Le samedi 23 février s'est tenue à Dunkerque, la première réunion publique d'une série de dix, organisée par le parti Djawabu ya K...
Le samedi 23 février s'est tenue à Dunkerque, la première réunion publique d'une série de dix, organisée par le parti Djawabu ya Komori en France dans l'objectif d'aller à la rencontre de la diaspora comorienne afin de lui faire part de son expérience en matière de gouvernance tout en prenant en compte les remarques et les suggestions formulées par les comoriens à la suite des réunions organisée tant en France qu'aux Comores.
1.En matière de gouvernance politique et institutionnelle
Créer un Ministère en charge de la diaspora.
Modifier la Constitution pour pouvoir élire des Représentants de la diaspora à l'Assemblée Nationale.
2. En matière de Gouvernance économique et Financière
Créer une Banque mutuelle en France qui serait administrée par la diaspora, où logeraient les salaires des actionnaires mais aussi des détenteurs de comptes, qui pourraient s'occuper des transferts d'argent, octroyer des crédits y compris pour des activités aux Comores.
Créer un Fonds d'Investissements qui s'occuperait des projets économiques et de toutes les activités génératrices de revenus.
Ainsi par exemple, il a fait savoir que ses bureaux en tant que Ministre de l'Économie, autrefois situés à Mavingouni, ont été réquisitionnés par le gouvernement de l'Union et affectés à un établissement arabe de statut privé. Il a ensuite rappelé que le gouvernement de l'île avait été privé un moment de budget de fonctionnement, de téléphone. Malgré ces contraintes :
Le thème de la réunion a porté sur : Djawabu, diaspora et gouvernance.
Animée par M.Mlamali, Président de la communauté comorienne de Dunkerque, la réunion a été présidée par DrYoussouf Said Soilihi, Président du parti, assisté du Dr Amiri Aboubacar, Secrétaire intérimaire de la Fédération du Nord englobant les villes de Dunkerque et de Lille.
La situation actuelle
Dr Amiri Aboubacar prend la parole et souligne que l'implication de tout un chacun dans la construction de notre patrie est une obligation vitale, que l'on soit binational ou comorien résidant à l'étranger malgré les 10.000 km qui nous sépare de notre pays.
Il a souligné qu'habituellement cette diaspora a tendance à limiter son action à la famille ou au village, en reléguant les problèmes du pays au second plan.
Pourtant, ALLAH a dit dans le Saint Coran qu'il créa les hommes et les femmes et a fait à travers eux des peuples et des familles pour se connaître.
Dr Amir Aboubacar fait remarquer qu'ALLAH prend le soin de mettre « peuples » avant « familles » comme moyen de se connaître et non l'inverse et que cela ne tient pas du hasard.
Au moment où une famille devrait être fière de donner à la nation un enfant qui œuvre pour le bien de tous, aux Comores une famille, un village ou une région se sent fier d'avoir un enfant qui entretient les siens en se servant dans les caissesde la nation, le régionalisme devenant ainsi la règle sans que cela n'émeuve personne, ajoute-il.
Il a rappelé aussi la complicité de la diaspora sur ce qui se passe aux Comores relativement aux détournements de fonds, à la corruption et à la mauvaise gouvernance par son silence.
Le Dr Youssouf Said Soilihi prend ensuite la parole.
Tout en se réjouissant de la qualité de la participation, poursuit son propos en justifiant le choix de la thématique de la rencontre : « la naissance de Djawabu en France dont les fondateurs furent majoritairement des travailleurs manuels de la diaspora ». Aussi, ses positions sur la diaspora revêtent une importance de choix, ses premiers pas ayant eu lieu en France. A cette occasion, Djawabu avait pris position en faveur d'une meilleure considération de la Diaspora.
Djawabu, lors de la campagne des présidentielles de 2002, son candidat avait fait des propositions concernant la diaspora. Djawabu a toujours défendu la diaspora.
Ainsi, lorsque leur candidat Dr Youssouf Said Soilihi accéda à l'Assemblée Nationale, il fit des propositions de lois dont une concernant la diaspora : le droit de vote des comoriens de la diaspora.
Oui, Mesdames et Messieurs disait-il, « vous avez le droit de vote pour les scrutins référendaires et présidentiels et ce, depuis le 16 octobre 2005. » Et le vote de cette loi a été effectué après avoir consulté des associations de la diaspora en France.
On constate, poursuit-il, que depuis cette date, ce n'est toujours pas une réalité. C'est en partie de notre faute, nous classe politique, lança t-il : les différents régimes qui se sont succédés n'ont pas mis en œuvre les dispositions de cette loi.
Mais, ajouta t-il, c'est aussi à cause de votre faute, vous membres de la diaspora.
Vous n'avez rien fait pour obliger les autorités nationales à prendre les mesures règlementaires en vue de l'application de cette disposition législative qui donne le droit de vote aux Comoriens de l'extérieur.
« Vous tous, avez à un moment ou à un autre, soutenu des équipes pour arriver au pouvoir depuis. Vous avez soutenu Sambi. Vous avez soutenu Ikililou. Vous auriez dû exiger d'eux qu'ils signassent les décrets pour mettre en œuvre cette loi.
« Vous avez aussi une responsabilité dans ce dossier car vous êtes divisés plus que jamais.
Or, cette loi prévoit la mise en place d'une commission électorale au sein de laquelle devraient siéger des représentants de la diaspora, des membres représentatifs de la diaspora. Cela ne pourrait être possible que si on regroupe les Associations afin de pouvoir désigner ces membres au sein de la commission électorale. Sans ce regroupement, il ne sera pas possible de désigner des représentants de la diaspora au sein de la commission électorale. »
J'attends de vous aujourd'hui une expression pour comprendre pourquoi les associations comoriennes ne peuvent se regrouper.
Le vote de la diaspora n'est pas une faveur. C'est un droit. Comme la participation de la diaspora à la gouvernance du pays. Vous devez être en position de l'exiger. Nous avec vous.
Le Président de Djawabu a expliqué, pourquoi selon lui, la diaspora doit-elle être partie prenante dans la gouvernance du pays ?
En raison du nombre. Ce ne serait que justice si ces compatriotes pouvaient s'exprimer sur ceux qui gouvernent le pays.
En raison de son poids économique. On estime à près de 78 millions d'euros le montant total des transferts de France vers les Comores, faisant de la diaspora comorienne le premier bailleur de fonds des Comores.
Comment pouvons-nous accepter pour longtemps que le premier bailleur des Comores soit exclu de la gouvernance politique, institutionnelle, économique et financière de son pays ?
Certaines de nos propositions
Voici les pistes de travail que nous proposons pour l'implication dans la gouvernance du pays de la diaspora.
1.En matière de gouvernance politique et institutionnelle
Créer un Ministère en charge de la diaspora.
Modifier la Constitution pour pouvoir élire des Représentants de la diaspora à l'Assemblée Nationale.
2. En matière de Gouvernance économique et Financière
Créer une Banque mutuelle en France qui serait administrée par la diaspora, où logeraient les salaires des actionnaires mais aussi des détenteurs de comptes, qui pourraient s'occuper des transferts d'argent, octroyer des crédits y compris pour des activités aux Comores.
Créer un Fonds d'Investissements qui s'occuperait des projets économiques et de toutes les activités génératrices de revenus.
Échanges avec le public
Un intervenant rappelle que les dirigeants comoriens reconnaissent tous l'apport considérable de la diaspora au développement du pays. Pourtant, il n'y a aucune reconnaissance de leur part à l'égard des Comoriens del'étranger, pire on leur complique les choses à chaque fois qu'ils ont à faire avec l'administration et particulièrement à la douane. L'orateur promet qu'une fois aux commandes Djawabu ne répétera pas les mêmes faits.
Question: Quel souvenir le Président de Djawabu a-t-il laissé lors de son passage au pouvoir ?
En réponse, le Président a commencé par rappeler qu'il ne doit y avoir de questions tabous et que le parti est disposé à répondre à toutes les interrogations même les plusdérangeantes, et il souhaite qu'il en soit de même pour tous les responsables politiques du pays. Et pour revenir à la question posée, le président souligne qu'en tant que Ministre des finances du gouvernement Abdoulwahabi, ils étaient heurtés à la confrontation permanente entre les pouvoirs insulaire et central.
- Il a réussi à mettre en place une politique de décentralisation de certains services de l'île vers les préfectures dont les impôts et le commerce ;
- Il a tenté de mettre en place une politique de lutte contre la vie chère en tentant, suite à un accord avec un grossiste de la place, de promouvoir des épiceries villageoises dont les produits destinés à la vente seraient les mois chers du pays,, inspirées du modèle d'Ali Soilihi, mais il s'est heurté au lobby de certains commerçants.
Question : En quoi le parti Djawabu revendique l'héritage soilihiste ? Par l'incarnation de sa personnalité ? Par ses idées ? Ou bien par sa gestion du pouvoir ? Le questionneur poursuit en soulignant qu'il y eut torture sous le régime d'Ali Soilihi. Pourquoi ? Et quelle est la position du parti Djawabu vis-à vis de ça ?
En réponse le Dr Amiri Aboubacar soutient que le parti s'inspire du Soilihisme en l'adaptant à notre époque. Il revendique l'héritage d'Ali Soilihi sans chercher à se substituer à lui, soulignant qu'il a sa personnalité et nous avons la nôtre. Quant à la gestion du pouvoir, beaucoup de choses positives sont à conserver et certains seront certainement à laisser et/ou à changer.
Question : Quelle est la position du parti sur le « Anda » ?
Les Drs Amiri Aboubacar et Youssouf Said Soilihi, ont unanimement indiqué que le Anda est une tradition et caractérise notre identité et doit rester comme tel. Cependant, elle ne doit plus être source de dépenses pharaoniques, conduisant les familles à l'endettement et au gâchis. De plus, nul ne peut être empêché de donner son avis sous prétexte qu'il ne l'a pas accompli.
Qu'on soit homme, femme ou jeune on doit pouvoir donner son avis dans tous les sujets et être partie prenante dans la gouvernance du pays. Bref, pas de mélange de genre et le anda doit rester à sa place. Le président rappelle qu'on ne devient pas intelligent parce qu'on a fait le Anda. Enfin, les Drs Amiri Aboubacar et Youssouf Said Soilihi rappellent à ceux qui craignent que notre parti veuille supprimer totalement le « Anda», que le président l'a fait.
Housseine SAID ABDALLAH
Secrétaire de la délégation de France.
Du parti Djawabu Ya Komori.