Madagascar . Le miracle du saphir s'est évanoui - Le saphir aurait pu aider ... Le saphir aurait pu aider Madagascar à sortir de la ...
- Madagascar. Le miracle du saphir s'est évanoui - Le saphir aurait pu aider ...
Le saphir aurait pu aider Madagascar à sortir de la misère. Mais cet espoir s'est envolé notamment depuis le coup d'État de 2009. Sale temps pour les mineurs d'Ilakaka.
Sur la place du marché poussiéreuse d'Ilakaka, une femme sort un flacon de vitamines: à l'intérieur, pas de pilules, mais des douzaines de saphirs minuscules... Ces pierres précieuses, issues du gisement local, à 650km au sud-ouest de la capitale Antananarivo, ont, jadis, fourni la moitié du marché mondial du saphir. Madagascarles exportait vers le Sri Lanka et la Thaïlande, deux pays spécialistes de la taille.
Ruée minière à Ilakaka
C'est comme cela qu'Ilakaka devint, en 1998, le nouvel eldorado malgache. À la découverte du plus grosgisement mondial de saphirs, la petite bourgade agricole attira des dizaines de milliers de miséreux en quête de fortune. Certains d'entre eux tentant leur chance en abandonnant même leurs enfants... Le gouvernement, lui, se prit à rêver d'une exploitation capable d'aider le pays, l'un des plus pauvres de la planète, à sortir de l'ornière. En formant notamment les mineurs à la taille des pierres afin de gagner en valeur ajoutée. En 2008, l'État interdit par décret, l'exportation de pierres d'Ilakaka. Au pire des moments...
Crise financière mondiale et soubresauts politiques
La crise financière mondiale éclata à ce moment-là, ce qui fit plonger la demande et fuir les investisseurs étrangers. Puis la prise de pouvoir anticonstitutionnelle d'Andry Rajoelina, en 2009, acheva de décourager les plus téméraires. «Ne gagnant plus d'argent, les mineurs se sont alors lancés dans l'agriculture pour nourrir leur famille», explique Brian Norton, un négociant en pierres précieuses d'Afrique du Sud. Du coup, en 2010, le gouvernement a fait marche arrière, l'exportation de saphirs étant de nouveau légale. Mais la production ne s'est pas entièrement redressée, faute de mécanisation.
Un gruyère de puits abandonnés
Aujourd'hui, autour d'Ilakaka, le paysage ressemble à un gruyère de puits abandonnés, au beau milieu d'une région connue pour sa beauté stupéfiante. Le haut du gisement étant écrémé, il faut désormais descendre toujours plus profond et travailler dans des conditions plus périlleuses. «Quand les gens travaillent pour eux-mêmes, ils n'étayent pas toujours et il y a des risques d'éboulement», témoigne Muhamed Kone, un Guinéen qui organise des visites touristiques sur le site. Source : le télégramme
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