PARIS, France, 18 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ – Depuis plusieurs années la population malgache est otage de la crise...

PARIS, France, 18 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ – Depuis
plusieurs années la population malgache est otage de la crise politique
qui touche le pays et des sanctions économiques qui en découlent. A
l’heure où les bailleurs et la communauté internationale s’interrogent
sur la suite de leur engagement à Madagascar, quel est l’avenir des
enfants malgaches ? Alors que les besoins de la population sont d’ores
et déjà immenses, une conjugaison de plusieurs facteurs défavorables
fait craindre une aggravation brutale de l’insécurité nutritionnelle
dans le pays.
Des dizaines de milliards de criquets aggravent une situation déjà dramatique
Si jusqu’à
lors on ne pouvait pas parler d’urgence nutritionnelle à Madagascar,
désormais le pire est à craindre. La malnutrition chronique est le
problème nutritionnel majeur sur l’île et les taux sont alarmants : la
moitié des enfants de moins de 5 ans en souffre et 3% sont menacés de
mort à court terme.
L’avenir de
ses enfants est d’autant plus incertain que la population n’a qu’un
accès limité aux droits fondamentaux et à des services de base tels que
l’eau potable, la santé, des structures d’assainissement et une
nourriture variée.
La
paupérisation de la population se développe et se transmet de génération
en génération depuis plus de 50 ans et le phénomène s’est accéléré
depuis la dernière décennie. Entre 2005 et 2010, le taux de pauvreté a
augmenté de plus de 7% : désormais plus de 11 millions de personnes sont
touchées par l’extrême pauvreté, et 92% des Malgaches vivent avec moins
de deux dollars par jour (Source : BM) et n’ont pas accès aux 2 133
calories minimum par jour. Désormais, il est à craindre que les ravages
causés par les criquets, s’ajoutant au déficit de pluie et aux dégâts
causés localement par le cyclone Haruna, aient un impact négatif sur la
production rizicole de l’île. La FAO estime que, d’ici septembre, les
deux tiers du pays seront infestés et que les pertes de riz et de maïs
oscilleront entre 40 et 70 pour cent dans certaines régions du pays,
voire 100 pour cent sur certaines parcelles.
La Grande Île, d’une fragilité extrême et pourtant abandonnée
Tous les
indicateurs économiques sont actuellement dans le rouge au point que le
pays a été classé comme la pire économie du monde par le magazine
économique Forbes : une croissance négative (-2% en 2010), un Indice du
développement Humain IDH faible (151/187), un Etat défaillant et une
crise de confiance de la part des investisseurs étrangers depuis 2009.
A cette
vulnérabilité structurelle s’ajoute régulièrement l’impact de chocs tels
que les catastrophes naturelles. Madagascar est par exemple le pays
d’Afrique le plus exposé aux cyclones. 3 à 4 cyclones majeurs frappent
l’île chaque année et entraînent des effets dévastateurs sur sa
population et son économie. A cela s’ajoute une vulnérabilité accrue aux
changements climatiques et une augmentation de la fréquence et de
l’intensité des désastres naturels (inondations, tempêtes,
sécheresses..) ainsi que les conséquences de la détérioration durable de
l’environnement.
Peut-t-on abandonner la population malgache à son triste sort ?
Dans ce
contexte extrêmement fragile et malgré les alertes des humanitaires et
de la FAO, à ce jour, les fonds et la volonté d’aider Madagascar restent
insuffisants encore et la population est à bout de souffle, alors que
la lutte contre les essaims de criquets prendra plusieurs années.
SOURCE
Action Contre la Faim
Distribué par APO (African Press Organization)
Le contenu APO peut être reproduit sans autorisation.
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