Une classe politique engluée dans le syndrome du boucher comorien. Il y aurait donc un «syndrome du boucher comorien». Où cet emmerdeur es...
Une classe politique engluée dans le syndrome du boucher comorien.
Il y aurait donc un «syndrome du boucher comorien». Où cet emmerdeur est-il encore parti chercher ça? Eh bien, le «syndrome du boucher comorien» fait partie de ces choses qui ne sont connues que des seuls initiés, ceux qui maîtrisent à fond les subtilités du shingazidja, la variante grande-comorienne de la langue comorienne. Et la classe politique comorienne s'y trouve engluée jusqu'au crâne. Explication: le boucher comorien, à force de dépecer le zébu et de poser sa main sur sa viande, il lui arriva un moment où l'envie d'y toucher est tellement forte qu'on dit de lui «Yé damou yi sihi ho Matsoni», «Le sang est descendu dans ses yeux». Là, il peut facilement se taillader les doigts, la main ou le bras en entier, prenant l'un de ses propres membres pour un morceau de viande provenant du zébu. Et s'il n'y a personne pour le lui faire comprendre et constater, il ne s'en rendra compte qu'après avoir fini son travail, quand il n'y aura plus de viande à découper et donc quand «il n'y aura plus de sang qui coule».
La classe politique comorienne est dans cet état d'esprit car ses membres confondent la viande du bœuf et leurs propres doigts, mains et bras tailladés, découpés. Les politiciens comoriens découpent tout, et cela jusqu'au moment où quelqu'un leur dit que le sang a tellement coulé qu'il ne coule plus. Autrement dit, la classe politique comorienne est dans une logique d'automutilation, du fait d'une absence de propositions sérieuses et crédibles, d'une incapacité à assurer une relève réelle et une alternance crédible dans le cas de certains acteurs et mouvements politiques, du refus d'écouter ceux qui constatent les dommages causés par le couteau du boucher sur les membres supérieurs, de l'inévitable et regrettable transhumance politique, synonyme de vagabondage idéologique et politique, puisque certains politiciens comoriens mangent à tous les râteliers, de la prédisposition donc de ces politiciens à vivre en hermaphrodites idéologiques et politiques, tout cela à un moment où «l'opposition» est «discrète» jusqu'à l'effacement total, et la Mouvance présidentielle en lambeaux, dans un état méconnaissable et pitoyable.
Pourtant, on gagne à connaître individuellement certains des politiciens comoriens, qui ne sont pas tous des mauvais bougres, de drôles de zèbres. Bon, les bougres, il y en a, mais il n'y a pas que les bougres. Soyons justes, à la fin. Soyons justes. En effet, quand on discute avec certains politiciens comoriens, on peut être agréablement surpris par la profondeur de leurs vues politiques, par la pertinence de leurs propos et de leurs analyses et par la sincérité de leur engagement politique. Ça ne concerne pas tous les politiciens comoriens, mais enfin… Le vrai problème qui se pose à ce niveau est que, les Comores étant les Comores, et donc la partie des «indésirables incompris», pour reprendre le mot joyeux et triste de l'un des membres de la hiérarchie militaire comorienne actuelle, le peuple poursuit de son cri de haine et de détestation, et frappe de sa malédiction même les plus méritoires des politiciens comoriens, sans aucune raison relevant de la rationalité et de la logique. «Je ne l'aime pas. C'est plus fort que moi».
Le Comorien n'a besoin d'aucune raison valable pour apprécier, aimer, accepter, rejeter et détester un politicien donné. C'est épidermique. En effet, bien souvent, le problème n'est pas politique, mais personnel ou personnalisé. La disparition des grands leaders politiques et la mort du leadership politique naturel au sein de la faune politique comorienne ont accéléré ce phénomène qui conduit au décret du «tous des pourris». Qu'un politicien comorien multiplie les actes devant le faire différencier des autres n'a aucun effet car les Comoriens ont décidé de ne pas l'aimer et de l'accuser de tous les maux de la terre, y compris de crétinisme. À Mohéli, plus le politicien a des qualités, plus il est considéré comme un idiot parfait. Ne citons pas de noms, car tout le monde connaît les appréciations populaires sur les uns et sur les autres. Nous ne parlons pas des vrais idiots finis, qui doivent leur émergence politique à l'avènement d'Ikililou Dhoinine, et dont l'horizon politique se limite au 26 mai 2016, mais parlons des vrais politiciens, frappés de malédiction populaire. Tout le monde les connaît.
Les politiciens comoriens eux-mêmes ne savent pas se mettre en valeur, et quand certains, comme Ahmed Sambi, prennent l'initiative de le faire, ils font dans le culte de la personnalité, et avec une telle agressivité et une telle violence que ça révulse et révolte.
De nombreux partis politiques comoriens sont de simples carcasses et carcans sans âme, ni consistance. Or, certains sont composés de cadres d'un niveau intellectuel et politique très intéressant et bien acceptable, mais sans que le peuple ne connaisse ces personnes en tant que membres de ces formations partisanes, dont on ne connaît que le chef, souvent par faute de démocratie interne. Et comme les partis politiques sont en plein syndrome du boucher comorien, ils font tout pour ignorer leur propre richesse humaine, jusqu'au jour où l'analyste politique de passage le leur signale abruptement, toujours à l'image de ce boucher qui se découpe les doigts, mains et bras sans s'en rendre compte. L'éclipse des «idiots utiles» (le mot est de Vladimir Oulianov Lénine) des partis politiques comoriens s'explique ainsi par la personnification très poussée de l'institution partisane par son Président, qui étouffe sciemment et jalousement tous les talents et compétences au sein de l'organisation politique.
Sur le plan des idées, les formations partisanes sont improductives car elles ne confient pas des responsabilités à leurs cadres. Elles ne se dotent pas d'un constitutionnaliste en chef, d'un chef économiste, d'un spécialiste de marketing politique et communication, d'un chef chargé des questions d'opinion et de médias, d'un chef de projet politique et de programme, d'un Président de la Commission des Investitures, etc. Ces organisations politiques sont figées dans un schéma classique qui ne comporte que le Président, le secrétaire général, le Trésorier, le Contrôleur (…), et cela ne suffit plus dans le monde politique moderne.
Aujourd'hui, les partis politiques comoriens sont frappés de discrédit et d'infamie. Ils ne se renouvellent pas et ne renouvellent pas leurs cadres. Le moindre débat interne est exclu ou provoque des psychodrames. Les bisbilles au sein de la CRC nous le rappellent de façon très dramatique. La plupart des partis politiques comoriens ne présentent pas d'alternatives en leur sein et au sein du corps politique, face à des appareils gouvernementaux rongés par le passéisme, l'immobilisme, la corruption et l'incompétence. Maître Saïd Larifou, Président du Parti RIDJA, soulève une problématique majeure, celle du défi du renouvellement des élites, et cela, non pas dans un processus de transition générationnelle, mais par l'apparition de nouvelles têtes en politique, quel que soit l'âge des uns et des autres. À ce sujet, il estime que le gouvernement du 13 juillet 2013 apporte un plus puisqu'il a fait émerger de nouvelles têtes, même sans expérience politique et gouvernementale. Il insiste donc sur la nouveauté des acteurs politiques, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes, mais qui ne sont pas usés par des années d'exercice stérile du pouvoir. Pour sa part, le Docteur Youssouf Saïd Soilihi, Président du Parti Djawabu, s'exprime ouvertement sur son remplacement à la tête de ce parti politique. Ce discours est nouveau, mais, sera-t-il suivi d'actes concrets?
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 23 décembre 2013.
Il y aurait donc un «syndrome du boucher comorien». Où cet emmerdeur est-il encore parti chercher ça? Eh bien, le «syndrome du boucher comorien» fait partie de ces choses qui ne sont connues que des seuls initiés, ceux qui maîtrisent à fond les subtilités du shingazidja, la variante grande-comorienne de la langue comorienne. Et la classe politique comorienne s'y trouve engluée jusqu'au crâne. Explication: le boucher comorien, à force de dépecer le zébu et de poser sa main sur sa viande, il lui arriva un moment où l'envie d'y toucher est tellement forte qu'on dit de lui «Yé damou yi sihi ho Matsoni», «Le sang est descendu dans ses yeux». Là, il peut facilement se taillader les doigts, la main ou le bras en entier, prenant l'un de ses propres membres pour un morceau de viande provenant du zébu. Et s'il n'y a personne pour le lui faire comprendre et constater, il ne s'en rendra compte qu'après avoir fini son travail, quand il n'y aura plus de viande à découper et donc quand «il n'y aura plus de sang qui coule».
La classe politique comorienne est dans cet état d'esprit car ses membres confondent la viande du bœuf et leurs propres doigts, mains et bras tailladés, découpés. Les politiciens comoriens découpent tout, et cela jusqu'au moment où quelqu'un leur dit que le sang a tellement coulé qu'il ne coule plus. Autrement dit, la classe politique comorienne est dans une logique d'automutilation, du fait d'une absence de propositions sérieuses et crédibles, d'une incapacité à assurer une relève réelle et une alternance crédible dans le cas de certains acteurs et mouvements politiques, du refus d'écouter ceux qui constatent les dommages causés par le couteau du boucher sur les membres supérieurs, de l'inévitable et regrettable transhumance politique, synonyme de vagabondage idéologique et politique, puisque certains politiciens comoriens mangent à tous les râteliers, de la prédisposition donc de ces politiciens à vivre en hermaphrodites idéologiques et politiques, tout cela à un moment où «l'opposition» est «discrète» jusqu'à l'effacement total, et la Mouvance présidentielle en lambeaux, dans un état méconnaissable et pitoyable.
Pourtant, on gagne à connaître individuellement certains des politiciens comoriens, qui ne sont pas tous des mauvais bougres, de drôles de zèbres. Bon, les bougres, il y en a, mais il n'y a pas que les bougres. Soyons justes, à la fin. Soyons justes. En effet, quand on discute avec certains politiciens comoriens, on peut être agréablement surpris par la profondeur de leurs vues politiques, par la pertinence de leurs propos et de leurs analyses et par la sincérité de leur engagement politique. Ça ne concerne pas tous les politiciens comoriens, mais enfin… Le vrai problème qui se pose à ce niveau est que, les Comores étant les Comores, et donc la partie des «indésirables incompris», pour reprendre le mot joyeux et triste de l'un des membres de la hiérarchie militaire comorienne actuelle, le peuple poursuit de son cri de haine et de détestation, et frappe de sa malédiction même les plus méritoires des politiciens comoriens, sans aucune raison relevant de la rationalité et de la logique. «Je ne l'aime pas. C'est plus fort que moi».
Le Comorien n'a besoin d'aucune raison valable pour apprécier, aimer, accepter, rejeter et détester un politicien donné. C'est épidermique. En effet, bien souvent, le problème n'est pas politique, mais personnel ou personnalisé. La disparition des grands leaders politiques et la mort du leadership politique naturel au sein de la faune politique comorienne ont accéléré ce phénomène qui conduit au décret du «tous des pourris». Qu'un politicien comorien multiplie les actes devant le faire différencier des autres n'a aucun effet car les Comoriens ont décidé de ne pas l'aimer et de l'accuser de tous les maux de la terre, y compris de crétinisme. À Mohéli, plus le politicien a des qualités, plus il est considéré comme un idiot parfait. Ne citons pas de noms, car tout le monde connaît les appréciations populaires sur les uns et sur les autres. Nous ne parlons pas des vrais idiots finis, qui doivent leur émergence politique à l'avènement d'Ikililou Dhoinine, et dont l'horizon politique se limite au 26 mai 2016, mais parlons des vrais politiciens, frappés de malédiction populaire. Tout le monde les connaît.
Les politiciens comoriens eux-mêmes ne savent pas se mettre en valeur, et quand certains, comme Ahmed Sambi, prennent l'initiative de le faire, ils font dans le culte de la personnalité, et avec une telle agressivité et une telle violence que ça révulse et révolte.
De nombreux partis politiques comoriens sont de simples carcasses et carcans sans âme, ni consistance. Or, certains sont composés de cadres d'un niveau intellectuel et politique très intéressant et bien acceptable, mais sans que le peuple ne connaisse ces personnes en tant que membres de ces formations partisanes, dont on ne connaît que le chef, souvent par faute de démocratie interne. Et comme les partis politiques sont en plein syndrome du boucher comorien, ils font tout pour ignorer leur propre richesse humaine, jusqu'au jour où l'analyste politique de passage le leur signale abruptement, toujours à l'image de ce boucher qui se découpe les doigts, mains et bras sans s'en rendre compte. L'éclipse des «idiots utiles» (le mot est de Vladimir Oulianov Lénine) des partis politiques comoriens s'explique ainsi par la personnification très poussée de l'institution partisane par son Président, qui étouffe sciemment et jalousement tous les talents et compétences au sein de l'organisation politique.
Sur le plan des idées, les formations partisanes sont improductives car elles ne confient pas des responsabilités à leurs cadres. Elles ne se dotent pas d'un constitutionnaliste en chef, d'un chef économiste, d'un spécialiste de marketing politique et communication, d'un chef chargé des questions d'opinion et de médias, d'un chef de projet politique et de programme, d'un Président de la Commission des Investitures, etc. Ces organisations politiques sont figées dans un schéma classique qui ne comporte que le Président, le secrétaire général, le Trésorier, le Contrôleur (…), et cela ne suffit plus dans le monde politique moderne.
Aujourd'hui, les partis politiques comoriens sont frappés de discrédit et d'infamie. Ils ne se renouvellent pas et ne renouvellent pas leurs cadres. Le moindre débat interne est exclu ou provoque des psychodrames. Les bisbilles au sein de la CRC nous le rappellent de façon très dramatique. La plupart des partis politiques comoriens ne présentent pas d'alternatives en leur sein et au sein du corps politique, face à des appareils gouvernementaux rongés par le passéisme, l'immobilisme, la corruption et l'incompétence. Maître Saïd Larifou, Président du Parti RIDJA, soulève une problématique majeure, celle du défi du renouvellement des élites, et cela, non pas dans un processus de transition générationnelle, mais par l'apparition de nouvelles têtes en politique, quel que soit l'âge des uns et des autres. À ce sujet, il estime que le gouvernement du 13 juillet 2013 apporte un plus puisqu'il a fait émerger de nouvelles têtes, même sans expérience politique et gouvernementale. Il insiste donc sur la nouveauté des acteurs politiques, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes, mais qui ne sont pas usés par des années d'exercice stérile du pouvoir. Pour sa part, le Docteur Youssouf Saïd Soilihi, Président du Parti Djawabu, s'exprime ouvertement sur son remplacement à la tête de ce parti politique. Ce discours est nouveau, mais, sera-t-il suivi d'actes concrets?
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 23 décembre 2013.