Des Israéliens ayant été soldats dans les territoires occupés ont affirmé dimanche que l'armée s'en prenait régulièrement aux enfant...
Des Israéliens ayant été soldats dans les territoires occupés ont affirmé dimanche que l'armée s'en prenait régulièrement aux enfants palestiniens, même lorsque la situation était calme.
L'organisation «Briser le silence», composée d'anciens soldats israéliens, publie un recueil de plus de 30 témoignages de militaires le plus souvent anonymes affirmant qu'infliger des violences, souvent arbitraires, à des enfants parfois très jeunes relève de la routine en Cisjordanie.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a dénoncé ce livre, estimant que ses récits étaient trop vagues pour permettre une enquête. «En réunissant des témoignages portant sur de longues périodes et en refusant de fournir plus de détails, l'organisation montre ses vraies intentions: plutôt que de faciliter une enquête en bonne et due forme, elle cherche à faire de la publicité négative» à l'armée, dénonce-t-elle.
«Celui qui ne courait pas vite était passé à tabac»
Les témoignages recueillis concernent les années 2005 à 2011, une période de calme relatif après la deuxième Intifada. Un ancien sergent décrit par exemple un raid de représailles dans un quartier près de Ramallah, en Cisjordanie, après des affrontements avec des Palestiniens.
Des dizaines de soldats armés de matraques «ont passé les gens à tabac. Et les enfants qui sont restés au sol ont été arrêtés. Les ordres étaient de courir et de faire tomber les gens par terre. Celui qui ne courait pas vite était passé à tabac, c'était la règle», raconte-t-il.
Arme sur la tempe
Un autre sergent a raconté une opération dans le village d'Azzun, en Cisjordanie, après des jets de pierres sur des voitures appartenant à des colons. Les soldats sont tombés sur un groupe d'enfants âgés de 9 ou 10 ans qui se sont réfugiés sur un balcon. Le commandant de l'unité leur a lancé une grenade incapacitante pour les obliger à descendre, avant de rattraper l'un des enfants et de lui coller son arme sur la tempe.
«Le gamin était terrorisé, certain qu'il allait être tué. Il a supplié pour avoir la vie sauve», se souvient l'ancien soldat. «Un enfant doit supplier pour avoir la vie sauve ? Un pistolet chargé est pointé sur lui et il doit demander grâce ? C'est quelque chose qui laisse des traces à vie». (afp)
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