Décidée dès le 12 juin 2012 et initialement prévue le 29 juin dernier, la décision du Conseil Européen concernant l’intégration de Mayotte à...
Décidée dès le 12 juin 2012 et initialement prévue le 29 juin dernier, la décision du Conseil Européen concernant l’intégration de Mayotte à l’Union Européenne en tant que Région Ultra Périphérique (RUP) , puis reportée suite à un vice de procédure, est rendue par écrit le 11 juillet 2012.
En 2014 Mayotte, quatrième île de l’archipel des Comores au milieu du canal de Mozambique dans l’Océan Indien, deviendra une RUP à part entière en totale violation du droit international. En effet depuis 1975 la France occupe illégalement le territoire de Mayotte, à l’issue d’un référendum digne d’une République bananière et héritage direct des politiques françafricaines. Un scrutin et une occupation de Mayotte condamnés dès 1975 par l’ONU qui prit depuis pas moins de 20 résolutions condamnant les suffrages et le maintien de la France sur ce territoire. Des condamnations appuyées par les sanctions de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et la Ligue Arabe dont font partie les Comores. Des réprobations relayées par certains états de l’Union Européennes dont les chefs d’Etats ont pourtant approuvé l’intégration de Mayotte aux RUP en ce mois de juillet.
La décision de la France de présenter ce nouveau 101ème département français (statut obtenu le 1er avril 2011 faisant de Mayotte le 5ème département d’outre-mer) et le plébiscite des Etats de l’UE marquent une nouvelle fois le mépris des institutions internationales et du droit international par la France et l’UE. L’Europe devient ainsi la complice d’une occupation coloniale qui dure depuis plus de 37 ans, perpétuant ainsi son passé colonial. C’est une décision grave et lourde de conséquences pour une Europe s’autoproclamant protectrice des droits et des libertés fondamentales, la rendant complice d’une colonisation honteuse au mépris du droit des peuples à disposer d’eux même. Une politique coloniale française légitimée par l’Europe, d’autant plus meurtrière qu’elle a dressé depuis 1995 une barrière maritime mortifère avec la mise en place du visa Balladur qui a coûté la vie à plus de 7000 comoriens. Le récent naufrage, le 13 juillet dernier, d’une embarcation (kwassa-kwassa) coûtant la vie à 7 personnes dont 3 enfants et faisant plus de 6 disparu-e-s est une nouvelle illustration morbide de cette politique coloniale française adoubée par l’UE en juillet dernier.
Sortir du colonialisme condamne fermement cette décision de l’Union Européenne. Il exige à nouveau la suppression du Visa Balladur qui sépare Mayotte de ses îles sœurs par une barrière meurtrière. Sortir du Colonialisme demande le respect des résolutions de l’ONU : arrêt de l’occupation française, reconnaissance de l’intégrité territoriale des Comores par la restitution de Mayotte aux Comores, et soutien au développement de l’archipel.
Source : electionafrique.org
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