Cheik Modibo Diarra a annoncé mardi matin sa démission et celle de son gouvernement. Cette annonce intervient quelques heures après son arre...
Cheik Modibo Diarra a annoncé mardi matin sa démission et celle de son gouvernement. Cette annonce intervient quelques heures après son arrestation par d'anciens putschistes.
«Moi Cheik Modibo Diarra, je démissionne avec mon gouvernement», a déclaré M. Diarra lors d'une brève allocution à l'Office de radio-télévision du Mali (ORTM) sans donner plus d'explication.
Le Premier ministre avait auparavant été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à son domicile de Bamako par des militaires. L'ordre de son arrestation a été donné par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien chef des auteurs du coup d'Etat de mars dernier au Mali.
«Le Premier ministre a été arrêté par une vingtaine de militaires venus de Kati», ville garnison proche de Bamako et base des anciens militaires putschistes, a déclaré à l'AFP un membre de l'entourage du Premier ministre. «Ils lui ont dit que c'est le capitaine Sanogo qui leur a demandé de l'arrêter», a-t-il ajouté. Cette information a été confirmée de source sécuritaire.
Les militaires «ont carrément défoncé la porte de la résidence du Premier ministre et l'ont emmené un peu brutalement», a ajouté, sous couvert de l'anonymat, le membre de l'entourage de M. Diarra, qui a assisté lui-même à l'arrestation.
L'arrestation du chef du gouvernement a été confirmée par un diplomate en poste au Mali. Selon des habitants de Bamako, la capitale était calme aux premières heures de la journée, mardi.
En partance pour Paris
Cheick Modibo Diarra avait prévu de partir lundi soir pour Paris afin d'y passer un contrôle médical, selon un témoin. Il s'apprêtait à se rendre à l'aéroport quand il a appris que ses bagages avaient été débarqués de l'avion qui devait l'emmener en France et ne s'était finalement pas rendu à l'aéroport.
«Il voulait quitter le pays», a de son côté déclaré Bakary Mariko, porte-parole de militaires qui ont participé au coup d'Etat du 22 mars.
Le premier ministre démissionnaire avait enregistré un court message qui devait être prochainement diffusé à la télévision nationale malienne, mais des militaires se sont rendus au siège de la télévision à Bamako pour confisquer l'enregistrement, a indiqué un membre de son entourage.
Aucune explication n'a été fournie sur les raisons de l'arrestation de M. Modibo Diarra, cet ancien ingénieur de la NASA et dirigeant de Microsoft pour l'Afrique, qui a assuré l'intérim en tant que chef du gouvernement malien depuis avril dernier.
Interventionniste
Cette arrestation et cette démission soulèvent de nombreuses interrogations pour l'avenir du Mali, qui traverse depuis près d'un an une crise sans précédent ayant abouti à la division du pays. Une intervention militaire étrangère est toujours à l'étude pour chasser les islamistes armés liés à al-Qaïda qui occupent le nord du pays.
L'arrestation de M. Modibo Diarra survient aussi après le report de «concertations nationales» convoquées par le gouvernement de transition qui devaient se tenir pendant trois jours dès mardi. Cette concertation avait pour but de tenter d'établir une «feuille de route» pour les mois à venir entre tous les acteurs - politiques, militaires, sociaux, organisations de la société civile - face à la crise sans précédent que traverse le Mali.
M. Diarra s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur de l'intervention rapide d'une force militaire internationale dans le nord du pays, une intervention à laquelle est notamment opposé le capitaine Sanogo.
Attente d'un feu vert
Le gouvernement malien et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont soumis à l'ONU des plans pour l'envoi d'une force internationale de 3300 hommes dans le nord et demandent au Conseil de sécurité de l'ONU d'autoriser son déploiement rapidement.
La volonté des Africains, soutenus par la France, d'obtenir au plus vite le feu vert de l'ONU à une intervention armée se heurte toutefois au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l'opération. (ats)
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