le directeur de l'aviation civile et la ministre ont repris l'offensive en exigeant à ce que le jet se rende à Moroni sinon il ne doit pas quitter le territoire comorien. Mais la mission s'est obstiné de vouloir partir sans revenir à Hahaya. Ordre a été alors donné aux autorités de l'aéroport de bloquer l'avion par la force. La gendarmerie appelée pour l'exécution s'est réservée à ne pas agir car le Gouverneur était déjà à bord pour rattraper son agenda en Tanzanie.
C'est ainsi que le pays risque une déstabilisation politique à cause de réaction d'humeur. Les missions de COLAS affrètent souvent un avion privé pour se rendre de Madagascar à Anjouan sans que cela soit un scandale. Pourquoi cela aujourd'hui?
Par Paul-Charles Delapeyre