S ur l'île de Grande Comore,l'opérateur Comores Telecom — public et sans concurrence sur l'île — s'inquiète sérieusement d...
Sur l'île de Grande Comore,l'opérateur Comores Telecom — public et sans concurrence sur l'île — s'inquiète sérieusement de se voir voler par Internet le marché de la téléphonie. Alors il a tout bloqué. Gtalk, Facebook vidéo, Skype, Viber ou Tango, les services les plus connus permettant d'avoir une conversation audio ou vidéo en ligne, ne sont désormais plus accessibles.
« On n'a pas bloqué pour bloquer, se défend Comores Telecom. C'est une mesure temporaire pour arrêter l'hémorragie mais des solutions sont en vue, des nouvelles taxations », affirme Antoisse Ezidine, chef du département communication et marketing de la société. Un cadre de Comores Telecom a précisé, sous couvert de l'anonymat, que le blocage avait pour but de « préserver la stabilité financière de la société » dont « près de 90% des recettes proviennent des appels téléphoniques ».
Pourtant, le danger que représentent les services Internet n'est pas encore affolant. Comores Telecom compte 350 000 clients (pour 500 000 habitants environ) et un taux de pénétration d'Internet d'environ 2%. Mais Comores Telecom s'apprête à lancer un réseau 3G, et avoir le champ libre l'arrangerait sans doute.
Quelque 500 personnes, étudiants, entrepreneurs, écrivains, artistes, ont manifesté lundi à Moroni, la capitale, pour dénoncer la décision de l'opérateur. « C'est une violation de la loi », considère Hamidou Mhoma, président de l'Actic (Association des consommateurs des technologies de l'information et de la communication), qui a organisé ce sit-in place de l'Indépendance.« On ne peut pas stopper l'hémorragie en pénalisant les consommateurs locaux », a rétorqué Mhoma. Son association et la Fédération des consommateurs comoriens (FCC) ont porté plainte auprès de l'Autorité nationale de régulation des télécoms pour« violation des droits des consommateurs et censure des services de la VoIP » (transport de la voix par internet). Ils réclament le rétablissement du réseau.
Les manifestants ont été empêchés de se rendre devant le siège de l'entreprise par un cordon de gendarmerie. Le sit-in a par ailleurs été l'occasion de dénoncer la qualité médiocre des services de l'entreprise publique : connexion internet défaillante, faible débit, coûts élevés, etc. AFP
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Le journal de la diaspora comorienne en France et dans le monde : Information et actualité en temps réel 24h/24 et 7j/7.