DIVISER POUR MIEUX RÉGNER À LA GRANDE COMORE INDIGNE PROCÉDÉ D’UN GOUVERNEUR. Toronto, le 16 mars 2013 Monsieur le gouverneur Mouign...
DIVISER POUR MIEUX RÉGNER À LA GRANDE COMORE
INDIGNE PROCÉDÉ D’UN GOUVERNEUR.
Toronto, le 16 mars 2013
C’est une histoire trop longue. Alors je vous demande, vous les jeunes d’aujourd’hui d’aller demander à Mohamed Ahamada Mboréha, lui qui avait un pistolet, une arme à feu ce jour-là, de vous raconter la suite de l’histoire. Dieu merci que Monsieur Nourdine Ali dit Mdjomba Nourou (il est vivant) n’avait pas donné l’ordre aux jeunes de Ntsudjini possédant des armes à feu de tirer. Ce que je peux vous dire, il y a eu des blessés, des massacres ce jour-là, mais pas des morts. Des arrestations massives avaient eu lieu. C’est d’ailleurs l’une des raisons d’Ali Soilihi de faire le Coup d’État du 3 août 1975 pour libérer ses amis de MDRANDA et UMMA de Ntsudjini et Ikoni.
En parlant de massacres aux Comores, le nom de Mohamed Ahamada Mboréha revienne. Les massacres de Mbeni et Ikoni à Ngazidja, de Mutsamudu et Domoni à Ndzuwani et de Fomboni à Mwali, etc.
Monsieur le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi et Monsieur Mohamed Ahamada Mboréha, l’ex-Chef des Armées d’Ali Soilihi, Ntsudjini vous rendra responsable si des affrontements et massacres se produiront le lundi prochain pendant l’investiture de la mairie d’ISAHARI dans la région d’Itsandra à Ntsudjini.
Décision du gouverneur Mouigni Baraka.
La décision du gouverneur de Ngazidja de mettre en place des délégations spéciales fait polémique. Une mouvance sociale de l’Association des Maires pratiquement sans précédent à Ngazidja s’est manifestée sous nos yeux, ces derniers mois contre ce projet. Éveil des consciences, remise en cause de modèles, discussions tous azimuts, etc. Tout ça peut difficilement s’avérer malsain. Ce qui heurte mon regard, toutefois, c’est la gestion, ou la non-gestion, qui en a été faite. Et j’en tiens pour premier responsable le metteur en scène de la pièce, le Premier magistrat de l’île, lui-même, le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi.
En 1515, Machiavel conseillait de diviser pour mieux régner, principe dont l’efficacité a été maintes fois éprouvée depuis. J’ai la triste impression que plus d’un demi-millénaire plus tard, la stratégie du gouverneur Mouigni Baraka se nourrit de ce principe. Ce faisant, au moment même où une partie de la planète lutte au péril de sa vie pour obtenir un soupçon de démocratie, le premier magistrat de Ngazidja fait honte à cette dernière. Et ce faisant, il me fait honte.
Par Dr. Mohamed Ali Mohamed (Canada originaire de Ntsudjini)
Toronto, Canada
Courriel :mohamedali_mohamed@hotmail.com
INDIGNE PROCÉDÉ D’UN GOUVERNEUR.
Toronto, le 16 mars 2013
Monsieur le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi,
La
jeunesse de Ntsudjini se demande le pourquoi de mon mutisme? Le réveil
de mon long sommeil ou mon intervention ne va pas à l’encontre de ma
parole ni de mes principes. J’ai toujours dit que je ne fais pas de la
politique et que je ne m’oppose pas au gouverneur de Ngazidja Mouigni
Baraka Said Soilihi mais qu'à chaque fois que Ntsudjini sera en danger,
on entendra ma voix.
Ce matin en lisant MAIRIE NEWS,
je présage que dans les heures qui viennent Ntsudjini risque de se
diviser et de réveiller les vieux démons. Il se pourrait que je me
trompe. À ce jour, je ne suis pas parvenue à me faire une opinion au
sujet des délégations spéciales imposées par le gouverneur Mouigni
Baraka. J’ai lu et entendu des arguments qui me semblent valables de
part et d’autre. Je sais cependant une chose : je n’aime pas le tableau
que je vois.
Mohamed Hadji de Ntsudjini se questionne dans MAIRIE NEWS, je cite : «Est-il
raisonnable de venir faire une investiture à Ntsoudjini ou plutôt de
venir informer les Ntsoudjiniens, comment cette communauté va-t-elle
gérer leur patrimoine voire demander leur décision par référendum?».Cet Enfant de Ntsudjini vivant à Paris en France ajoute que «Je
crois que nos inquiétudes se confirment, la mairie d'Isahari est loin
d'être une soucie de libre administration et de gestion de notre
localité, elle est loin, très loin d'être un palliatif d'ordre et de
paix, ce n'est qu'une politique de culte de la personnalité et une
politique de zizanie locale». «J'espère que la jeunesse de Ntsoudjini
vont se révolter contre cette investiture et je sollicite la communauté
de Ntsoudjini de France de demander des Assemblées générales sur cette question» (Mohamed Hadji, dans MARIE NEWS de Ntsudjini, 15 mars 2013).
Quant à Saleh Assoumani, toujours dans MAIRIE NEWS - Habari zo Djumwani 15 Mars 2013 : «Son
Excellence le gouverneur de l'île de Ngazidja et les notables de la
ville vous convie de venir prendre part à l'investiture des nouveaux
responsables de notre région (Zivandani, Hantsambou, Milembeni et
N'tsoudjini) à 10h, place de la mosquée». Il avance que «Mtrangazadji : Mohamed Mboreha».
Qu’est-ce
qui ne va pas dans la tête de ce Mtrangazadji Mohamed Ahamada Mboreha?
Il se croit à l’époque où il était le Mshangirizi WaheDifanyi YaTwayifa
(Armée et Milices) d’Ali Soilihi? Il est l’un de ceux qui sont vivants
et qui ont fait souffert la population de Ntsudjini et celle des autres
villages et villes des Comores. Cet ancien Commando Mwasi et Chef des
Armées d’Ali Soilihi, il doit comprendre que le monde a évolué et qu’on
n’est pas en 75-78, époque où il faisait régner la pluie et le beau
temps.
Un petit rappel historique.
Un petit rappel historique pour les communes de Ntsudjini est peut-être nécessaire pour les jeunes de cette ville. Le 1er mai 1975, le feu président Ahmed Abdallah voulait mettre en place des communes aux Comores. Les partis politiques de l’opposition de cette époque (UMMA, MDRANDA, PASOCO, etc.) s’opposaient farouchement à l’idée de l’implantation de ces communes. Ali Soilihi qui était en mission à l’étranger (France) a ordonné à ses partisans de faire le tout pour le tout pour arrêter ces élections communales. Alors les villes de Ntsudjini et Ikoni ont pris le devant pout s’abotter les élections.
Le feu Mohamed Moumine (paix à son âme) de Ntsudjini était le Préfet. Le président Ahmed Abdallah lui avait ordonné de diriger la Garde des Comores (Armée de l’époque) pour pénétrer par la force à Ntsudjini. Les routes et ruelles étaient fermées par les partisans d’Ali Soilihi y compris Mohamed Ahamada Mboréha.
Un petit rappel historique pour les communes de Ntsudjini est peut-être nécessaire pour les jeunes de cette ville. Le 1er mai 1975, le feu président Ahmed Abdallah voulait mettre en place des communes aux Comores. Les partis politiques de l’opposition de cette époque (UMMA, MDRANDA, PASOCO, etc.) s’opposaient farouchement à l’idée de l’implantation de ces communes. Ali Soilihi qui était en mission à l’étranger (France) a ordonné à ses partisans de faire le tout pour le tout pour arrêter ces élections communales. Alors les villes de Ntsudjini et Ikoni ont pris le devant pout s’abotter les élections.
Le feu Mohamed Moumine (paix à son âme) de Ntsudjini était le Préfet. Le président Ahmed Abdallah lui avait ordonné de diriger la Garde des Comores (Armée de l’époque) pour pénétrer par la force à Ntsudjini. Les routes et ruelles étaient fermées par les partisans d’Ali Soilihi y compris Mohamed Ahamada Mboréha.
Mohamed
Moumine avait refusé de diriger l’armée de la Garde des Comores vers
Ntsudjini. Vu son refus catégorique de venir massacrer sa ville natale,
le président Ahmed Abdallah avait fait appel à son Adjoint Monsieur
Darouèche Abdallah de Dzahani 2. Il est vivant ce monsieur et il peut
vous témoigner l’horreur de ce qui s’était passé à Ntsudjini.
Bref
Darouèche Abdallah avait conduit la Garde des Comores pour pénétrer à
Ntsudjini. Les gens de MDRANDA étaient armés jusqu’aux dents et avaient
barré la route. Pour que la Garde des Comores puisse tirer sur la foule,
Darouèche Abdallah devrait donner l’ordre en comptant 3 fois : un, deux
et sans prononcer trois, un jeune de Ntsudjini avec un poing américain
lui donne un coup fatal sur son nez. Darouèche tombe, perd son sang et
évanouie. Il a perdu son nez et il n’a plus de nez aujourd’hui.
C’est une histoire trop longue. Alors je vous demande, vous les jeunes d’aujourd’hui d’aller demander à Mohamed Ahamada Mboréha, lui qui avait un pistolet, une arme à feu ce jour-là, de vous raconter la suite de l’histoire. Dieu merci que Monsieur Nourdine Ali dit Mdjomba Nourou (il est vivant) n’avait pas donné l’ordre aux jeunes de Ntsudjini possédant des armes à feu de tirer. Ce que je peux vous dire, il y a eu des blessés, des massacres ce jour-là, mais pas des morts. Des arrestations massives avaient eu lieu. C’est d’ailleurs l’une des raisons d’Ali Soilihi de faire le Coup d’État du 3 août 1975 pour libérer ses amis de MDRANDA et UMMA de Ntsudjini et Ikoni.
En parlant de massacres aux Comores, le nom de Mohamed Ahamada Mboréha revienne. Les massacres de Mbeni et Ikoni à Ngazidja, de Mutsamudu et Domoni à Ndzuwani et de Fomboni à Mwali, etc.
Monsieur le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi et Monsieur Mohamed Ahamada Mboréha, l’ex-Chef des Armées d’Ali Soilihi, Ntsudjini vous rendra responsable si des affrontements et massacres se produiront le lundi prochain pendant l’investiture de la mairie d’ISAHARI dans la région d’Itsandra à Ntsudjini.
Décision du gouverneur Mouigni Baraka.
La décision du gouverneur de Ngazidja de mettre en place des délégations spéciales fait polémique. Une mouvance sociale de l’Association des Maires pratiquement sans précédent à Ngazidja s’est manifestée sous nos yeux, ces derniers mois contre ce projet. Éveil des consciences, remise en cause de modèles, discussions tous azimuts, etc. Tout ça peut difficilement s’avérer malsain. Ce qui heurte mon regard, toutefois, c’est la gestion, ou la non-gestion, qui en a été faite. Et j’en tiens pour premier responsable le metteur en scène de la pièce, le Premier magistrat de l’île, lui-même, le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi.
En 1515, Machiavel conseillait de diviser pour mieux régner, principe dont l’efficacité a été maintes fois éprouvée depuis. J’ai la triste impression que plus d’un demi-millénaire plus tard, la stratégie du gouverneur Mouigni Baraka se nourrit de ce principe. Ce faisant, au moment même où une partie de la planète lutte au péril de sa vie pour obtenir un soupçon de démocratie, le premier magistrat de Ngazidja fait honte à cette dernière. Et ce faisant, il me fait honte.
Monsieur le gouverneur Mouigni Baraka s’indignait récemment de n’avoir pu compter sur le «la mairie de Ntsudjini, de ses conseillers à visage à découvert» d’un maire, etc. Mais son visage à lui, où a-t-il été, sinon caché derrière ses commissaires, caché derrière un sourire moqueur tandis que le feu brûlait aux portes, caché derrière des phrases toutes faites qui comportaient plus de sophismes qu’on ne pourrait en compter? Ce n’est pas une question de camp. Partout, j’ai mal aux sentiments ou à l’intelligence d’entendre ou de lire les commentaires. Ceux qui sont d’accord avec Monsieur Mouigni Baraka y vont souvent de phrases assassines ou méprisantes. Les autres s’enflamment. De part et d’autre, il se dit des choses pas très polies et pas très gentilles. Normal. Monsieur Mouigni Baraka se nourrit de la division. C’est le fondement même du principe de diviser pour mieux régner.
Le Premier magistrat de l’île s’énergise de la polarisation. Il nourrit les antagonismes. Entre les maires de Ngazidja, entre les villages, entre les villes, entre les générations, entre les notables, entre les jeunes, entre les riches et les pauvres, entre la classe paysanne et les plus instruits, entre les partis politiques, entre les intellectuels, entre les étudiants et la force policière, entre même des factions de son groupuscule de parti Orange. Le procédé m’apparaît à la fois grossier, illégitime et tout à fait indigne d’un Chef Gouverneur d’une Île qui rêve (ou s’est proclamé) d’être candidat aux présidentielles de 2016 pour diriger un pays. Comment sera-t-il capable de diriger les quatre îles des Comores alors qu’il n’est même pas compétent de diriger la Grande Île?
Dans un contexte où nos maires sont empêchés de s’exprimer par le Gouvernorat de Ngazidja, où la population affiche un cynisme sans précédent envers la classe politique, où des carrés de toutes les couleurs appellent au calme et au dialogue, où on s’inquiète de plus en plus des attaques personnelles dans l’arène politique, où des sociétés entières sont en ébullition et nous démontrent la fragilité de l’équilibre social, je considère que nous avons besoin de beaucoup de choses, et nous saurons en discuter et en décider, etc. Mais nous n’avons surtout pas besoin d’être les marionnettes d’un théâtre où l’on nous manipule pour mieux continuer à diriger l’action.
Le Premier magistrat de l’île s’énergise de la polarisation. Il nourrit les antagonismes. Entre les maires de Ngazidja, entre les villages, entre les villes, entre les générations, entre les notables, entre les jeunes, entre les riches et les pauvres, entre la classe paysanne et les plus instruits, entre les partis politiques, entre les intellectuels, entre les étudiants et la force policière, entre même des factions de son groupuscule de parti Orange. Le procédé m’apparaît à la fois grossier, illégitime et tout à fait indigne d’un Chef Gouverneur d’une Île qui rêve (ou s’est proclamé) d’être candidat aux présidentielles de 2016 pour diriger un pays. Comment sera-t-il capable de diriger les quatre îles des Comores alors qu’il n’est même pas compétent de diriger la Grande Île?
Dans un contexte où nos maires sont empêchés de s’exprimer par le Gouvernorat de Ngazidja, où la population affiche un cynisme sans précédent envers la classe politique, où des carrés de toutes les couleurs appellent au calme et au dialogue, où on s’inquiète de plus en plus des attaques personnelles dans l’arène politique, où des sociétés entières sont en ébullition et nous démontrent la fragilité de l’équilibre social, je considère que nous avons besoin de beaucoup de choses, et nous saurons en discuter et en décider, etc. Mais nous n’avons surtout pas besoin d’être les marionnettes d’un théâtre où l’on nous manipule pour mieux continuer à diriger l’action.
Qu’ils
soient du groupuscule Orange du gouverneur Mouigni Baraka ou Jaune de
n’importe qui, il me semble que les WaNgazidja ont des besoins communs :
ceux de débattre, de se faire dire la vérité, d’être respectés, d’avoir
pour représentants des gens authentiques et efficaces et d’avoir pour
Chef de l’Île une personne rassembleuse qui veille au bien collectif et
ultimement individuel. Mais ils n’ont certainement pas besoin qu’on les
oppose les uns aux autres et qu’on se serve de leurs travers mutuels
pour alimenter la grogne, qui est tout sauf porteuse de solutions. Dans
une interview, pour citer le gouverneur Mouigni Baraka lui-même, «Tout ce qui se dit sur mon compte n’a aucun fondement».
S’agissant du bras de fer avec l’Association des maires de l’île au
sujet de la mise en place des délégations spéciales en lieu et place des
mairies existantes, le gouverneur de Ngazidja dit : «Je ne compte pas renoncer à ce projet» (Mardi, 29 Janvier 2013, dans gouvernorat-ngazidja.com).
Toutes
les mairies de Ngazidja ne sont pas du même avis du gouverneur. La
logique politicologue-administrative du gouverneur ne reflète pas nos valeurs
et ce que nous voulons comme société.
S’il
est vrai, comme l’a dit et répété Monsieur Mouigni Baraka au sujet de
la crise, qu’il a fait tout ce qu’il pouvait pour la régler, cette
affirmation en elle-même devrait être considérée comme un aveu
d’impuissance et un constat d’échec.
Par Dr. Mohamed Ali Mohamed (Canada originaire de Ntsudjini)
Toronto, Canada
Courriel :mohamedali_mohamed@hotmail.com