A l'occasion de la fête de l'Aid El-fitre célébrée aujourd'hui en Union des Comores, le gouverneur de l'île autonome de Nga...
A l'occasion de la fête de l'Aid El-fitre célébrée aujourd'hui en Union des Comores, le gouverneur de
l'île autonome de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi s'est adressé aux citoyens comoriens au nom du président Ikililou Dhoinine qui se trouve actuellement à Mohéli. Au cours d'une cérémonie officielle qui a eu lieu au palais de Mrodjou, M. Mouigni Baraka a prononcé un discours solennel devant les autorités de l'île et de l'Union, les membres du corps diplomatique accrédités aux Comores, ainsi que plusieurs femmes et notables de Ngazidja.
A lire l'intégralité de son discours :
l'île autonome de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi s'est adressé aux citoyens comoriens au nom du président Ikililou Dhoinine qui se trouve actuellement à Mohéli. Au cours d'une cérémonie officielle qui a eu lieu au palais de Mrodjou, M. Mouigni Baraka a prononcé un discours solennel devant les autorités de l'île et de l'Union, les membres du corps diplomatique accrédités aux Comores, ainsi que plusieurs femmes et notables de Ngazidja.
A lire l'intégralité de son discours :
Assalamu anlaikum !
Au nom du Président de l'Union, Dr IKILILOU DHOININE et à mon nom personnel je vous adresse mes salutations amicales et pleines de générosité à l'occasion de cette journée mémorable. Quatrième des cinq piliers de l'Islam, le jeûne du Ramadan permet aux Musulmans de cultiver leur piété, leur abstinence et la morale d'où l'adage comorien : « qui a jeuné a vu de la nourriture ». C'est durant ce mois que le prophète Mohamed a reçu, au VIIème siècle de notre ère, la première des révélations divines par l'intermédiaire de l'ange Djibril, lors d'une retraite solitaire dans une grotte sur la montagne de Harra, aux alentours de La Mecque.
Je reviens de cette grande capitale musulmane où j'ai prié pour l'ensemble des Musulmans en général et des Comoriens en particulier. J'ai prié Dieu pour qu'il renforce la paix et la cohésion sociale dans l'Archipel, un des préalables à toute initiative de développement économique.
Le mois de Ramadan est le mois de la patience et de la récompense : miséricorde, pardon et affranchissement du feu de l'Enfer. Vient ensuite l'Aïd el-Fitr, la grande fête qui boucle ce mois de sobriété. Pendant toute la journée, les fidèles remercient Allah pour les avoir laissés en vie et créée les conditions qui ont permis de vivre équitablement ce prestigieux mois saint.
J'espère que les mois qui suivent verront mes compatriotes, dans l'ensemble, conserver les bons comportements sociaux observés pendant le Ramadan. Qu'ils s'agissent des comportements vestimentaires, du respect des cinq prières quotidiennes, du respect d'autrui, de l'esprit de solidarité et j'en passe. C'est ce qui amènera le Tout Puissant à réserver à l'Archipel une vie meilleure sur terre et dans l'au-delà.
Je profite de cette occasion pour porter à votre connaissance qu'un manuel scolaire (kurasa) sera bientôt disponible. Cela entre dans le cadre d'une politique qui m'est chère : introduction de l'apprentissage de l'Islam dans les écoles primaires publiques.
Un atelier de réflexion a été tenu par le Commissariat à l'Education et la Direction de la Coopération décentralisée au début de ce mois et a permis aux spécialistes du Monde de l'Education, aux sociologues, aux linguistes de se pencher sur cet important projet. Les participants ont travaillé sur le manuel proposé par l'Union des Ecoles Coraniques, appuyée également par « l'Organisation de l'Appel à l'Islam, Munadhwamati Danwati L'Islamia ». Les illustrations du manuel sont tirées de l'environnement naturel de l'enfant comorien. Je ne peux que m'en réjouir avec vous. A eux tous, j'adresse vivement mes sincères remerciements.
Je viens de proposer au Chef de l'Etat l'idée suivante : création d'une bibliothèque du Saint-Coran. Il sera, in shallah, logé dans l'actuel Mouftorat rénové, et doit permettre à la fois de promouvoir et de consolider dans le pays l'Islam sunnite d'inspiration chaféite. Dans le même ordre d'idées, le Mouftorat est appelé à asseoir officiellement les textes réglementaires et applicables quotidiennement par tous ceux qui pratiquent l'Islam dans l'Archipel
Mesdames et Messieurs
Je ne peux pas passer sous silence les questions du moment. Je commence par les problèmes liés au coût de la vie. C'est devenu presque une mauvaise habitude chez une bonne partie des commerçants et des marchands comoriens de multiplier par deux voire par trois les prix des denrées alimentaires, en cette période, sans aucune comptabilisation de la situation réelle du marché. La loi naturelle de l'offre et de la demande régulatrice du mouvement des prix est délibérément ignorée. Les denrées alimentaires importées sont plus accessibles que celles produites sur place. Cela montre clairement que le problème n'est pas seulement économique mais aussi culturel. On veut tout et tout de suite quitte à monter les enchères. Face à cette situation regrettable les pouvoirs publics ne peuvent plus continuer à croiser les bras. Il a fallu agir.
Ainsi à la Grande-Comore, outre les marchés classiques de Moroni deux nouveaux centres de vente ont vu le jour. Les rapports du Commissariat aux Finances révèlent que près de 70% des prix des produits de grande consommation ont été respectés. Les produits carnés ont connu une baisse sensible. Mais cela reste encore insuffisant. Pour pérenniser cette nouvelle donne, il va falloir travailler avec l'Union des Chambres de Commerce et la Chambre de Commerce de Ngazidja pour qu'un grand nombre de marchands et de commerçants puissent bénéficier régulièrement de modules de formation entrepreneuriale. Ce qui permettrait de limiter naturellement les dégâts.
En attendant les conclusions de l'Atelier sur la vie chère, j'ai donné des instructions fermes à tous les services concernés du Commissariat aux Finances pour qu'ils se penchent sur les mesures à prendre rapidement pour l'amélioration et la pérennisation des structures des prix des produits de première nécessité. La volonté des uns et des autres est l'une des conditions incontournables pour l'aboutissement de ces mesures. La question du coût de la vie concerne tout le monde. Elle n'est pas l'apanage des pouvoirs publics. En attendant je lance un vibrant appel à tous les commerçants pour que les acquis du mois de ramadan en matière de stabilisation des prix soient préservés.
Quant au secteur pêche, beaucoup reste à faire. Les Comoriens ne peuvent pas continuer à acheter les poissons pêchés localement à 3000 francs comoriens le kilo, même si de nos jours des efforts considérables ont été réalisés en matière de règlement des salaires des agents de l'Etat. Je remercie le Président de l'Union et tous les acteurs qui ont permis à tous les fonctionnaires de vivre, pour la première fois dans l'Histoire du Ramadan dans l'Archipel, deux règlements de salaires qui ont beaucoup contribué à un allègement des charges sociales.
Prions pour que des décisions de ce genre soient pérennes. Mais tous les Comoriens ne sont pas des fonctionnaires, vous le savez très bien. Les nombreuses difficultés qui pénalisent, dans ce cas précis les consommateurs, sont entre autres dû à l'absence d'un encadrement approprié au niveau du processus de commercialisation. Des négociations seront engagées dans les prochains jours lesquelles doivent impérativement aboutir à la restructuration de la filière.
A cela s'ajoute la question des prix de matériaux de construction. Au moment où l'on veut accompagner la population dans la construction d'habitations décentes, on ne peut plus comprendre que le voyage de sable produit localement atteigne les 150 000 fc. C'est inadmissible. Là aussi les pouvoirs publics veulent des explications pour que l'on puisse mettre en route les mesures qui s'imposent.
Mesdames et Messieurs,
La conjugaison des efforts entre l'Union et les îles, entre le Président IKILILOU DHOININE et les Gouverneurs, dans un climat politique apaisé, produit de jour en jour les effets escomptés. Le Président lui-même a fait savoir, lors de l'inauguration de la route de Mbueni, je le cite « que celui qui cherche à semer la discorde entre le Président et les Gouverneurs aille travailler ailleurs. Il n'a pas sa place dans la République. » En effet les efforts réalisés, au niveau de la rentabilisation des activités de la Police Nationale et insulaire, de la Gendarmerie, dans la consolidation de la paix sociale sont louables. Vous l'avez, entres autres, vécu lors du Réveillon 2011 et aujourd'hui encore, ils se sont concrétisés.
Le travail scientifique qu'elles ont fourni pendant ce mois de Ramadan a renforcé la sécurité routière. Contrairement aux années passées, il n'y pas eu d'accidents graves et la circulation des biens et des personnes a été majestueusement préservée.
Par ailleurs, vous avez vu que l'alimentation en électricité de tous les foyers de l'Archipel a été constante pendant cette période. Ces bons résultats méritent d'être cités. Mais cela ne doit pas être passager. Je pense qu'avec un minimum d'efforts, la Mamwe et les usagers peuvent préserver ces acquis.. Là aussi il va falloir se pencher sérieusement sur cette question, car sans énergie, il n'y aura aucun espoir dans toute tentative de conception de programmes de développement. C'est une grande priorité. Le Président de la République et les Gouverneurs en sommes conscients.
En attendant j'adresse mes remerciements au Gouvernement de l'Union et à tous les responsables de la Mamwe du directeur aux techniciens pour ce grand service rendu à la Nation, tout en leur disant que la solution est entre leurs mains. L'Etat ne fera qu'appuyer les bonnes initiatives.
Mesdames et Messieurs
La ville de Moroni, les régions du Bambao et de l'Itsandra ont vécu, ces derniers temps, une crise sociale liée à la gestion des ordures ménagères et du site provisoire du quartier Swafa et Marwa. S'il y a un domaine où la politique n'a pas droit de cité et que l'union sacrée doit être la règle, est l'épineuse question du site des décharges publiques. Il est vrai que Swafa et Marwa ne présentent pas le minimum de conditions devant accueillir ces déchets. Mais comme l'a dit René Dumont, en Afrique ce qui est provisoire devient souvent définitif. Mais cette fois-ci l'Union et l'île de Ngazidja ont pris les taureaux par les cornes. Je me réjouis des résultats obtenus par la Cellule de crise qui s'est bien occupée du problème ainsi que les particuliers qui ont également apporté leurs contributions. Elle a été animée par différents responsables de l'Union comme de l'île. Au nom de tous les Comoriens je leur adresse mes sincères remerciements tout particulièrement à la région d'Itsandra, pour leur générosité, leur amour à la patrie et à la ville de Moroni pour leur patience. Leurs efforts n'ont pas été vains.
L'esprit de solidarité, de respect d'autrui et de civisme a prévalu dans leurs actions. (Citer les versets sur l'unité des hommes « wantasimu….) Ainsi au moment où je vous parle un site d'accueil des ordures ménagères a été d'ores et déjà identifié dans le site d'Itsundzu. Il sera opérationnel dès que les premiers travaux envisagés seront terminés dont l'aménagement de la route qui conduit au lieu-dit. Toutefois les pouvoirs publics ne doivent pas dormir sur les lauriers. Ils doivent redoubler d'efforts avec l'appui des partenaires nationaux et internationaux pour que le Centre de traitement des déchets prévus dans le même site puisse rapidement voir le jour.
Tout cela est le résultat, je le répète, de la convivialité qui régit aujourd'hui les relations entre le Président IKILILOU DHOININE et les Gouverneurs. Et comme l'a dit encore le Président, ces bons résultats liés à la réconciliation retrouvée des Comoriens, assurent aux générations actuelles et futures un devenir meilleur.
Faut-il vous rappeler ici qu'à Mohéli, Anjouan et en Grande-Comore le chantier de restauration des routes est en cours. Outre ces engagements du Président, le Gouvernorat de la Grande-Comore, à partir de fonds propres, vient de commencer à nettoyer la route du Hambu et du Mbadjini pour que puissent débuter efficacement les travaux de réhabilitation.
Mesdames et Messieurs
Vous venez de vivre un déroulement du baccalauréat session 2012 et les résultats des épreuves du premier groupe viennent d'être communiqués. Ce qui s'est réellement passé dépasse l'entendement. Mais il est trop tôt pour avancer quoi que ce soit. Le dossier est entre les mains de la Justice. Celle-ci suit son cours. Laissons à la Police, à la Gendarmerie et aux juges le soin d'accomplir convenablement la mission régalienne qui leur est assignée. Mais les Comoriens ont pris la mauvaise habitude de s'ériger en juge au lieu de laisser ces derniers travailler et de rendre leur arrêt. Moi je m'en tiens à la tradition républicaine et je ne me prononcerai que lorsque le dossier sera bouclé par le Parquet.
J'interpelle ici tous les responsables de l'Education pour qu'ils tirent les enseignements des erreurs commises afin de pouvoir préparer une rentrée 2012-2013 saine et sans incidents majeurs. Je viens de proposer à mes collaborateurs d'entrer en contact avec les responsables de l'Education afin d'arrêter le thème de la prochaine rentrée. Celle-ci doit être « la rentrée sans corruption et sans idées reçues ».
Dans cette optique, je salue la contribution précieuse des services spécialisés de la gendarmerie et de la de la police, de la Commission anticorruption insulaire pour les investigations qu'ils ont menées et qui ont abouti minutieusement à l'assainissement des épreuves du Baccalauréat 2012.
Mais au moment où je vous parle, tout n'est pas négatif en ce qui concerne les problèmes de la jeunesse. L'Archipel, notamment les îles d'Anjouan et de la Grande-Comore, vient de vivre les 8ème jeux des jeunes des îles de l'Océan Indien : la mobilisation de la population était effective et la fête était au rendez-vous. Du 9 au 16 juillet 2012, des rencontres sportives et des invitations chaleureuses ont permis à ces jeunes d'échanger entre eux et de tisser des liens d'amitié et de solidarité.
Parmi les temps forts, nombreux sont les compatriotes qui ont noté positivement la participation des jeunes comoriens originaires de Mayotte, à ces 8 ème jeux. Il s'agit là des pas qu'il va désormais falloir faire afin de créer les conditions devant aboutir à un renforcement des liens familiaux qui unissent les quatre îles de l'Archipel et qui facilitent activement la réintégration de Mayotte dans l'ensemble du territoire national. La jeunesse ne doit pas être victime de la politique politicienne. Le retour de Mayotte dans son orbite naturel ne peut jamais être réalisé sans que l'on instaure un climat d'entente, de communication et de respect mutuels.
Mesdames et Messieurs
En ce jour de l'Aid, je ne peux vous souhaiter bon retour dans vos localités respectives, sans exprimer également une pensée pour l'ensemble des musulmans du Monde entier plongé en ce moment dans la détresse. Je prie Dieu pour que le peuple palestinien puisse vivre en paix en recouvrant les territoires occupés illégalement par Israël. Dans le même ordre d'idées je lance un vibrant appel à toutes les autorités syriennes du pouvoir comme de l'opposition pour qu'elles arrêtent les tirs et optent pour un dialogue constructif. Rien ne peut s'obtenir par les armes. Il faut apprendre à communiquer et à échanger les vues. Pensons à ces enfants, à ces femmes sans défense et qui sont contraints d'aller renflouer les abris de fortune. Prions tous pour que les Palestiniens et les Syriens puissent retrouver la paix et vivre leur vie dans la sérénité.
Vive Les Comores !
Vive l'île autonome de Ngazidja !
Je vous remercie
Ngazi ngomé
COMMENTAIRES