Contrairement à ce qu'ont montré des études précédentes, la mastication du ch...
Quelques études scientifiques sérieuses affirmaient jusqu'ici que le chewing-gum pouvait aider à la concentration et avait même un effet positif sur les processus de mémorisation. Ces effets positifs étaient très mystérieux, certains invocant l'idée que la mastication améliorait la circulation du sang dans le cerveau, d'autres affirmant au contraire que c'était le goût qui devait avoir un rôle. Des expériences menées à l'université de Cardiff au Pays de Galles montrent au contraire que mâcher de la gomme perturbe clairement la mémoire à court terme.
«Je n'étais pas particulièrement intéressé par le chewing-gum en tant que tel, mais je cherchais surtout un moyen de tester une théorie nouvelle sur le fonctionnement de la mémoire à court terme, en vérifiant qu'un processus non verbal, mais oral comme la mastication pouvait affecter la mémorisation», explique Michail Kozlov, le doctorant de l'université de Cardiff qui a mené l'expérience publiée en mars 2012 dans la revue Quarterly Journal of Experimental Psychology .
«En recherchant les précédentes études sur le chewing-gum, je me suis aperçu qu'elles n'utilisaient pas le test le plus courant sur la mémoire à court terme, mais contrôlaient plutôt la mémorisation après plusieurs minutes, ce qui peut déjà faire appel à la mémoire à plus long terme», poursuit le jeune chercheur en sciences cognitives.
Les masticateurs font 10% d'erreurs en plus
Pour éviter d'éventuels effets liés au goût et se concentrer sur l'action musculaire de la mastication, les expériences ont été menées avec des chewing-gums sans saveur. Les cobayes devaient essayer de retenir des séries de lettres qui leur étaient présentées pendant quelques secondes. Ceux qui mâchaient du chewing-gum faisaient en moyenne 10% d'erreurs en plus que ceux qui n'en mâchaient pas. Et pour confirmer que c'était bien la distraction du processus musculaire qui avait un effet négatif sur la mémorisation, le même impact a été mesuré sur des volontaires à qui on demandait de tapoter rapidement les doigts sur une table.
«Je ne suis pas sûr de pouvoir expliquer pourquoi nos résultats contredisent les études précédentes qui disent que le chewing-gum est bénéfique pour la mémoire à court terme, mais je pense en revanche que ce n'est pas incompatible avec celles qui montrent que la mastication peut aider à se concentrer pour résoudre des tâches cognitives complexes, qui font appel à d'autres mécanismes cognitifs», explique Michail Kozlov.
Source : sante.lefigaro.fr
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