Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores à l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre l...
Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores à l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida
Kombani Wachili, le 1er décembre 2013
Honorables Invités ;
Mesdames, Messieurs,
Mesdames, Messieurs,
A l’instar de tous les pays du monde, l’Union des
Comores célèbre ce 1er décembre 2013, la 25ème journée mondiale de lutte
contre le Sida.
Cette année encore, le thème « Zéro nouvelle infection,
Zéro discrimination et Zéro décès dû au SIDA » est retenu pour la
troisième fois, pour soutenir toutes les activités de célébration de
cette journée.
Chaque année, la journée su 1er décembre constitue
l’occasion pour des personnes d’horizons divers, de se rassembler, pour
mieux faire connaître le VIH/Sida et de se solidariser encore plus, dans
le combat planétaire contre cette pandémie.
Cette journée est également mise à profit pour
actualiser les informations les plus récentes en matière de prévention,
de traitement et de prise en charge des personnes vivant avec le
VIH/sida.
Elle constitue enfin l’opportunité idéale pour que tout
le monde, des dirigeants aux partenaires publics et privés, en passant
par les acteurs de la société civile, de se livrer à une réflexion
soutenue sur ce qui est accompli et sur ce qui reste encore à faire, à
l’échelle nationale et internationale.
Il s’agit, en fait, de l’occasion pour tous, de faire un diagnostic situationnel des acquis et des défis.
- Mes chers compatriotes,
A l’instar de mes prédécesseurs, je viens ici apporter
mon soutien personnel et celui du gouvernement de l’Union des Comores
que j’ai l’honneur de diriger, à cette initiative louable que constitue
la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida.
Depuis l’apparition des premiers cas de Sida sur notre
planète, la communauté mondiale a pris la mesure du péril et profite de
toutes les occasions pour agir et réagir face aux désastres causés par
cette maladie.
C’est ainsi que la lutte contre le Sida est toujours
inscrite dans les agendas de tous les forums internationaux au cours
desquels le monde ne cesse de plaider en faveur d’un engagement ferme
dans l’action globale contre cette pandémie.
Sur le plan continental, les Chefs d’Etat africains ont
validé une feuille de route pour une exploitation suffisante des
ressources, et pour la promotion de l’activisme en faveur de la riposte
au sida afin de réaliser des progrès conséquents en matière de santé et
de développement.
Mon pays s’est, lui aussi, alignée à ces engagements régionaux et internationaux.
C’est ainsi que la lutte contre le VIH est reconnue
comme prioritaire dans notre document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) et dans les efforts engagés pour atteindre l’objectif
N°6 des OMD.
Plus encore, le pays a mis en application le principe de
« three one » et dispose, depuis des années, d’un seul cadre de
coordination, d’un seul plan stratégique national et d’un seul plan de
suivi évaluation.
Par ailleurs et dans un souci de placer la lutte contre
le sida au plus haut sommet de l’Etat, un décret présidentiel, publié en
2001, a institué le Comité National de Lutte contre le Sida, placé sous
l’égide et la présidence du Chef de l’Etat.
- Honorable Assistance,
Le premier cas de Sida a été répertorié dans notre pays en 1988.
Deux décennies et demie après cette alerte, les acteurs
nationaux impliqués dans la lutte ont bénéficié de l’appui multiforme de
nos partenaires bi et multilatéraux à qui nous exprimons, en cette
journée mondiale, notre profonde reconnaissance.
Néanmoins, la lutte contre le sida est avant tout un
combat qui requiert l’adhésion de tous, au niveau national, gouvernants,
société civile, religieux, mouvements associatifs, communautaire,
toutes les composantes socio-professionnelles de notre nation.
A l’heure où notre nation a retrouvé sa stabilité et la
confiance auprès de nos partenaires au développement, il nous incombe de
projeter une croissance économique, une vision d’une nouvelle Union des
Comores.
Or la menace du Sida risque de compromettre nos ambitions comme c’est le cas dans d’autres horizons.
Nous devons donc œuvrer davantage pour réduire les
risques d’infection dans notre jeunesse en leur donnant toutes les
connaissances nécessaires, en matière de prévention et de dépistage
volontaire.
Il nous faut surtout, une détermination plus affirmée,
pour mobiliser des ressources importantes et créer un environnement
législatif favorable pour des investissements judicieux permettant
d’assurer à terme, un accès pérenne aux médicaments nécessaires.
- Mesdames et Messieurs,
Les résultats engrangés ont valu à l’Union des Comores
des appréciations laudatives, pour avoir réussi à maintenir le taux de
prévalence à un niveau inférieur à 0,05%, ce qui nous classe parmi les
pays à très faible prévalence du VIH.
Aussi, permettez-moi de rendre un vibrant hommage à la
Vice-Présidence en charge du Ministère de la santé pour les actions
menées par les équipes de la direction de lutte contre le sida qui
concourent à mieux s’inscrire dans la ligne du thème de cette journée
mondiale, à savoir : Zéro nouvelle infection, Zéro discrimination et
Zéro décès lié au Sida.
Dans notre pays, les réponses institutionnelles et
financières sont renforcées par des actions de terrain dont le fer de
lance est le Plan Stratégique National qui représente une plate-forme
d’initiatives multisectorielles pour une riposte nationale à la menace
du VIH/Sida. C’est ainsi que :
• des campagnes de dépistage sont organisées dans nos différentes
régions et ont recueilli l’adhésion de la population. Ces séances de
dépistage mobile ont permis à beaucoup des gens de connaître leur statut
sérologique. Plusieurs associations font, chaque année, le tour de nos
régions pour sensibiliser la population et particulièrement les jeunes
et les groupes à risque.
• une ligne budgétaire spécifique VIH/ Sida est inscrite dans la loi de
finances.
• des structures sont mises en place pour mieux coordonner les interventions et briser le mur du silence ;
• des médecins référents, du personnel médical,
paramédical et de la société civile sont formés pour mieux assurer la
prise en charge et la prévention ;
• des équipements sont fournis aux programmes
insulaires, au laboratoire national, aux centres de santé des districts
et de dépistage anonyme et gratuit, pour assurer les soins, les
conseils, le suivi biologique et la coordination des interventions ;
• des organisations de la société civile sont équipées
pour mieux assurer la sensibilisation, combattre les attitudes de déni
et contribuer à faire reculer l’infection du VIH ;
• des documents qui fixent la stratégie et les orientations nationales
de Lutte Contre le VIH et le sida sont élaborés ;
• l’enseignement du VIH est introduit dans le curricula scolaire ;
• les traitements anti-rétroviraux permettant de réduire les pertes humaines sont rendus accessibles et gratuits ;
• le nombre des sites de prévention de la transmission
de la mère à l’enfant sont passés de 5 à 24, de l’année 2006 à ce jour,
et enfin.
• un numéro vert anonyme et confidentiel (le 466) est
créé pour permettre aux jeunes d’appeler gratuitement pour s’informer
sur le VIH.
- Honorable Assistance,
La tenue au Palais du peuple de Moroni en 2007 et en
2012, du 6ème et 11ème Colloque international de l’Océan Indien sur le
VIH/SIDA, témoigne de cet engagement de notre pays à faire de la lutte
contre le sida une priorité nationale.
Mon gouvernement continuera à ne ménager aucun effort
pour faire des Comores, un pays phare dans la lutte contre cette
pandémie, pour une génération future sans sida.
C’est dans cet objectif que sous l’impulsion de la
Vice-présidence en charge du Ministère de la Santé, le Conseil des
Ministres a approuvé récemment un projet de loi portant protection des
personnes vivant avec le VIH.
Cette loi, longtemps en souffrance, faisait peser sur
notre pays des soupçons de discrimination. Elle est maintenant soumise à
nos législateurs pour examen et adoption.
Par ailleurs et toujours dans la cadre de la lutte
contre la propagation du sida, l’action d’élimination de la transmission
mère-enfant, a trouvé un écho auprès de la société civile comme
l’illustre la campagne menée aux Comores, en Avril 2013, par la
Fondation Halouoitété qui s’inscrit dans la plan d’action de
l’organisation des Premières Dames d’Afrique contre le Sida, pour une
élimination continentale de la transmission du VIH de la mère à
l’enfant.
Ainsi, notre pays, l’Union des Comores, agit en concert
avec le reste de la planète pour que les avancés scientifiques opérées
dans la lutte contre le sida, ne nous incitent pas à baisser la garde
devant cette pandémie, aux conséquences multiples.
- Mesdames et Messieurs,
La surveillance de l’épidémie à VIH a débuté aux Comores
en 1988 dès la notification du 1er cas. Vingt-cinq ans après, le pays
présente un profil épidémiologique peu actif.
Malheureusement, si de 1988 à 2008, le pays
n’enregistrait en moyenne que 5 nouvelles infections par an, depuis
2009, la moyenne est de 12 nouveaux cas par an.
L’année dernière, nous avions comptabilisé 21 nouveaux cas dans le pays.
Le nombre total des cas cumulés enregistrés depuis le
début de la surveillance s’élève aujourd’hui à 183 personnes connues
positives au VIH.
Les décès cumulés enregistrés à ce jour sont au nombre
de 55. Nous avons 57 personnes sous file active et 28 personnes sont
sous traitement ARV.
Néanmoins, pour cette année 2013 le fichier de la
direction de lutte contre le sida n’a noté que 9 nouveaux cas à la date
d’aujourd’hui.
Ces chiffres nous rappellent que les efforts ne doivent
pas être relâchés car le risque d’explosion subsiste dans notre pays et
ce, en raison de plusieurs facteurs de vulnérabilité tels que la
pauvreté favorisant une croissance manifeste de la prostitution
occasionnelle, la prévalence élevée des infections sexuellement
transmissibles, la faible utilisation du préservatif, la précocité des
rapports sexuels, la forte discrimination à l’égard des personnes vivant
avec le VIH et le fait que nous faisons partie de la région la plus
touchée par le VIH au monde (Afrique sub-saharienne).
- Mesdames et Messieurs,
Peu d’études ont été réalisées dans notre pays et ceci a comme conséquence la méconnaissance de notre épidémie.
Aujourd’hui encore dans notre pays la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH existent toujours.
Le bilan biologique complet est difficilement réalisable sur place.
La prise en charge nutritionnelle n’existe pas. C’est
pourquoi je réitère mon appel pour l’engagement de tout un chacun, de
toutes les couches sociales et de tous les secteurs d’activités pour
qu’ensemble nous constituions un gage de réussite, dans ce combat pour
notre survie.
- Honorable assistance,
Je ne saurai terminer mon allocution sans remercier
solennellement tous les partenaires de la coopération bi et
multilatérale qui ne ménagent aucun effort pour accompagner les Comores
dans la lutte contre le VIH.
Mes remerciements vont également aux autorités des îles
autonomes et à tous les acteurs de la société civile pour leurs efforts
inlassables contre le SIDA.
Je voudrais aussi saisir cette opportunité pour
témoigner toute ma reconnaissance à toutes les communautés ici
présentes, à tous les notables, à tous les chefs de famille et également
à toutes les femmes qui ont su animer cette cérémonie.
Enfin, je voudrais exprimer ma gratitude à toute la
population de la région de Wachili, à la population de Koimbani et aux
dirigeants de l’île de Ngazidja pour l’accueil chaleureux qui nous est
réservé.
Je ne saurai vous dire combien je suis comblé de cette
parfaite organisation et je tiens à vous renouveler ma grande
satisfaction.
Vive l’Union des Comores sans Sida.
Je vous remercie de votre attention.
Beit salam
Beit salam