Le quart de finale de la Ligue des champions opposant ce soir le PSG au Barça témoigne du projet de grand club de football du Qatar à Paris...
Le quart de finale de la Ligue des champions opposant ce soir le PSG au Barça témoigne du projet de grand club de football du Qatar à Paris, mais aussi de sa stratégie d'influence et d'image planétaire par le biais du sport.
Quel qu'en soit le dénouement, le quart de finale
de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le FC
Barcelone, dont le match aller se joue ce soir au Parc des Princes, est
déjà un événement. Et il est hautement symbolique. Au-delà du choc entre
les stars du PSG made in Doha, Zlatan Ibrahimovic en tête, et la
« dream team » du Barça avec, entre autres, le phénoménal Lionel Messi,
il témoigne du projet de grand club de football européen que bâtit
depuis bientôt deux ans le Qatar avec le PSG, mais aussi de sa stratégie
d'influence et d'image planétaire par le biais du sport, et le foot en
particulier. Un activisme qui réjouit les supporters mais qui irrite
aussi certains adversaires.
« Soft power »
Propriétaire
du PSG via l'entité Qatar Sports Investments (QSI), l'émirat est aussi
le sponsor maillot du club catalan, vitrine de la Qatar Foundation, en
attendant Qatar Airways. Et ce dans le cadre d'accords signés entre le
Barça et... QSI. La stratégie de l'émirat, qui relève du concept
géopolitique de « soft power », a également une dimension médiatique à
travers le groupe Al Jazira, devenu le grand concurrent de Canal+. A ce
titre, la retransmission de ce quart de finale par la filiale de Vivendi
apparaît comme un pied de nez. Le Qatar s'intéresse aussi à la
commercialisation et à la gestion de droits sportifs. L'émirat, qui
prépare son « après-gaz », a, il est vrai, les moyens - quasi
illimités -d'une présence polymorphe. Il suffit d'ailleurs de revenir à
ce choc PSG-Barça pour les appréhender.
En
moins de deux ans, le club parisien est devenu le champion d'Europe des
transferts en déboursant 253 millions d'euros. QSI assume son
objectif : le PSG, qui n'avait pas joué la prestigieuse Ligue des
champions depuis la saison 1994-1995, doit être en mesure de la gagner
en 2015, donc de battre Manchester United, le Real Madrid ou le Barça.
Et pour s'en assurer, dans le respect des nouvelles règles du fair-play
financier mis en place par l'UEFA pour lutter contre le déficit
chronique de bien des clubs continentaux, l'émirat a mitonné au PSG un
contrat image en or avec la Qatar Tourism Authority.
Ce contrat, controversé, lui rapporterait entre 100 et 200 millions d'euros par an sur les saisons 2011-2012 à 2015-2016. Pour être un grand d'Europe, le PSG doit par ailleurs se doter d'un centre d'entraînement moderne, agrandir le Parc des Princes et devenir un club formateur, comme le Barça.
Ce contrat, controversé, lui rapporterait entre 100 et 200 millions d'euros par an sur les saisons 2011-2012 à 2015-2016. Pour être un grand d'Europe, le PSG doit par ailleurs se doter d'un centre d'entraînement moderne, agrandir le Parc des Princes et devenir un club formateur, comme le Barça.
Mais ce dernier est également
choyé par le Qatar. L'émirat alloue aux Catalans 30 millions d'euros par
an pour les saisons 2011-2012 à 2015-2016 comme sponsor maillot. Conclu
fin 2010, ce partenariat vient d'être remanié afin que Qatar Airways se
substitue à la Qatar Foundation à partir de 2013-2014.
Autre
élément à relever : Malaga appartient à un membre de la famille
régnante du Qatar. Un mauvais plan pour l'instant. L'an dernier, le club
espagnol, confronté à des difficultés financières, a été interdit de
coupes d'Europe.
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