Une semaine après le 1er tour de la présidentielle malgache, la collecte des bulletins de vote a pris beaucoup de retard. Une équipe de FRA...
Une semaine après le 1er tour de la présidentielle malgache, la collecte des bulletins de vote a pris beaucoup de retard. Une équipe de FRANCE 24 a suivi l'un des hélicoptères chargés de récupérer les bulletins dans les régions les plus reculées.
Une semaine jour pour jour après le premier tour de l'élection présidentielle à Madagascar, à peine plus de 50 % des votes ont été comptabilisés. Une lenteur qui s'explique notamment par la difficulté d'accès à certaines zones enclavées.
Reste que face à ces retards, des voix commencent à s'élever et certains s'inquiètent déjà des risques de fraude. Pour désamorcer la situation, la commission électorale a fait appel à des hélicoptères venus de Namibie, du Kenya et d'Afrique du Sud. Ces unités ont été déployées pour acheminer les bulletins de votes depuis les zones enclavées vers la capitale Antananarivo.
Un dispositif qui a pour objectif d'accélérer considérablement le processus avec pour point d'orgue l'annonce de résultats provisoires d'ici au 8 novembre. Les journalistes de FRANCE 24 ont suivi l'un des hélicoptères chargés de ces missions. Dans ces endroits reculés, les infrastructures de transports sont parfois simplement inexistantes.
Second tour programmé le 20 décembre
À Tsaratanàna, dans le nord de l'île, l'hélicoptère atterrit sur le stade de football d'une école. Niaina Jean-Fidèle Ratsimbazafy, responsable des opérations électorales, est l'un de ces collecteurs de bulletins itinérants. Cette fois, il doit partir pour le sud de la région, une autre zone inaccessible en voiture.
"C'est vraiment difficile, ça nécessite beaucoup de temps. Imaginez, pour aller de la partie nord de Tsaratanàna (nord) vers la partie sud, il faut retourner à Antananarivo (centre). Vous imaginez le temps qu'il faut pour faire tout ce trajet", déplore-t-il.
Une fois que l'hélicoptère arrive sur place, les bulletins sont acheminés, dans la cohue, vers la cabine de l'appareil. Cette opération, qui dure quelques heures en hélicoptère, s'étalerait sur plusieurs jours sans ce soutien logistique.
Une fois que l'hélicoptère arrive sur place, les bulletins sont acheminés, dans la cohue, vers la cabine de l'appareil. Cette opération, qui dure quelques heures en hélicoptère, s'étalerait sur plusieurs jours sans ce soutien logistique.
Ces votes sont ensuite emmenés au siège de la commission électorale. Dans une salle informatique dans laquelle ont pu pénétrer les journalistes de FRANCE 24, trois équipes de 50 opérateurs se relaient jour et nuit pour saisir les résultats puis les contrôler et les valider.
François d'Assise Marie Raoilijon Rakotoniaina, directeur adjoint des systèmes informatiques de la commission électorale nationale indépendante pour la Transition (Cenit), confie qu'il est aussi épuisé que les équipes de collecte sur le terrain : "On n'a que deux à trois heures de sommeil par jour au maximum, mais il faut tenir le coup."
Malgré les contraintes logistiques la commission électorale doit livrer les résultats provisoires d'ici le 8 novembre. Jeudi, elle a publié des résultats partiels, portant sur 52,1 % des inscrits. Selon ces chiffres, Robinson Jean-Louis, le candidat de l'ancien président Ravalomanana, arrive largement en tête avec 27,8% des suffrages. Il est suivi par Hery Rajaonarimampianina, soutenu par l'entourage de l'actuel président de la Transition Andry Rajoelina, qui recueille 14,8% des voix.
Si le décompte des bulletins collectés ne modifie pas la tendance, les deux hommes devraient s'affronter au second tour, le 20 décembre. Source : France24