Corruption, coucheries dans le bureau du chef, beuverie, violence et politisation. Quand on parle de l'AND, on sait qu'il s...
Corruption, coucheries dans le bureau du chef, beuverie, violence et politisation.

Quand on parle de l'AND, on sait qu'il s'agit de l'Armée nationale de Développement. Mais, quand on demande aux gens de quel développement il s'agit, personne ne sait. Quand on gratte un peu, on se résout à l'horrible réalité d'un «développement» entièrement négatif: corruption généralisée de la hiérarchie, coucheries du chef avec certaines de ses subalternes, alcoolisme des chefs, pornographie, violence, insubordination, politisation à outrance, insularité, clochardisation, désorganisation, dysfonctionnements, clanisme, tribalisme, népotisme, passe-droits, rejet de l'esprit républicain. L'AND s'éloigne de plus en plus de tout ce qui fait la force d'une vraie Armée nationale, et les maux qui la rongent sont aussi bien à l'intérieur du grand corps gravement malade que dans son environnement général immédiat. Très instrumentalisée par le pouvoir politique, elle est l'antithèse d'une vraie Armée de métier. C'est une institution bafouée par ceux qui devaient lui donner sa crédibilité. Le pouvoir politique en fait une succursale d'une classe politique pourrie par la corruption et l'incompétence des incapables qu'on nomme pour la diriger.
C'est quand même triste de voir que le Président Azali Assoumani en avait fait un simple instrument de vengeance personnelle, de connivence avec ceux qui pensaient et agissaient comme lui, au détriment des intérêts supérieurs de la nation comorienne, et s'en servait sans vergogne pour corrompre sous-officiers et officiers corruptibles. Sous Ahmed Sambi, quelque chose de plus spectaculaire et de plus violent se produisit, car le Général Salimou Mohamed Amiri, le premier Comorien formé à la prestigieuse École de Saint-Cyr, mit son autorité, compétence et crédibilité dans la réorganisation totale de cette institution naguère décriée, et en fit un bijou, pendant que le Président toxique Ahmed Sambi, qui ne maîtrise pas les enjeux d'une Armée nationale dans un État moderne, s'employa à ramener cette même Armée dans son cercle de famille, en s'appuyant sur le Colonel Bastou Ahmed et Mohamed Bacar Dossar, en nommant ce dernier son Directeur de Cabinet chargé de la Défense. Les deux sont de Mutsamudu comme lui. Ahmed Sambi créa le pire des malheurs aux chefs de l'AND qui n'étaient pas de son obédience insulaire, et fit imploser cette Armée qui, sous l'autorité du Général Salimou Mohamed Amiri et avec l'appui logistique de troupes de l'Union africaine, avait mis fin aux agissements d'un poison appelé Mohamed Bacar, sur l'île d'Anjouan.
Le Mohélien Saïd Hamza et le Grand-Comorien Salimou Mohamed Amiri ont été les victimes expiatoires du champion du divisionnisme à la tête de l'État, qui pouvait élargir le cercle de ses connivences à la Grande-Comore, pour y inclure un Abdallah Gamil, qui n'est pas nécessairement un modèle à suivre les yeux fermés. Il a pu conserver dans son giron le Lieutenant-colonel Rafick Abdallah Soilih, son paparazzo préféré, un chef de la Gendarmerie nationale qui se paie le luxe d'ouvrir une page Facebook pour publier ses photos avec des autorités nationales et étrangères, à l'intention des gogos qu'il doit impressionner. Ça ne se fait pas, ce genre de choses dans les hautes sphères du pouvoir, surtout dans celles qui touchent la Défense et la sécurité du pays. Donc, s'il veut continuer à exercer son métier de paparazzo, il doit démissionner de la Gendarmerie, et les vaches seront mieux gardées.

Tous ceux qui le connaissent disent de lui qu'il est le champion des passe-droits et des connivences. Jusqu'à une date récente, il était affecté à la Brigade de l'Afrique de l'Est, à Nairobi, Kenya. Mais, faisant jouer ses relations de connivence et l'incompétence du système de Défense et de sécurité, il arrive à se faire nommer à la tête de la Gendarmerie, où il commande désormais ses anciens chefs, en termes d'antériorité, d'années de service et de galons. C'est exactement comme quand le Docteur Elanrif Saïd Hassane a été nommé, le 13 juillet 2013, ministre des Relations extérieures, devenant le chef de ses anciens chefs. C'est donc une pratique que le Président Ikililou Dhoinine a mis en place pour humilier les gens, aussi bien dans le domaine civil que dans le domaine militaire, et qui ne relève pas d'une intelligence débordante et d'un profond respect envers les gens.
Ayant des dons de magicien, Rafick Abdallah Soilih a réalisé un exploit unique dans le monde, celui de passer de Capitaine à Lieutenant-colonel la même année, sans fait d'armes, mais juste parce qu'il a des relations de connivence. Il a ainsi gagné 5 ans, après avoir fait signer le décret de sa nomination à son ami Ahmed Sambi, à l'aéroport de Hahaya.
Mais, il y a pire, et ce pire a un nom: le Capitaine Rachadi Abdallah. Il s'est brouillé avec le Président Azali Assoumani, à la suite de la disparation mystérieuse d'une mallette bourrée d'argent, remise par l'encombrant Mouammar Kadhafi. À la suite de cette brouille, notre bon Capitaine Rachadi Abdallah devint un déserteur et alla se la couler douce aux États-Unis au cours d'une bonne décennie. Mais, le voilà désireux de réintégrer l'AND, avec en plus, le grade de Lieutenant-colonel, s'il-vous-plaît. Comme il n'arrivait pas à s'y faire intégrer, c'est alors qu'il a monté le coup diabolique et mafieux consistant à salir l'image du Vice-président Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, s'en servant comme moyen pour arriver à ses fins de réintégration, alors qu'il doit être traduit en Cour martiale. Est-ce de cette manière qu'un officier de son niveau doit agir? N'est-ce pas là de méthodes de soudard? En tout cas, les Comoriens retiennent de lui l'image d'un officier très violent sous Azali Assoumani.
Mais, il y a un autre phénomène: le Colonel Youssouf Idjihadi, chef d'état-major de l'AND. Un troufion qui a servi sous ses ordres et qui ne le porte pas spécialement sur son cœur dit sans aucune forme d'humanité: «Le Colonel Youssouf Idjihadi est un cas sur lequel il ne faut même pas s'attarder car il ne connaît pas encore l'odeur du Baccalauréat». Comment peut-on être méchant jusqu'à lancer de telles désobligeances sur son supérieur hiérarchique? En tout cas, notre «valeureux» chef d'état-major s'était montré d'une «vaillance» particulière quand, le 19 avril 2013, alors que prétendument se déroulait la (fausse) tentative de putsch, il avait fui et éteint son téléphone portable, un exploit qui n'est pas sans rappeler celui d'Azali Assoumani en 1995, quand Robert «Bob» Denard chassait Saïd Mohamed Djohar du pouvoir pendant que le chef d'état-major partit en slip se cacher à l'Ambassade de France à Moroni. Cette forfaiture avait fait dire au Prince Saïd-Ali Kemal, grand amoureux de formules viriles: «Dans un pays normal, on l'aurait traduit en Cour martiale».
On a parlé d'Anjouanais et de Grands-Comoriens. Et les Mohéliens, donc? Sont-ils bons et insoupçonnables? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre? À lui seul, Madi Ahamada, le frère du violent gendarme Moussa Ahamada, vaut le détour. Notre Madi Ahamada est Commissaire de Police à la Grande-Comore, et a été pendant des années l'adjoint et le complice notoire d'Abou Achirafi Ali Bacar, que personne ne présente aujourd'hui, tant il est connu comme le loup blanc, à l'intérieur et à l'extérieur des Comores. Notre bon Mohélien est tellement mouillé dans les trafics de passeports et d'organisation de voyages illicites que, malgré sa «compatriote villageoise», la ministre Sitti Kassim, on ne voit pas comment il échappera aux enquêteurs qui mènent des investigations sur le trabendoparallèle de passeports. L'autre frangin, Ibrahim Ahamada, est chef des Forces comoriennes de Défense (FCD), où il se signale par des histoires salaces de beuveries, de trafic d'«herbe nationale du Nigeria» (selon le mot de Fela) et de promotions canapés avec les midinettes de l'Armée, dans son bureau. Un garçon entreprenant donc. Partout, on dit qu'il doit son poste à ses origines mohéliennes.
Mais, la crème des officiers mohéliens reste le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar, qui cria fort sur le Président Azali Assoumani, qui cherchait à lui dire qu'il n'avait pas le droit d'emprisonner les gens sans jugement rendu par un magistrat, qui traita le Vice-président mohélien d'Azali Assoumani de «sale blédard»et de«campagnard borné» quand il voulait intervenir sur le même sujet. Le Colonel est résolu à tuer de sa propre main le Vice-président Fouad Mohadji, et si rien n'est fait pour l'arrêter, il le fusillera un jour. Touchons du bois…
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 16 décembre 2013.