Ce mois de ramadan a été marqué par la longueur exceptionnelle de la journée du jeûne et par la dureté du climat estival pour les Musulman...
Ce mois de ramadan a été marqué par la longueur exceptionnelle de la journée du jeûne et par la dureté du climat estival pour les Musulmans de France. Il ne fut pas uniquement pour chaque Musulman un mois de sacrifice et de partage, par respect de Dieu, le Créateur, mais aussi un mois de beaucoup d'inquiétudes face à l'évolution de situations de crises politiques et socio-économiques dans différents pays musulmans et non-musulmans mais où vivent des Musulmans, comme c'est le cas de la Birmanie, où l'on assiste à l'extermination de la minorité musulmane, sans que cela n'émeuve la « communauté internationale ». Quand on voit des enfants et des femmes appartenant à la Communauté musulmane de Birmanie se faire assassiner uniquement du fait d'être Musulmans, et cela, par des moines bouddhistes et que les médias en parlent très peu, nous devons tous être préoccupés. La crise politique en Égypte, consécutive à un coup d'État militaire soutenu par certaines puissances occidentales afin de mettre fin à la démocratie naissante dans ce pays musulman et arabo-africain, a de quoi interpeller nos consciences. Peut-on accepter de voir des militaires, qui ont déjà mis l'Égypte à genou depuis les années 1950, prétendre qu'en une année un président civil peut tout faire? La démocratie n'est pas uniquement le fait de choisir les dirigeants du pays dans les urnes. Elle concerne aussi et surtout le respect du temps imparti pour la mandature. Voilà donc l'Égypte tombée dans le piège de l'islamophobie primaire. Voilà donc un peuple musulman dont une partie de la population a été dressée contre l'autre, en faisant couler gratuitement le sang du peuple.
Nous prions Dieu, le Tout-Puissant, en ce fin du mois sacré mois de Ramadan, de venir en aide au monde musulman afin qu'il revienne à la sagesse de jadis, afin de vivre dans la paix, concorde et stabilité.
Après le jeûne, les sacrifices et le recueillement du mois sacré du Ramadan, les Comoriens et surtout les politiciens vont se mobiliser pour contester le bien-fondé, l'utilité et l'intelligence du gouvernement mis en place par le Président Ikililou Dhoinine, samedi 13 juillet 2013, dans une clandestinité qui soulève de graves problèmes d'inconstitutionnalité, étant noté que le Vice-président Fouad Mohadji n'a pas été associé à la composition de ce gouvernement, alors que l'article 16 de la Constitution obligeait le chef de l'État à l'y associer. Cela se passe à un moment où la situation économique et sociale de notre pays est chaotique depuis plusieurs mois, voire depuis plusieurs années. La misère et la paupérisation absolue ne font qu'augmenter de jour en jour, et la descente aux enfers des Comoriens continue de plus belle sans que cela n'inquiète nos dirigeants politiques. Ces derniers n'ont pas encore prouvé que les problèmes vécus au quotidien par les Comoriens les concernaient.
Le pays vient d'enregistrer les résultats les plus catastrophiques au Baccalauréat depuis son accession à indépendance. L'opinion publique nationale comorienne s'enflamme sur ce sujet crucial, qui concerne l'avenir même du pays. Le problème ne réside pas seulement dans la dégradation de l'enseignement, en tant que phénomène limité à l'environnement scolaire, mais va plus loin et en profondeur, car il s'agit de la preuve irréfragable de l'absence et de la démission de l'État à tous les niveaux. En cette année scolaire 2012-2013, les résultats scolaires sont plus catastrophiques qu'en 2011-2012.
Or, le président de la République, au lieu de s'inquiéter de la situation catastrophique résultant de tout son système de pouvoir, passe tous les après-midis du mois sacré du Ramadan à la mosquée, pour faire croire qu'il est un bon Musulman. Cette ostentation est strictement prohibée par le Saint Coran. La situation de notre pays est grave et il devait s'y pencher au lieu de vouloir faire de l'Islam l'alibi de ses échecs. D'ailleurs, depuis qu'il est abonné à ces conférences religieuses, s'il était sincère et bon Musulman, nous aurions constaté un changement positif dans son comportement, dans sa façon de gérer le pays.
Aujourd'hui, seuls ceux qui sont animés de la foi du charbonnier n'ont pas encore constaté que la formation de son nouveau gouvernement est la preuve la plus parlante de son absence d'inquiétude et d'intérêt pour notre jeune nation, pour l'intérêt général. Il se dit qu'avec un seul mandat présidentiel, il peut agir à sa guise et selon son bon vouloir au détriment des intérêts de tout un pays, de tout un peuple.
Après la formation, le 13 juillet 2013, du gouvernement contesté et honni, même par les alliés du régime politique en place, l'opposition officielle sort enfin de sa léthargie et commence à crier au méchant loup. Il est temps, car certains espéraient, en silence, être consolés par l'octroi d'un poste ministériel. Mais, ils ont dû ravaler leur fierté et leurs désillusions, et cela, parce qu'Ikililou Dhoinine ne parie que sur lui-même et par lui-même.
Il est donc temps pour l'opposition de se réveiller et de se manifester par des projets et des idées novatrices et non sur des promesses d'attribution de la félicité éternelle au Paradis et de création du Paradis sur terre. Il est temps pour l'opposition d'agir de concert et de manière solidaire pour exiger la tenue des élections législatives en 2014. Les rumeurs sur les velléités d'harmonisation des élections et sur leur report en 2016 doivent rester des rumeurs sans objet, ni fondements. Il est temps pour l'opposition de se signaler par des projets réalistes et réalisables, des projets projetant le pays vers l'avant, sans reculades, ni nostalgies. Il est temps pour le peuple comorien de se montrer particulièrement vigilant afin de ne pas se laisser encore flouer ou berner par ceux qui, hier, ont tout promis, mais n'ont strictement rien fait. Le pays a trop souffert des promesses et il lui faut des actions réalisables et honorables.
En juin 2013, le voyage officiel effectué le président Ikililou Dhoinine en France a été un fiasco humiliant dont on parlera pendant des décennies. On avait cru et espéré que de retour au pays, le Président comorien allait adopter un profil bas et élever une protestation officielle, ou du moins manifester un mécontentement digne d'un chef d'État humilié dans un pays étranger. Or, non seulement il n'en fit rien, mais en plus il s'employa à vouloir transformer un camouflet diplomatique en exploit tactique.
En ce jour de fête marquant la fin du mois sacré du Ramadan, ma pensée va vers les Comoriens qui pleurent leurs morts victimes du sinistre et mortel visa Balladur; à ceux que l'actuel régime prive du droit élémentaire à la survie. À ceux et celles qui souffrent sans avoir les moyens d'apaiser leurs douleurs et souffrances, et se soigner. J'invite les uns et les autres au combat légitime qu'ensemble nous devons livrer contre le colonialisme français à Mayotte et contre la kleptocratie qui tue les Comores.
Je souhaite une bonne fête de l'Aïd-Al-Fitr à tous les Comoriens et aux autres Musulmans du monde, quel que soit le lieu où ils se trouvent.
Que Dieu bénisse les Comores et les Comoriens.
Docteur Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed
Principal Animateur du Parti Comores Alternatives
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