D'aucuns diront que les élections approchent et que les grandes manoeuvres de campagne se mettent en place. Sans doute, mais les opéra...
D'aucuns diront que les élections
approchent et que les grandes manoeuvres de campagne se mettent en
place. Sans doute, mais les opérations que déclenche la mairie de
Mamoudzou cette semaine serviront à réinstaller le calme et la sécurité
dans les rues du chef-lieu proie à la délinquance et aux incivilités.
Tous les jours à Cavani rue du stade, sur le hauteurs à Mansarsoi, la musique arrose le quartier, toujours très forte traversant la vallée du soir au matin et inondant les lotissements SIM des Agaves et des 100 villas mais aussi les bangas de tôles précaires du bidonville en contrebas. Les décibels sortent d'une grande maison rose avec un propriétaire souvent éméché perché sur son toit profitant de la vue et de la musique hurlante. La police municipale est passée à deux reprises, alertée par les habitants des environs ne supportant plus le tintamarre. La première fois, le gaillard avait du plomb dans l'aile, il avait sans doute un peu trop forcé sur la bouteille. La seconde, ce n'était pas le cas, l'interdiction de mettre la musique trop fort, de créer un trouble du voisinage n'a tout simplement pas été respectée.
Mais cela ne l'a pas empêché de continuer, encore et encore à l'instar de samedi matin où il a souhaité après s'être réveillé partager son M'Godro dès 7h00 avec tout Cavani Stade. Dimanche matin encore, rebelote et ça tout les jours de manière incessante à tel point qu'une garderie qui croule sous les boum boum et les tam tam voit les enfants tomber malades. En tout cas, ils sont plus nerveux, pleurent en permanence, le son les agresse à l'instar des puéricultrices qui travaillent dans des conditions difficiles. Dans la zone, tout le monde est sur ses gardes et ne profite même plus du silence, guettant à chaque instant le moindre bruit craignant que la gabegie reprenne. Et elle reprend, fatalement. Or, le bonhomme créateur de troubles et d'insomnies, de mal être et d'irritabilité, n'est pas un inconnu. Il s'agit d'un employé de la mairie, un gardien de l'hôtel de ville qui lorsqu'il rentre du travail oublie le respect des autres ou le confort de vie qui doit être offert aux contribuables.
C'est un peu fort de café et la police municipale a ouvert une main courante. Le bonhomme est convoqué mardi dans les bureaux pour se faire remonter les bretelles. Il risque jusqu'à 900 euros d'amende ainsi que la confiscation de son matériel hi-fi. Samedi soir, toujours à Cavani, des jeunes ont comme à chaque fin d'après midi eu la main lourde sur la sono improvisant une petite fête sans que leurs parents ne leur disent qui que ce soit. La vie dans les bangas du bidonville est rude et ce n'est pas la musique trop forte qui dérange le plus. Mais les 110 décibels ont été atteins dans la vallée avec l'effet écho au départ d'une masure faisant caisse de résonnance. La police municipale est là encore intervenue, accomplissant au passage un travail remarquable qu'il convient de saluer. Car il est toujours permis d'appeler le 17 et la police nationale, celle-ci ne traite pas ce genre de cas ou alors très rarement préférant expliquer qu'elle n'a pas assez d'hommes sur le terrain.
Ces incivilités, la mairie de Mamoudzou veut aujourd'hui les combattre tout comme la délinquance d'ailleurs et cette semaine, des opérations seront menées dans les quartiers pour expliquer à la population ce qu'il faut faire et ne pas faire, en cas de vol, de soirée trop arrosée, de tapage diurne ou nocturne. Car il ne fait plus bon vivre dans le chef-lieu devenu le théâtre des agressions, des cambriolages, des dégradations de biens publics et de l'anarchie cacophonique. Mais quand un adulte ne montre pas l'exemple à l'instar de cet employé communal, bien évidemment les choses ne peuvent pas fonctionner correctement. Ce cas si particulier est arrivé aux oreilles de la mairie qui a été particulièrement sensible et suit le dossier de près car selon elle, cela va à l'encontre de tout ce qui est en train de se mettre en place que ce soit en interne ou avec le CLSPD, le Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance. Zaïdou Tavanday, conseiller général de Mamoudzou 2 et chargé de mission au cabinet de l'hôtel de ville explique son point de vue : “je suis extrêmement sensible à ce genre de cas et c'est justement l'une des grandes priorités de travail que nous avons dégagé. Mardi nous avons convoqué tous les éducateurs et les personnels rattachés pour aborder justement la problématique de la délinquance mais aussi de la tranquillité dans les quartiers.
La semaine qui va s'ouvrir à Mamoudzou sera la semaine de la prévention et de la sécurité. Nous avons même délibéré il y a deux semaines pour demander au gouvernement que Mamoudzou soit déclarée zone de sécurité prioritaire. Et nous avons convenu avec l'État le recrutement de 40 jeunes qui travailleront le soir pour éviter ce que l'on constate dans les villages, du racket, des agressions au couteau, ou bien encore les incivilités… C'est incroyable mais c'est la réalité de Mamoudzou. Nous devons désormais convaincre le conseil général pour mettre en place ce dispositif car souvent ce sont des dizaines voire des centaines d'enfants déscolarisés qu'il va falloir aller chercher pour les ramener dans la voie de l'insertion. Pour le moment, nous n'avons pas reçu de réponse à nos demandes… ” C'est donc une reprise en main qui est opérée à l'heure actuelle avec une prise de conscience des difficultés rencontrées dans tous les quartiers. Des forums citoyens seront organisées pour délivrer les messages et indiquer les directions qui doivent être prises. Et il y a beaucoup de travail à faire mais aussi de chemin à parcourir et pas que chez les plus jeunes. Hier dimanche à Doujani, dans un douka, des adolescents âgés de 10 à 15 ans, pas plus, ont acheté des bières, du vin et de la vodka et sont allés boire sous un abri. La vente d'alcool aux mineurs est strictement interdite et le propriétaire du doukas avoue ne pas connaître cette loi.
Mais il admet que ce n'est pas moral et se défend en expliquant que cela pouvait être destiné à des adultes ou aux parents. L'argument ne fait pas mouche, loin de là. Que dire encore de l'alcool vendu sur le front de mer de Mamoudzou. La police explique qu'à l'origine les camions bar devaient quitter la place tous les soirs. “Ils ne bougent désormais plus que pour le défilé du 14 juillet et les licences 3 permettant la vente d'alcool à table en mangeant sont devenues des hypocrisies notoires masquant la vente de cocktails et de spiritueux.” Il y a encore le cas de ce foundi à Cavani encore qui après avoir enseigné tous les matin le Coran aux enfants se repose en faisant chanter à fond sa chaîne hi-fi tout en jetant par la fenêtre ses poubelles qui dévalent la colline. Il y aussi ces commerçants qui pensent attirer les clients en faisant hurler des enceintes se moquant véritablement de ce que peuvent vivre les riverains et les salariés dans les entreprises avoisinantes. Il règne en effet à Mamoudzou une anarchie organisée autour d'un concept qui perdure : le laisser faire. Visiblement, la mairie a la volonté d'inverser la vapeur et cela passera par ces 40 emplois d'animateurs de quartiers, certes, mais aussi par une application plus stricte de la loi et un enseignement des règles élémentaires de savoir vivre…
Alcool : pas à toute heure !
Le préfet Jacques Witkowski a fait de la lutte contre l'alcoolisme auprès des jeunes l'une de ses grandes priorités. Et pour éviter l’alcoolisation massive de nuit, la loi encadre la vente d’alcool dans les débits de boissons. Dans les stations-service, il est interdit de vendre des boissons alcooliques à emporter entre 18h et 8h (art. L3322-9 du Code de la santé publique). Ceci n'a jamais été appliqué à Mayotte. Tout exploitant de débit de boissons à emporter (supermarché, épicerie…) qui veut vendre de l’alcool entre 22h et 8h doit suivre une formation spécifique afin d’obtenir un permis de vente de boissons alcooliques la nuit. Les discothèques doivent cesser de servir de l’alcool à leurs clients au moins 1h30 avant leur fermeture (dont l’heure limite est fixée à 7h du matin).
Par exemple, dans un établissement qui ferme à 2h du matin, la vente ou distribution de boissons alcoolisées est interdite après 0h30. Dans les débits de boissons à consommer sur place qui ferment entre 2h et 7h, des dispositifs certifiés permettant le dépistage de l’imprégnation alcoolique (éthylotests chimiques ou électroniques) doivent être mis à la disposition du public. Bon à savoir. Un arrêté peut interdire la vente d’alcool la nuit, sur la totalité du territoire de la commune ou dans un périmètre délimité précisément. La mairie de Mamoudzou devrait se pencher sur le sujet car en terme de réglementation, il est permis de dire que le droit commun a la vie dure et qu'il n'est bien souvent, jamais respecté que ce soit dans les restaurant qui se transforment bien souvent en bar, ou les camions bar qui vendent bien plus d'alcool que de sandwiches et ce, au pied des collèges et des lycées.
Source : France Mayotte matin
Tous les jours à Cavani rue du stade, sur le hauteurs à Mansarsoi, la musique arrose le quartier, toujours très forte traversant la vallée du soir au matin et inondant les lotissements SIM des Agaves et des 100 villas mais aussi les bangas de tôles précaires du bidonville en contrebas. Les décibels sortent d'une grande maison rose avec un propriétaire souvent éméché perché sur son toit profitant de la vue et de la musique hurlante. La police municipale est passée à deux reprises, alertée par les habitants des environs ne supportant plus le tintamarre. La première fois, le gaillard avait du plomb dans l'aile, il avait sans doute un peu trop forcé sur la bouteille. La seconde, ce n'était pas le cas, l'interdiction de mettre la musique trop fort, de créer un trouble du voisinage n'a tout simplement pas été respectée.
Mais cela ne l'a pas empêché de continuer, encore et encore à l'instar de samedi matin où il a souhaité après s'être réveillé partager son M'Godro dès 7h00 avec tout Cavani Stade. Dimanche matin encore, rebelote et ça tout les jours de manière incessante à tel point qu'une garderie qui croule sous les boum boum et les tam tam voit les enfants tomber malades. En tout cas, ils sont plus nerveux, pleurent en permanence, le son les agresse à l'instar des puéricultrices qui travaillent dans des conditions difficiles. Dans la zone, tout le monde est sur ses gardes et ne profite même plus du silence, guettant à chaque instant le moindre bruit craignant que la gabegie reprenne. Et elle reprend, fatalement. Or, le bonhomme créateur de troubles et d'insomnies, de mal être et d'irritabilité, n'est pas un inconnu. Il s'agit d'un employé de la mairie, un gardien de l'hôtel de ville qui lorsqu'il rentre du travail oublie le respect des autres ou le confort de vie qui doit être offert aux contribuables.
C'est un peu fort de café et la police municipale a ouvert une main courante. Le bonhomme est convoqué mardi dans les bureaux pour se faire remonter les bretelles. Il risque jusqu'à 900 euros d'amende ainsi que la confiscation de son matériel hi-fi. Samedi soir, toujours à Cavani, des jeunes ont comme à chaque fin d'après midi eu la main lourde sur la sono improvisant une petite fête sans que leurs parents ne leur disent qui que ce soit. La vie dans les bangas du bidonville est rude et ce n'est pas la musique trop forte qui dérange le plus. Mais les 110 décibels ont été atteins dans la vallée avec l'effet écho au départ d'une masure faisant caisse de résonnance. La police municipale est là encore intervenue, accomplissant au passage un travail remarquable qu'il convient de saluer. Car il est toujours permis d'appeler le 17 et la police nationale, celle-ci ne traite pas ce genre de cas ou alors très rarement préférant expliquer qu'elle n'a pas assez d'hommes sur le terrain.
Ces incivilités, la mairie de Mamoudzou veut aujourd'hui les combattre tout comme la délinquance d'ailleurs et cette semaine, des opérations seront menées dans les quartiers pour expliquer à la population ce qu'il faut faire et ne pas faire, en cas de vol, de soirée trop arrosée, de tapage diurne ou nocturne. Car il ne fait plus bon vivre dans le chef-lieu devenu le théâtre des agressions, des cambriolages, des dégradations de biens publics et de l'anarchie cacophonique. Mais quand un adulte ne montre pas l'exemple à l'instar de cet employé communal, bien évidemment les choses ne peuvent pas fonctionner correctement. Ce cas si particulier est arrivé aux oreilles de la mairie qui a été particulièrement sensible et suit le dossier de près car selon elle, cela va à l'encontre de tout ce qui est en train de se mettre en place que ce soit en interne ou avec le CLSPD, le Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance. Zaïdou Tavanday, conseiller général de Mamoudzou 2 et chargé de mission au cabinet de l'hôtel de ville explique son point de vue : “je suis extrêmement sensible à ce genre de cas et c'est justement l'une des grandes priorités de travail que nous avons dégagé. Mardi nous avons convoqué tous les éducateurs et les personnels rattachés pour aborder justement la problématique de la délinquance mais aussi de la tranquillité dans les quartiers.
La semaine qui va s'ouvrir à Mamoudzou sera la semaine de la prévention et de la sécurité. Nous avons même délibéré il y a deux semaines pour demander au gouvernement que Mamoudzou soit déclarée zone de sécurité prioritaire. Et nous avons convenu avec l'État le recrutement de 40 jeunes qui travailleront le soir pour éviter ce que l'on constate dans les villages, du racket, des agressions au couteau, ou bien encore les incivilités… C'est incroyable mais c'est la réalité de Mamoudzou. Nous devons désormais convaincre le conseil général pour mettre en place ce dispositif car souvent ce sont des dizaines voire des centaines d'enfants déscolarisés qu'il va falloir aller chercher pour les ramener dans la voie de l'insertion. Pour le moment, nous n'avons pas reçu de réponse à nos demandes… ” C'est donc une reprise en main qui est opérée à l'heure actuelle avec une prise de conscience des difficultés rencontrées dans tous les quartiers. Des forums citoyens seront organisées pour délivrer les messages et indiquer les directions qui doivent être prises. Et il y a beaucoup de travail à faire mais aussi de chemin à parcourir et pas que chez les plus jeunes. Hier dimanche à Doujani, dans un douka, des adolescents âgés de 10 à 15 ans, pas plus, ont acheté des bières, du vin et de la vodka et sont allés boire sous un abri. La vente d'alcool aux mineurs est strictement interdite et le propriétaire du doukas avoue ne pas connaître cette loi.
Mais il admet que ce n'est pas moral et se défend en expliquant que cela pouvait être destiné à des adultes ou aux parents. L'argument ne fait pas mouche, loin de là. Que dire encore de l'alcool vendu sur le front de mer de Mamoudzou. La police explique qu'à l'origine les camions bar devaient quitter la place tous les soirs. “Ils ne bougent désormais plus que pour le défilé du 14 juillet et les licences 3 permettant la vente d'alcool à table en mangeant sont devenues des hypocrisies notoires masquant la vente de cocktails et de spiritueux.” Il y a encore le cas de ce foundi à Cavani encore qui après avoir enseigné tous les matin le Coran aux enfants se repose en faisant chanter à fond sa chaîne hi-fi tout en jetant par la fenêtre ses poubelles qui dévalent la colline. Il y aussi ces commerçants qui pensent attirer les clients en faisant hurler des enceintes se moquant véritablement de ce que peuvent vivre les riverains et les salariés dans les entreprises avoisinantes. Il règne en effet à Mamoudzou une anarchie organisée autour d'un concept qui perdure : le laisser faire. Visiblement, la mairie a la volonté d'inverser la vapeur et cela passera par ces 40 emplois d'animateurs de quartiers, certes, mais aussi par une application plus stricte de la loi et un enseignement des règles élémentaires de savoir vivre…
Alcool : pas à toute heure !
Le préfet Jacques Witkowski a fait de la lutte contre l'alcoolisme auprès des jeunes l'une de ses grandes priorités. Et pour éviter l’alcoolisation massive de nuit, la loi encadre la vente d’alcool dans les débits de boissons. Dans les stations-service, il est interdit de vendre des boissons alcooliques à emporter entre 18h et 8h (art. L3322-9 du Code de la santé publique). Ceci n'a jamais été appliqué à Mayotte. Tout exploitant de débit de boissons à emporter (supermarché, épicerie…) qui veut vendre de l’alcool entre 22h et 8h doit suivre une formation spécifique afin d’obtenir un permis de vente de boissons alcooliques la nuit. Les discothèques doivent cesser de servir de l’alcool à leurs clients au moins 1h30 avant leur fermeture (dont l’heure limite est fixée à 7h du matin).
Par exemple, dans un établissement qui ferme à 2h du matin, la vente ou distribution de boissons alcoolisées est interdite après 0h30. Dans les débits de boissons à consommer sur place qui ferment entre 2h et 7h, des dispositifs certifiés permettant le dépistage de l’imprégnation alcoolique (éthylotests chimiques ou électroniques) doivent être mis à la disposition du public. Bon à savoir. Un arrêté peut interdire la vente d’alcool la nuit, sur la totalité du territoire de la commune ou dans un périmètre délimité précisément. La mairie de Mamoudzou devrait se pencher sur le sujet car en terme de réglementation, il est permis de dire que le droit commun a la vie dure et qu'il n'est bien souvent, jamais respecté que ce soit dans les restaurant qui se transforment bien souvent en bar, ou les camions bar qui vendent bien plus d'alcool que de sandwiches et ce, au pied des collèges et des lycées.
Source : France Mayotte matin