Paris, le 21 juillet 2013 A l'attention du Ministre des Relations extérieures et de la coopération Monsieur le Ministre, ...
Paris, le 21 juillet 2013
A l'attention du Ministre des Relations extérieures et de la coopération
Monsieur le Ministre,
C'est avec délectation que j'ai appris qu'on vous a confié leportefeuille de la diplomatie comorienne. Vous représentez cette génération qui œuvre pour une diplomatie nouvelle qui tiendra compte des enjeux internationaux et des réalités comoriennes. Le bilan de vos prédécesseurs se résume sur une seule question « la question de Mayotte ».Nous constatons avec regret l'échec de la diplomatie sur cette question.
L'incarnation de cette diplomatie nouvelle doit être axée sur plusieurs sujets fondamentaux :
La question de Mayotte :
La question de Mayotte est le cœur de la diplomatie comorienne. Inutile de rappeler que toutes les résolutions des nations unies considèrent que Mayotte fait partie de l'intégrité territorial comorien et que la présence française constitue une violation de souveraineté. En traitant cette question sous l'angle du droit, nous commettons plusieurs erreurs. Nous ne pouvons pas ignorer que la France est la cinquième puissancedu monde, premier partenaire de l'Union des Comores et qui dispose un droit de veto au niveau du conseil de sécurité. Cela suffit pour dire que c'est une guerre déjà perdue au niveau international. Pendant que les autorités politiques ne cessent de nous vendre le retour immédiat de Mayotte à son giron naturel, nous perdons des milliers de vie dans le « kwassakwassa ». L'urgence est de mettre fin à ce fléau. Au delà que des milliers de vie sont enjeux, nous réconfortons le choix des Mahorais dans leurs positions.
La première mesure à prendre est de condamner lourdement les constructeurs de ces « bateaux génocides ».
Ensuite, la réduction de l'immigration comorienne à Mayotte est d'une importance capitale : les conditions de vie des comoriens à Mayotte sont détestables et honteuses. Ces pauvres innocents sont traqués comme des criminels, accusés comme responsables de tous
les maux à Mayotte. Pratiquons une politique de dissuasion qui amènera les comoriens à renoncer au rêve mahoraise.
La troisième mesure il faudra plus du courage pour le mettre en place surtout à l'approche des enjeux électoraux : C'est une mesure qui peut s'avérer impopulaire mais important pour mettre fin à cette crise qui dure plus de trente six ans.
Mettre au placard temporairement le retour immédiat de Mayotte dans le giron comorien, de reconnaitre qu'à l'état actuel le retour de Mayotte n'est ni envisageable ni souhaitable. Œuvrons pour Promouvoir des échanges, faciliter la libre circulation des personnes et des capitaux dans tout l'archipel. Ces mesures permettraient de rapprocher ces peuples dont l'histoire a fait des ennemis. Ce sont des mesures qui auront un impact sur le développement. C'est un début qui permettrait une prise de conscience des mahorais de l'intérêt de rejoindre son giron naturel qui est l'Union des Comores.Sur ce domaine tous les experts le disent aucun développement de l'ile ne peut se faire sans le contexte régional.
Le retour de Mayotte dans l'Union des Comores est conditionné par le développement de notre pays. Il faut que les mahorais se rassurent qu'en intégrant l'Union des Comores, ils auront un meilleur avenir qu'en restant un département français, pour l'instant c'est loin d'être le cas.
Attirer les investissements internationaux :
Les investissements internationaux constituent la clé de voute pour le développement de l'Union des Comores : Pour cela nous devons créer un espace harmonieux pour faciliter l'entrée de ces capitaux. L'espace harmonieux commence par la mise en place des infrastructures, la constitution des routes et la stabilité de l'électricité. L'appel aux dons doit être centré sur ces problématiques qui caractérisent l'instabilité de notre pays.
La fiscalité est un facteur non négligeable. Exonérer tout investissement qui a pour but de créer un emploi. L'idée ici c'est de faire de l'Union des Comores un paradis fiscal et un refuge pour les grandes entreprises ;
La Syrie, le Mali, le moyen orient :
Ce sont les questions majeures qui préoccupent la communauté internationale. Celle-ci a manifesté son impuissance sur le conflit syrien. L'Egypte qui est tout prêt du chaos divisé en deux, d'une part les frères musulmans ( proMorsi) et d'autres parts les anti Morsi. Le Mali qui a failli tomber à la main des islamistes est toujours au bord du chaos. Enfin le conflit eternel entre l'Israël et Palestine. Nous souhaitons une présence active et une position non ambigüe sur ces questions majeures.
Monsieur le ministre, j'espère que vous saurez incarner cette diplomatie nouvelle et une politique de rupture avec vos anciens prédécesseurs.
Veuillez agréer Monsieur le Ministre, l'expression de ma considération très distinguée.
Nassor-Din Yssouf
Mitsamiouli
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