PARIS (Reuters) - Un tireur armé d'un fusil a grièvement blessé lundi un homme dans le hall du quotidien Libération, à Paris, et sera...
PARIS (Reuters) - Un tireur armé d'un fusil a
grièvement blessé lundi un homme dans le hall du quotidien Libération, à
Paris, et serait à l'origine d'une autre fusillade sans blessé à La
Défense et d'une prise d'otage, a-t-on appris de source policière.
Des images de vidéosurveillance laissent penser que le même homme est
l'auteur des trois actes de lundi et d'une agression vendredi dernier
dans les locaux de BFM TV.Un automobiliste a déclaré à la police qu'un homme l'avait pris en otage à La Défense à la mi-journée et qu'il avait déposé son agresseur près du quartier touristique des Champs-Elysées.
Le tireur présumé s'est ensuite échappé à pied malgré le dispositif policier déployé sur l'avenue, où des dizaines d'hommes portant un sac noir semblable à celui de l'agresseur, ont été contrôlés, et a probablement pris le métro vers 13h00.
"Par rapport à l'utilisation des caméras de vidéosurveillance, on a un signalement précis", a précisé Laurent Nunez, directeur de cabinet du préfet de police de Paris sur BFM-TV.
Les cartouches utilisées à Libération, à la Défense et à BFM-TV, qu'il a à chaque fois éjectées, sont toutes de calibre 12, selon une source policière.
"Tant que cet individu court, tant que nous ne connaissons pas ses motivations, il représente un véritable danger", avait auparavant déclaré le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu au siège de Libération, dans le IIIe arrondissement de Paris.
"Il faut aller très vite pour l'interpeller", avait ajouté Manuel Valls.
Des mesures de sécurité ont été prises devant des médias parisiens après la fusillade survenue à 10h15 au siège de Libération et le signalement du tireur présumé a été communiqué aux personnes chargées de l'accueil. Un hélicoptère de la police survolait lundi les Champs-Elysées, a constaté Reuters.
"LA PROCHAINE FOIS, JE NE VOUS RATERAI PAS"
Un assistant photographe de 27 ans a été atteint au thorax et à l'abdomen. Extérieur à Libération, il était venu pour une séance photo pour le supplément magazine Next. "Très sérieusement touché", selon Manuel Valls, il a été hospitalisé à La Pitié-Salpêtrière.
"C'était une scène d'une très grande violence", a souligné le ministre de l'Intérieur, qui a parlé d'"un acte odieux qui avait pour but incontestablement de blesser, sans doute de tuer".
Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de Libération, a témoigné du "choc" ressenti : "Il (le tireur) n'a rien dit, il est entré et a tiré deux coups de feu".
Le tireur, décrit par la police comme un homme de type européen âgé d'une quarantaine d'années portant un sac en bandoulière, a réussi à prendre la fuite après avoir ouvert le feu deux fois, sans expliquer son geste.
Fabrice Rousselot a dépeint un homme "aux cheveux courts". Mais selon une source policière, il a le crâne rasé et porte à certains moments une casquette à la Gavroche.
Moins de deux heures après la fusillade, des tirs ont retenti devant l'une des tours de la Société générale à La Défense, près de Paris.
Un homme seul a ouvert le feu sur la voie publique, sans faire de blessé, a-t-on appris auprès de la police et de la banque.
Vendredi dernier, un homme avait fait irruption dans les locaux parisiens de la chaîne d'information BFM TV et menacé l'un des rédacteurs en chef de la chaîne après avoir éjecté deux cartouches d'un fusil à pompe.
Selon Libération, l'agresseur aurait dit :"La prochaine fois, je ne vous raterai pas".
François Hollande, actuellement en visite en Israël, a fait part de son émotion dans un communiqué et précisé que "tous les moyens" étaient utilisés pour "arrêter le ou les auteurs".
Sophie Louet et Gérard Bon, avec Nicolas Bertin, édité par Yves Clarisse